Hell's Reapers - Lex & Bull

~ Chapitre 43 ~

LEX

Je continuai mon récit. Si je ne lui disais pas tout maintenant, je ne savais pas si je retrouverais le courage de le faire ensuite. Damien me serrait contre lui, sans rien dire, m'écoutant patiemment.

- Avant ce diner, Greg m'avait un peu briffée, en m'expliquant que dans sa famille, la place des femmes était inférieure à l'homme et que son père était très à cheval sur ce type de valeurs. Je devais me montrer respectueuse, ne parler que lorsque l'on m'y inviterait, ne pas contredire qui que ce soit, ne pas élever la voix... Enfin, être une potiche qui sourit. À ce diner, il y avait Antoine Valente leur père avec son épouse Nathalie, et Sylvain avec sa compagne de l'époque Giulia.

Je déglutis en me remémorant ce diner.

- Antoine Valente m'a terrorisé dès le premier regard. Il y avait dans ses yeux quelques chose de profondément malsain et sadique, je ne savais pas comment me l'expliquer. Et Nathalie et Giulia avait un point commun, elles étaient totalement effacées. Les yeux baissés, souriantes, mais n'osant pas faire un geste sans l'accord de leur compagnon. C'était... angoissant et je me sentais mal à l'aise. Mais Greg était rassurant, il me tenait la main, restait avec moi. Moi je me contentais d'agir comme les autres femmes de la soirée, pour que le diner se passe vite et bien. Tout se déroulait plutôt bien, jusqu'au moment où Greg m'a proposé de me resservir un verre de vin que j'ai refusé. J'avais dit non poliment bien sûr. Greg n'a pas relevé d'ailleurs, il m'a juste souris et a reposé la bouteille, par contre ce « non » n'a pas échappé à Antoine Valente, qui m'a fusillé du regard. Me sentant mal à l'aise, je me suis éclipsée aux toilettes quelques minutes, sauf que quand j'ai voulu en sortir, Antoine m'attendait devant la porte.

Je marquai pause, sentant les larmes couler.

- Ça va bébé ? dit Bull doucement contre ma peau.

- Ça a été horrible à partir de ce moment, dis-je des trémolos dans la voix. Il m'a poussé violement dans la salle de bain avec un regard noir, il m'a giflé, très énervé en me disant que mon comportement était inadmissible, qu'on ne disait jamais non à un Valente, peu importe le sujet, qu'il voyait bien que je me foutais de lui depuis le début et que j'allais apprendre l'obéissance. Il m'a enfermée à la salle de bain et est parti chercher Greg. Quand ils sont arrivés tous les deux, j'ai eu un soulagement, je pensais que Greg allait prendre ma défense, mais il n'a absolument rien fait. Il a laissé son père me crier dessus et lui crier dessus également comme quoi c'était un incapable, qu'il n'était pas digne d'être son fils s'il ne pouvait même pas « dresser » correctement une femme. Il a précisé qu'il allait lui montrer tout de suite comment on punie une femme insolente.

Les larmes inondaient mon visage en revoyant cette scène affreuse qui avait marqué le début de l'enfer pour moi.

- Il a retiré la ceinture de son pantalon et à demander à Greg de relever ma robe et de me tenir fermement les bras. Et il m'a frappé... fort... longtemps. J'ai tenté de me défaire de la prise de Greg, mais il me tenait fermement en serrant les dents pendant que son père continuait. Je me souviens avoir crié, et même hurlé, tellement il tapait fort.

Damien me serrai plus fort contre lui, et je m'agrippai à son bras comme si ma vie en dépendait.

- Quand il s'est enfin arrêté, il a juste dit, « le dessert doit être prêt, venez à table tout de suite ! », comme si de rien n'était. Greg m'a demandé de me passer un peu d'eau sur le visage et de venir les rejoindre. Il n'a rien dit de plus... J'étais tellement abasourdie, que j'ai juste obéis. Je me suis passée un peu d'eau froide sur le visage, j'ai réajusté ma robe et mon maquillage et je suis venue me rasseoir à table devant tout le monde en essayant de faire comme si de rien n'était malgré la douleur et la peur que je ressentais. Antoine parlait du prochain voyage qu'il allait faire avec Nathalie, comme si rien ne venait de se passer. Sylvain m'observait et je le sentais près à dire quelque chose, mais sa compagne l'a empêché de le faire.