Nous sommes le premier novembre." J'étais dans ma chambre, allongé sur mon lit, en train d'écrire dans mon carnet de pensée : « Le bonheur existe-t-il ? Est-il réel ? Selon moi, il n'existe pas... » Tout à coup, quelqu'un frappa à ma porte avec force. C'était ma mère, ses cheveux en désordre terrifiée, son corps tremblant de peur. Elle essayait de parler, mais en vain, comme si quelque chose de monstrueux s'était produit.
Par peur, Je me levai de mon lit et m'approchai doucement d'elle pour comprendre ce qui se passait. Elle dit une phrase qui faisait battre mon cœur : "Il rentre ce soir." Une phrase qui me rendait malheureuse, la cause de cette peur était que mon père rentrait à la maison, après être parti pendant un mois. Un mois s'était écoulé sans sa présence, et j'avais secrètement espéré qu'il ne revienne pas de son voyage d'affaires. Malheureusement, mon vœu n'avait pas été exaucé. Je sais que je ne devrais pas proférer de telles paroles cruelles, mais cet homme n'était rien de moins qu'une créature odieuse. Soudain, je me suis sentie très anxieuse, ma langue est devenue sèche. Mon père, Agustín, est très sévère. Ce n'est ni un homme bon, ni un bon père, ni un bon mari. Il pense que les femmes doivent obéir aux ordres des hommes, comme s'il vivait à une époque complètement différente de la mienne. Après avoir annoncé cela, ma mère est sûrement partie pour préparer l'arrivée de mon père. Elle était obligée de le faire, de lui préparer un bon repas, de nettoyer la maison impeccablement ne laissant aucune saleté et d'enfiler une belle robe pour plaire à mon père. Parfois, je me demandais si elle avait toujours de l'amour pour lui. Bien sûr que non, cela était impossible.
J'enfilai une robe décente ample bleue foncé ne laissant aucun bout de ma peau visible. Mon père pensait que les femmes ne devaient pas montrer leur corps ainsi. Si j'avais porté un débardeur, il m'aurait traitée de fille dévergondée. Mes habits étaient encore très chastes pour lui ; une femme devait s'habiller de manière stricte et décente sans se laisser corrompre par de belles paroles ou des baisers d'hommes.
Quelques minutes plus tard, de violents coups retentirent à la porte. Il était là. Je descendis les marches à pas lents, ne voulant pas le revoir. Sans lui, c'était parfait ; ma mère et moi riions, nous faisions ce que nous voulions. Mais maintenant, il était de retour. Je quittai ma chambre pour me diriger vers la porte d'entrée. Lorsque j'ouvris la porte, je ne fus pas très étonnée de voir mon père et le laissai entrer. Normalement, on devrait accueillir son père avec un immense câlin, content de le revoir. Mais ce n'était pas mon cas : la seule chose dont j'avais envie était qu'il parte et qu'il ne revienne jamais.
"Bonsoir," ai-je dit d'une voix froide. Il m'a regardée pendant un long moment,puis il a brusquement dit :
"Qu'est-ce que tu attends, prends mes bagages, idiote !" dit-il, le visage ferme et les sourcils froncés.
Pas de bonjour ? Je m'en serais doutée. Mon père est dénué de gentillesse et de bonté.
J'étais guère ignorante à cette expression, comme si elle faisait partie intégrante de mon quotidien. J'avais toujours obéi à mon père, mais cette fois-ci, je le regardai fixement sans prendre ses valises. Son visage colérique et le grincement de ses dents étaient pour moi des nouveautés. Ma rébellion ne faisait que commencer et je redoutais ce qu'il pourrait me faire. Quelle punition allait-il me réserver ?
Les punitions habituelles étaient la règle, une règle en bois qu'il prenait pour me frapper sur le dos. Pourtant, je ne me rebellais pas à ce moment-là. Des marques habitaient mon dos, la violence faisait partie de ma vie depuis mes 12 ans, sous le regard innocent que je portais. Innocent, je l'étais. Rien de mal je ne faisais, pourtant j'avais droit à ces punitions.
"Eleanor, je t'ai dit de prendre mes bagages !" hurla-t-il, agoni de colère. Il n'était pas mon père. Cet homme n'était pas mon père. Je crois que chacun de nous porte en lui un monstre, que ce soit un monstre réel ou fictif. Pour moi, ce monstre était mon père, c'était mon père.
VOUS LISEZ
SAUVEZ MOI
RomanceDans ce récit poignant, Eleanor partage son quotidien difficile aux côtés d'un père tyrannique et violent, Agustín, qui impose sa domination sur sa famille. Sa seule échappatoire est sa relation avec Adam, un confident rencontré en ligne, qui devien...