~ Chapitre 42 ~

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LEX

Au bout d'un long moment qui me sembla interminable, Bull ouvrit la porte de la salle de réunion et demanda aux autres de les rejoindre. Ils restèrent encore enfermés là-dedans une bonne heure, avant que Sylvain et Tony sortent de la pièce.

- Personne n'est mort, souleva Sylvain un regard énigmatique en se dirigeant vers moi.

Je ne savais pas s'il voulait me rassurer où s'il était déçu qu'il n'y ait pas eu la moindre goutte de sang...

- Tant mieux, ne trouvai-je qu'à dire.

- Je reviens dans 4h avec des renforts.

- Vous allez les attaquer de nuit, demandai-je en voyant Bull sortir aussi.

- Ouais, répondit ce dernier. Il faut agir vite. On a un plan.

Sylvain s'approcha de moi.

- Il remonte dans mon estime ton biker, me chuchota-t-il à l'oreille un sourire en coin.

Puis il s'éclipsa du club sans un mot supplémentaire. Bull voulu prendre ma main, mais se ravisa vu l'état des siennes.

- Monte te reposer, bébé, je te rejoins après. On va donner toutes les directives à tout le monde pour que tout soit prêt pour tout à l'heure et je vais avoir besoin d'une douche, je crois...

- Ok.

Je montai me coucher mais n'arrivais pas à fermer l'œil. Je doutais pouvoir dormir d'ailleurs. Soit tout se passait bien et ils rentreraient avec Tom, soit... soit, je ne voulais pas y penser, il ne fallait pas que je pense à l'autre possibilité. La porte de la chambre grinça et Bull enleva ses vêtements pour se glisser dans le lit contre moi. Il m'enlaça et déposa un baiser sur mon épaule. Son torse nu contre moi, ses jambes s'enroulant avec les miennes réveillèrent immédiatement mon désir. Je remontai sa main jusqu'à mon visage et j'embrassai sa paume, en ondulant instinctivement mon bassin contre le sien. Je le sentais durcir contre mes fesses. Sa bouche vint suçoter mon cou.

- J'ai tellement envie de toi bébé, chuchota-t-il.

- Moi aussi j'ai envie de toi.

Il retira ma culotte et je le sentis enlever également son boxer, puis il reprit sa place contre mon dos, me serrant contre son torse. On ne s'était pas touché depuis que l'on s'était revu, pas comme ça. Et même si la situation ne s'y prêtait guère, j'en avais besoin, là maintenant, de son corps, de ce sentiment de lui appartenir. Il me pénétra tendrement, me torturant avec une lenteur calculé. C'était si bon de le sentir en moi. Je m'agrippai à son bras, embrassant son biceps, pendant qu'il continuait ses va-et-vient. Entre chacun de ses soupirs il me murmurait des « je t'aime », « je ne te laisserai plus bébé ». Il était doux, il était tendre, c'était tout ce dont j'avais besoin, ici, à ce moment précis. Je me sentis étrangement apaisée et rassurée... temporairement.

BULL

- Est-ce que tu dors ? murmura Lex.

- Hmm, j'ai dû m'assoupir oui, avant que tu me réveilles, lui répondis-je en lui mordillant l'épaule.

On s'était endormi dans la même position, en cuillère, et j'aimais l'avoir comme ça contre mon torse. Je regardai rapidement mon portable, il nous restait encore deux bonnes heures avant de se préparer.

- Tu sais quand je t'avais raconté que j'avais rencontré le père de Tom dans un club à Nice ? prononça-t-elle doucement.

- Oui je me souviens, dis-je.

- Ce n'était pas Sylvain comme tu as pu le comprendre, mais Grégory Valente, son frère.

- Tu veux vraiment me raconter ça maintenant ? demandai-je en la caressant.

- Tu ne veux plus savoir ?

- Bien sûr que si, je te demandais juste si tu étais sûr de toi.

- J'ai peur pour tout à l'heure. J'ai peur que...

- Je ne vais pas mourir si c'est ça qui t'inquiète, et Tom non plus ! D'accord ?

- Je te crois, mais je veux quand même te le raconter maintenant.

- Alors je t'écoute bébé.

- Greg et moi avons commencé à nous fréquenter. Je ne savais pas qu'il faisait partie de la mafia bien sûr au début. J'avais aussi croisé Sylvain plusieurs fois à ce fameux club où ils aimaient aller... Mais Sylvain était distant et froid, il était déjà comme maintenant, autoritaire, avec une prestance qui inspire directement le respect. C'était assez étonnant, je pensais toujours que Greg et Sylvain étaient comme le Ying et le Yang. Identique physiquement car ils sont jumeaux mais tellement différent au niveau de la personnalité. Greg était chaleureux, gentil, doux. On s'est fréquenté environ six mois sans qu'il y ait le moindre problème à l'horizon. Je me sentais bien avec lui et j'habitais quasiment chez lui. J'avais toujours une chambre dans une colloc, mais je n'y revenais plus très souvent et toutes mes affaires était presque chez Greg.

Je passai mes lèvres sur sa peau lentement pour l'encourager à continuer. Elle avait lié sa main dans la mienne et la serrait fort.

- Un soir, il m'a emmené dans un restau cher, et il m'a offert une bague de fiançailles. Il m'a demandé si je voulais l'épouser. Sur le moment, je trouvais ça un peu prématuré, mais j'avais 21 ans, j'étais amoureuse et naïve, et je n'avais plus aucune famille. La perspective de fonder ma propre famille était tentante, alors j'ai dit oui. Avant de me passer la bague de fiançailles au doigt, il m'a dit qu'en acceptant, je n'acceptais pas que lui, mais sa famille, son passé, son statut. J'étais loin d'imaginer ce qu'il allait me révéler ensuite. On est sorti du restaurant, on est monté en voiture et il m'a emmené sur la plage, dans un endroit tranquille et là il m'a dit qu'il faisait partie de la mafia, que son père était le chef de la mafia ici en France, directement sous les ordres du parrain italien de la 'Ndrangheta. Honnêtement, je n'en avais même jamais entendu parler, et même si je connaissais le mot « mafia », ça ne voulait pas dire grand-chose pour moi.

Lex marqua une pause, réfléchissant sans doute à la manière de m'expliquer la suite. Je me contentais d'écouter sans rien dire.

- Ce que je ne savais pas, c'est que quand on entre dans une famille de mafieux, on n'en ressort pas... Ce qui est dans le clan reste dans le clan, les secrets mais aussi les vies de chacun. Je ne venais pas de me fiancer à Greg, je venais de me fiancer au clan Valente tout entier... Quand il l'a annoncé à Sylvain, celui-ci s'est énervé contre son frère. Ils se sont disputés et en sont venus presque aux mains. Sylvain n'arrêtait pas de traiter Greg de petit merdeux égoïste et inconscient. Et il m'a même dit : « À ta place je foutrais le camp d'ici et vite avant que notre père sache que t'existe ». J'aurais dû l'écouter mais je ne comprenais pas de quoi il parlait, et j'étais amoureuse. Et pour officialiser notre couple, Greg m'a convié à un diner chez ses parents pour me les présenter. Le mariage ne pouvait pas se faire sans l'approbation du chef de famille.

Lex étouffa un sanglot.

- Ce diner... c'était le diner de l'enfer. J'ai rencontré le diable ce jour-là !

Hell's Reapers - Lex & BullOù les histoires vivent. Découvrez maintenant