Le 8 février
Beaucoup de choses avaient changé. Toutes nos amies avaient décidé de venir habiter avec nous, alors nous vivions à plusieurs dans l'immense maison d'Adam. Après l'histoire du kidnapping, nous avions moins envie de nous lâcher. Olivia avait également été rejetée par ses parents après qu'ils eurent découvert sa grossesse. C'était l'heure d'aller au lycée avec Olivia, et nous étions en train de nous maquiller pendant que les garçons et Sia. dormaient encore. Nous étions dans la salle de bain.« Je dois te dire quelque chose », dit-elle. Je me tournai vers elle et remarquai qu'elle semblait un peu anxieuse.
« Qu'est-ce qui se passe ? » demandai-je avec un regard interrogatif, alors qu'elle posait sa main sur son ventre.
« J'ai revu le père du bébé, et je me suis dit qu'il avait peut-être raison », avoua-t-elle. Mon visage exprima la surprise. Elle ne voulait pas abandonner ce bébé.
« Ne me dis pas que tu t'es laissée manipuler par lui. Tu voulais ce bébé plus que tout au monde, tu ne voulais pas du tout le donner à quelqu'un d'autre », dis-je avec fermeté. Elle me regarda, les larmes aux yeux.
« Je veux ce bébé, mais je ne pourrai pas l'assumer seule. Mes parents ne veulent plus de moi, ils m'ont mise à la rue, Eleanor. Je n'ai pas d'argent, et quand mon enfant demandera où est son père, je lui répondrai quoi ? Qu'il préfère se marier avec sa fiancée plutôt que de reconnaître notre enfant ? Et moi, je passerai pour quoi ? Une vieille fille ? »
« Est-ce que tu veux ce bébé ? Oui ou non ? » demandai-je. Elle me regarda avec hésitation.
« Oui, je veux ce bébé », répondit-elle finalement.
Après cette phrase, je mis fin à la discussion et me dirigeai vers la cuisine pour prendre une pomme à manger sur la route. C'est là que je vis Adam, visiblement anxieux, s'approcher de moi.
« Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ? » demandai-je, remarquant sa gêne.
« Je voulais te poser une question. Je ne sais pas si c'est le bon moment, mais je me disais... Est-ce qu'on pourrait faire quelque chose ensemble ce soir, tous les deux ? » dit-il, les yeux grands ouverts, comme s'il suggérait un rendez-vous. Peut-être que c'était juste entre amis, mais...
« Oui, ce serait sympathique et très bien », dis-je avec une voix un peu embarrassée. Adam hocha la tête.
Je me tournai alors et vis Olivia me regarder avec un petit sourire malicieux.
« Est-ce que vous allez sortir ensemble ? » demanda-t-elle, posant la question. Olivia avait toujours ce talent pour poser des questions qu'il ne fallait pas poser, même si cela ne me surprenait pas.
« On l'envisage », répondit Adam. Je me surpris à rêver. Avions-nous eu ce genre de discussion ? Non, pourquoi Adam répondrait-il de cette façon ?
Je pousse Olivia à sortir pendant qu'Olivia pouffe de rire. Nous montons dans la voiture avec le chauffeur personnel d'Adam, comme d'habitude. Des personnes attendaient derrière la maison pour nous voir sortir, car nous étions devenues les petites lycéennes propulsées dans le monde de la célébrité à cause de nos amis. Est-ce que cela me plaisait ? Pas vraiment, je voulais garder ma vie secrète.
Nous arrivons au lycée et tout le monde nous jette des regards. Je me dirige vers le gymnase pour notre cours de sport, puis je vais dans les vestiaires au fond. Aujourd'hui, nous faisons du basket. Heureusement, Olivia était dans mon cours, même si elle ne pratique plus de sport, sinon je n'aurais pas eu d'amis dans ma classe. Les filles papotent entre elles, nous jouons au basket toute la journée se passe bien. L'après-midi, j'avais mon cours préféré, la littérature anglaise. Pendant le cours, une chanson commence doucement. Je voyais une personne à laquelle je ne m'attendais pas. Elle portait une robe fleurie, légèrement maquillée, et des talons hauts. Était-ce un rêve ? Elle m'avait abandonnée pendant des mois, et maintenant, elle se tenait là, élégante, entrant dans ma salle de classe. Que faisait-elle ici ? Mon professeur se tourna vers moi en fronçant les sourcils. Ils chuchotaient ensemble, échangeant des regards furtifs. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien me vouloir, après m'avoir laissée seule avec ce monstre pendant tous ces mois. Pourquoi se pointait-elle maintenant ?
"Eleanor," dit le professeur d'une voix rauque, "votre mère veut vous parler." Je me levai de mon siège, et nous sortîmes tous les deux de la classe. Elle me souriait comme si tout était normal, comme si elle avait toujours bien agi envers moi. Elle me regarda de haut en bas et sourit fièrement.
"Ma fille est devenue magnifique. Tu es une très belle jeune femme," dit-elle avec un sourire de fierté.
"Qu'est-ce que tu veux, maman ?" demandai-je, la voix froide.
"Tu pourrais être plus sympathique !" répliqua-t-elle, vexée. Non mais elle a un problème, cette femme ? Elle m'a laissée seule, sans moyen, avec un monstre qui me sert de père, et elle pense que je vais lui parler avec sympathie ?
"Maman, tu m'as laissée seule avec ce monstre qui me sert de père. Je me suis enfuie et j'ai essayé de survivre. Papa est complètement malade. Tu penses vraiment être une bonne mère après avoir fait ça ? Tu penses vraiment que j'irai bien avec lui ? Non, maman. À cause de toi, j'ai des marques sur le corps. Elles sont peut-être parties avec le temps, mais elles sont toujours là."Elle ouvrit grand les yeux, des larmes coulaient sur son visage tremblant. Elle me regarda avec pitié, comme si elle souffrait intérieurement.
"Je... Eleanor..." Elle saisit doucement mes mains. "Je ne pensais pas que ton père te faisait subir ce que je vivais. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je savais que ça devenait insupportable et que je ne pouvais pas rester. Je sais que ce n'était pas la bonne décision, mais je me disais que, avec le temps, je pourrais revenir te chercher. Je te promets que je ne voulais pas t'abandonner, mais tu étais déjà partie. C'est formidable que tu aies réussi à t'échapper. Je m'en veux tellement, ma chérie. Je suis vraiment désolée. Pardonne-moi, je t'en prie." Elle me suppliait en pleurant.
Je m'approchai lentement de son oreille et murmurai : "Maman chérie, ce que ce monstre m'a fait subir est impensable. J'ai des pensées sombres, je le vois tout le temps, et je ne peux pas supporter ces images de lui. Il me poursuit sans relâche. Te pardonner serait oublier. Tu as été égoïste, tu n'as pensé qu'à toi. J'espère que je ne suis pas la seule tourmentée par lui, et j'espère que tu y repenseras, que cela te consumera, car c'est ce que je ressens. Je ne pourrai pas te pardonner, je te déteste. »
Je m'éloigne d'elle pour rejoindre. Des larmes coulaient sur mes joues ma mère me criait de revenir mais elle avait pas un mot à dir.e sur moi ce n'était plus ma mère cette femme c'était celle qui m'avait abandonnée et m'avait laisser seul. Je n'étais pas encore prête à lui pardonner

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SAUVEZ MOI
RomansaDans ce récit poignant, Eleanor partage son quotidien difficile aux côtés d'un père tyrannique et violent, Agustín, qui impose sa domination sur sa famille. Sa seule échappatoire est sa relation avec Adam, un confident rencontré en ligne, qui devien...