COLLISION

07. Bandit

(Le lendemain.)

Le jour se lève et Malia roule dans son lit pour éteindre son alarme, avant de se recoucher sur le dos avec ses yeux grands ouverts fixés sur le plafond, alors qu'elle repense à tout ce qu'il s'est passé la veille.

Hier était une sacrée soirée. Elle s'est battue avec un gars sur la piste de danse, a découvert une mallette remplie de sachets d'ecstasy, est tombée sur ce Samuel ou plutôt il est tombé sur elle, et elle sait enfin qui est ce Lucas Alfieri.

Elle a même foncé en plein dans le Parrain. Elle a aussi vu ce mystérieux invité, dont elle a perdu la trace parce qu'un cher Michael a décidé qu'ils devraient se battre dans une ruelle.

Elle libère un profond soupir et passe ses deux mains sur son visage avant de se lever et se préparer pour partir au Manoir de Monsieur Machiavelli.

Une fois arrivée, elle est accueillie par Anders, comme d'habitude, et va dans la chambre qui lui a été attribué pour se changer, sans oublier de placer sa dague contre sa cuisse, puis elle redescend.

— Mia et Laïna, j'aurais besoin que vous vous occupiez des fleurs dans le jardin, ordonne Anders. Apparemment vous avez la main verte.

Elles s'exécutent puis sortent dans le jardin pour aller voir les fameuses fleurs, et Malia grimace en voyant l'état dans lequel elles se trouvent.

— Effectivement elles ont besoin d'un petit coup de pouce !

La fameuse Laïna lâche un petit rire timide, et Malia tourne sa tête vers cette dernière.

— C'est Laïna c'est ça ?

— Oui, et toi c'est Mia ?

Malia acquiesce de la tête face à Laïna, une des servantes de la maison. Une jeune petite brune et aux yeux marrons, toute timide et discrète.

Malia. — (Enfin non, pas vraiment Mia Smith.)

— Anastasia m'a parlé de toi..., dit Laïna.

Alors qu'elle s'apprête à se baisser vers les plantes, Malia s'arrête quelques secondes et se retourne pour regarder Laïna avec un sourcil interrogatif arqué sur son visage.

— Ah oui ? demande Malia. Et qu'est-ce qu'elle a dit ?

— Que tu étais...différente.

Malia lève ses deux sourcils en l'air, ne sachant pas si elle doit prendre ça comme un compliment, mais elle prend ça comme un compliment.

Malia. — (Eh bien...merci ?)

— Mesdemoiselles au travail ! crie Anders au loin depuis le manoir.

Malia roule des yeux et se retourne vers les fleurs, avant de reprendre sa discussion :

— Alors c'est quoi ton histoire à toi ?

— Comme nous toutes...Données ou vendues par nos familles. Pour ma part, j'ai été vendu. Mes parents étaient pauvres alors ils ne se sont pas dérangés à me vendre contre une grosse somme d'argent...

Malia la regarde avec un visage penaud et remarque à quel point elle a l'air jeune.

— Ça a dû être dur..., dit-elle.

Laïna laisse s'échapper un rire creux avant de répliquer que ça n'est pas vraiment le cas et qu'elle avait le même profil chez elle.

Malia lui demande son âge, et apprend que Laïna n'a que 18 ans et qu'elle est là depuis deux ans, après la mort de deux filles, celles qui ont été tuées sur le terrain après avoir tenté de fuir.