Chapitre 8

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Une semaine s'est déjà écoulée depuis l'annonce des résultats du premier tour, et toute la France est en effervescence ! En effet, dans tout le pays, les jeunes sont mobilisés pour faire gagner les élections par Alexandre, et donc ils manifestent et distribuent des tracts au lieu d'aller en cours. J'avoue que moi-même j'ai loupé deux journées de cours dans la semaine pour participer aux marches monarchiques qui se sont déroulées dans la capitale... Heureusement que mes parents sont partis trois mois en vacances aux Bahamas, et qu'ils ne prennent de mes nouvelles que toutes les trois semaines, parce que sinon je serai obligée de leur expliquer pourquoi à leur retour, rien ne sera comme avant, et pourquoi j'y ai pris part. Parce que mes parents sont de fervents républicains, et je doute fort qu'ils approuvent mon choix d'engagement politique...

Aujourd'hui c'est dimanche, et avec tous les potes on a décidé de se retrouver au jardin du Luxembourg pour profiter du soleil et de la chaleur, car la semaine prochaine il va pleuvoir, et pas qu'un peu !

Avec Justin on se retrouve au détour de ma rue pour y aller ensemble, on marche tranquillement jusqu'au parc, et j'en profite pour le complimenter sur sa nouvelle coupe :

-Je ne pensais pas qu'un jour tu te recouperais les cheveux, mais ça te va méga bien !

Il me sourit en passant sa main dans ses cheveux coupés courts.

-Merci, j'avoue que quand j'ai dit à la coiffeuse que j'en avais marre qu'on me prenne pour une fille, elle a rigolé et dit que c'était pas étonnant, vu que je ne prends pas d'hormones et que je m'habille pas spécialement selon un des deux sexes.

-Oui mais t'inquiète, de nos jours il y a des milliers de gens qui sont dans ton cas, et j'avoue que moi ça ne me choque plus depuis longtemps !

-Mouais, il y aura toujours des vieux droitards qui n'accepteront jamais les identités LGBTQI +...

Je le prends par le bras, et je commence à trottiner pour qu'on arrive plus vite aux jardins.

-Arrête de t'inquiéter ! Nous on t'aime comme tu est ! Allez viens, on est déjà en retard !

Justin sourit, et on se précipite sur la pelouse où sont déjà entassés nos amis. Même Jonah est là, et j'avoue que je commence à m'habituer à sa présence dans le groupe, c'est un peu comme s'il était là depuis plus longtemps que ce qu'il n'y paraît.

-Alors, comment s'est passée votre semaine ?

Emma et Jonah se tiennent la main et échangent un regard complice tandis que la jeune fille explique :

-J'ai présenté Jonah à mes parents, et tout s'est hyper bien passé ! Ils ont tout de suite été d'accord avec mes idées, et ils vont tout faire pour que Jonah s'améliore et s'intègre au plus vite !

Nous applaudissons tous, et c'est Pierre qui prend ensuite la parole pour nous raconter ce qu'il s'est passé d'incroyable durant sa semaine, qu'il a passé en Normandie pour faire de la propagande monarchique.

-Et bien moi, j'ai failli me faire défoncer la gueule par un groupe de vieux papis qui jouaient à la pétanque, parce qu'ils étaient pas du tout d'accord avec mes idées, et aussi parce que j'étais peut-être aussi un peu bourré, et que je ne voulais pas lâcher l'affaire...

J'explose de rire avec les autres, et Pierre rougit un peu avant de continuer.

-Mais tout s'est bien terminé, les gens avec qui j 'étais m'ont ramené de force au camping avant que les vieux n'en viennent aux mains, et j'ai décuvé tout seul le reste de la nuit.

Le reste de l'après-midi s'écoule tranquillement, et il n'y a aucun incident, à par à un moment où une femme d'âge mur trainant derrière elle son enfant nous apostrophe pour savoir si nous aurions de l'argent pour acheter une glace à la fillette, ce à quoi nous répondons que si nous avions de l'argent sur nous, nous nous serions déjà acheter des glaces pour nous mêmes. Et donc forcément, ça a mis la femme en colère, et elle nous a copieusement insulter, et est parti en disant à voix assez haute pour qu'on l'entende : "je suis sûre qu'il vote pour la monarchie, ceux-là...". Effectivement, mais je ne vois pas le rapport avec de l'argent que nous n'avons même pas !

Lorsque je rentre à l'appart avec Justin, nous croisons dans une avenue, une contre-manifestation pro républicaine et anti-monarchique, que nous prenons grand soin d'éviter pour ne pas faire d'esclandre. Nous nous disons au revoir et je rentre chez moi, épuisée par la journée.


La Seconde Monarchie FrançaiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant