COLLISION

55. Les pièces du puzzle

(Une semaine plus tard.)

Ses paupières bougent.

Elles battent entre elles.

Elles s'ouvrent.

Malia.

Son cerveau bourdonne impitoyablement après avoir somnolé alors que ça fait depuis qu'elle a quitté le terrain de Kyle qu'elle se retrouve dans cette pièce à l'air algide, à se faire battre par un homme au nom de Kaïs.

Il n'y a presque rien dans cet endroit, le rendant hostile, il y a que quelques meubles autour d'elle, la seule chose familière qu'elle aperçoit c'est son sac vert émeraude jeté dans un coin de la salle comme un pauvre déchet.

Elle est sur une chaise, ses mains liées derrière son dos.

Elle n'a vu que cet homme.

Kaïs.

Il y avait parfois d'autres gars qui entraient dans la salle mais seulement pour récupérer des choses diverses puis ressortir.

Elle ne sait pas dans quelle ville elle se trouve, ni même quel jour de la semaine est aujourd'hui. Elle ne connaît pas ce Kaïs, elle ne l'avait jamais vu, mais lui, il a l'air de savoir qui elle est.

Elle est au milieu de cette pièce sombre et crasseuse, une lumière seulement au-dessus de sa tête.

La porte s'ouvre et ce mystérieux Kaïs intègre la salle, un grand homme âgé autour de la cinquantaine, puis il s'avance vers Malia avant de se baisser pour être à son niveau afin de s'adresser à elle :

— T'es prête à rencontrer le Chef, hein ?

Elle fronce ses sourcils, ne comprenant pas la situation et dégoûtée par ce gars répugnant, puis il se redresse quand elle entend à nouveau la porte s'ouvrir et un homme, qui a l'air tout aussi âgé que ce Kaïs, émerge dans la salle.

Et son visage lui dit quelque chose.

— Voilà le Chef.

Elle pose ses yeux vers celui qui se fait appeler « le Chef », qui s'approche près d'elle, un sourire malicieux sur le visage.

— Malia Davis... Alala... jamais je n'aurais pensé me retrouver dans la même salle que la fille du meilleur Agent d'Atlanta...

En entendant la fin de sa sentence, elle fronce ses sourcils et le fusille du regard, ne sachant même pas qui est cette ordure.

— Vous êtes qui vous ? lui demande-t-elle d'un ton déplaisant.

Le Chef lâche un rire aussi abominable que sa propre personne face à son interrogation, un rire qui résonne tellement mal dans les oreilles de la brune.

— Je vois que papounet chéri ne t'a jamais parlé de moi...

« Papounet chéri »

Ces mots la font bouillir de colère, qui coule à toute vitesse dans ses veines, alors qu'elle se rappelle ce surnom par ses camarades de classe.

Et la tension monte dans sa poitrine à mesure que les secondes s'écoulent.

— Je suis Dario Machiavelli, ma puce...

Elle sent son souffle se stopper net dans sa poitrine alors que ses méninges explosent dans son cerveau, et elle baisse ses yeux dans le vide pour réfléchir.

Dario.

Ce même nom qu'elle a retrouvé dans le dossier de son père sur lequel elle travaillait parallèlement à son rôle d'Agent du FBI, mais dont elle n'avait jamais trouvé d'indices ou de cohérence avec l'affaire.