Blanche Ensanglantée

Chapitre 10

 Un sourd bruit désagréable passant d'une oreille à l'autre me réveilla soudainement.

J'ouvris les yeux et découvris Seth tourner autour de moi, un rouleau de scotch à la main, je tentai de bouger alors qu'il se stoppa et me sourit.

Le scotch empêcha tous mouvements et me força à rester bloquée sur la pauvre chaise. Seth essuya son nez avec son bras et se plaça face à moi.

- Je t'ai surestimé mais tu m'as sous-estimé Inaya.

- Pourquoi ne pas m'avoir tué ? Demandai-je, difficilement, en examinant la façon dont le scotch était parfaitement positionné.

- La mort est trop douce pour toi Ina, tu mérites bien pire.

- Dis simplement que tu n'es pas capable de me tuer.

Il sourit narquoisement.

- Ah ! Inaya, tu es peut-être une femme ennuyante dans la vie de tous les jours, mais lorsque tu es kidnappée tu es bien plus drôle. J'aime cette Inaya.

- Ça ne t'a pas empêché de me parler en premier lieu, ni de me baiser.

- Oui, j'ai dit que tu étais ennuyante, pas moche.

Je me retins de lever les yeux au ciel, mes yeux se posèrent instinctivement sur la rose tatouée sur sa main et devant ce message subliminal sous mes yeux depuis le début, je retins une remontée acide d'atterrir sur le parquet ainsi que sur les vêtements de celui qui m'a complètement et entièrement trahi.

- Pourquoi être venu me parler et pas simplement me droguer ?

- Je voulais assouvir mes fantasmes. Je ne pensais pas être autant ravi que de te voir pleurer parce que Jonathan venait de mourir. Toi qui étais si heureuse de pouvoir mettre la main sur ce méchant tueur qui avait déjà fait onze innocentes victimes...

Son sourire s'accrut à chacun de ses mots et me fila la chair de poule. Pourtant malgré la peur qui consuma mon estomac, je ne montrai rien. Seth et Sebastian étaient les mêmes, ils se nourrissaient du malheur des autres et j'avais trop longtemps laissé Sebastian se goinfrer du mien. Personne d'autre, surtout pas une personne de sa famille n'allait en profiter de nouveau.

- Comment tu as su ? Pour Jonathan ?

- On fait des devinettes ? Sourit-il, en attrapant une chaise et s'asseyant à l'envers de celle-ci, face à moi, il positionna ses coudes sur le dossier avant de me fixer. Ce n'est pas bien difficile, je suis sûr que tu vas trouver.

- Caméras ? Micros ? Demandai-je, sans cacher mon ennui.

- Bingo ! Se moqua-t-il, comme si tout ceci n'était qu'un jeu.

- Tu ne l'as pas croisé dans la rue, pas vrai ? Vous vous connaissiez déjà avant.

- Il travaillait pour moi, oui. Mais je comptais me débarrasser de lui d'une manière ou d'une autre, je savais qu'il allait me faire faux bond. Tu m'as bien aidé, Ina.

- Pourquoi avoir tué 11 personnes ?

- Sérieusement ? Pesta-il, il me fixa comme si j'étais la dernière des idiotes. Tu es la douzième, douze comme...

- Le 12 Novembre, je l'avais compris.

J'examinai son visage amusé, je me doutais qu'il faisait la même, qu'il examinait mon visage neutre, en attente de ces réponses que j'attendais depuis bien trop longtemps.

- Pourquoi des roses blanches ?

- Ce sont mes préférées. Dit-il, penchant légèrement sa tête sur le côté, ses iris plantés dans les miens, l'angoisse me transperçait le corps et l'esprit, revenir ici chamboulait tout. En général on les offre lors de naissance. Je trouvais ça ironique.