Chapitre 3

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 Étant en congé, puisque exclue de l'enquête je me disais qu'en ce 12 novembre il me fallait penser à autre chose.

Tenter de décolérer était également au programme de la soirée.

J'ignorai par tous les moyens le bouquet sur la table, les pétales tombés au sol et mon portable vibrant de notifications intrusives comme chaque année.

Je fermai les yeux un court instant avant de me diriger dans ma chambre, ma chatte posée sur mon lit sursauta lorsque j'ouvris la porte étrangement fermée et rentrai dans la pièce. Elle sauta du lit avant de se frotter contre ma jambe et je l'attrapai pour la caresser.

Ce chat était réellement mon seul allié aussi stupide soit-il à dire, lorsque je me sentais seule, triste ou déprimée, quelques caresses me permettaient d'aller un tant soit peu mieux. Lorsque parfois la pression au travail devenait trop compliquée, je savais qu'en rentrant chez moi je trouverais un réconfort que beaucoup non pas simplement avec une boule de poils.

Elle vint frotter son visage poilu sous le mien et je souris avant de l'embrasser et de la reposer au sol. Elle s'échappa de la pièce et me laissa alors seule. Je m'avançai vers la fenêtre de ma chambre, remarquant son ouverture avant de la refermer, il ne faisait pas si froid mais le vent pouvait arriver par rafale et c'était probablement ce qui avait fermé la porte, enfermant Tiberius au passage. Vu le monde et les bruits de fond qu'il y avait eu, c'était évident de ne pas avoir ni entendu ni même remarqué la porte fermée.

Je m'approchai de mon armoire, faisant le vide dans mes pensées, je farfouillai à la recherche d'une tenue, j'attrapai une robe qui me plaisait puis me dirigeai vers la salle de bain. Je troquai mon sweat-shirt pour la robe puis me maquillai, je laissai mes cheveux à l'air libre non sans oublier de les coiffer puis une fois que ça me convint, j'attrapai un sac à main et enfonçai à l'intérieur ce qui m'étais utile. Je descendis en bas de mon immeuble et m'approchai de la voiture des hommes supposés m'épier et me secourir en cas de danger imminent.

- L'un d'entre vous veut m'accompagner en boite de nuit ou... ?

Ils me regardèrent en chien de faïence, avant que le conducteur ne décline et que le passager n'accepte, en même temps.

Je retins un sourire lorsqu'ils pestèrent tous les deux avant de me dire de grimper dans leurs voitures. Je ne rétorquai rien et acceptai, même si je n'étais pas certaine que leur travail consistait réellement à m'amener à certains endroits. Le trajet se fit en silence de mon côté, les deux hommes semblèrent tenir une discussion insignifiante que j'écoutais d'une oreille. Une fois garé, je sortis de la voiture et claquai la portière avant de me tourner vers la fenêtre ouverte du passager. Je ne sus quoi dire, un simple « merci » fit finalement l'affaire et je me retournai, marchant vers l'entrée.

Je réussis à rentrer sans trop de difficulté dans le club, la musique et le brouhaha me firent froncer les sourcils. Passer d'un environnement plutôt calme à un environnement assourdissant fut désagréable mais alors que je tentai de me frayer un chemin parmi les danseurs, je fus tirée en arrière par une main m'agrippant le poignet, un instant la panique m'envahit puis disparut instantanément lorsqu'une femme un peu trop alcoolisée m'entraîna danser avec elle.

Je décidai d'abandonner le bar un moment et de m'amuser avec cette femme, qui m'abandonna très rapidement pour attraper une autre personne et la forcer à danser.

Je ne pus m'empêcher de sourire devant ces tentatives de recrues et je me déhanchai sur la piste comme si plus rien d'autre n'existait.

Les musiques défilèrent, les minutes avec, mes pensées sombres et compliquées disparurent, comme si le monde avait cessé de tourner, comme si Sebastian et ses hommes n'avaient jamais existé, comme si la menace qui planait autour de moi n'était qu'une mascarade, comme si rien n'avait jamais existé.

Blanche EnsanglantéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant