SAUVEZ MOI

Chapitre 12

Un mois s'était écoulé depuis le 25 décembre. Nous étions le 25 janvier, et je n'avais reçu aucune nouvelle d'Adam. Il semblait s'être volatilisé, même les médias ne parlaient plus de lui.

Je poursuivais ma vie de lycéenne chez Sia, ayant décidé de ne plus vivre chez Adam. J'avais trouvé refuge dans sa demeure somptueuse et étais désormais quelque peu connue depuis que ma photographie avait été affichée pour la marque que Sia représentait. Plusieurs personnes avaient tenté de me contacter, mais j'avais décliné leurs offres, souhaitant mener une existence aussi normale que possible.

Après que je lui eus tout révélé concernant mon père, Sia, soucieuse de notre sécurité, avait pris la décision d'engager des agents de sécurité pour nous protéger.

En ce moment, j'étais au lycée, écoutant attentivement le cours du professeur. Mon regard se porta sur la place vide d'Olivia. Je me demandais pourquoi elle était absente au cours de son professeur préféré. Mes soupçons furent dissipés lorsqu'on entendit quelqu'un frapper à la porte. C'était Olivia, les cheveux en désordre, le maquillage coulant et le teint pâle.

— Mademoiselle, est-ce que vous allez bien ? dit le professeur, inquiet. Il la regardait comme s'il la connaissait par cœur. Je ressentais également de la compassion, même si nous n'étions plus amies. Je me demandais si elle allait bien. Lorsqu'elle croisa mon regard, quelques larmes coulèrent sur ses joues.

— J'aurais juste besoin de voir Eleanor, s'il vous plaît, dit-elle au professeur de mathématiques qui accepta. Je me levai de mon siège et me dirigeai vers la porte. Nous sortîmes toutes les deux. Elle se dirigea vers les toilettes et ferma la porte à clé. Elle s'effondra sur le sol, sanglotant avec une désespérance palpable. Bien que cela me répugnât, je m'assis à ses côtés et lui caressai tendrement les cheveux.

— Eleanor, ma vie est devenue terrible. Je ne sais pas comment je vais faire, dit-elle en tremblant légèrement. Son visage, habituellement joyeux, était maintenant défiguré par la détresse.

— Est-ce que tu pourrais m'expliquer ce qui se passe ? dis-je doucement.

— Je fréquente cet homme, Eleanor, tu le sais. C'est déjà une relation interdite, mais je viens d'apprendre que je... dit-elle avec une voix tremblante.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Je dis d'une voix douce. Elle me regarde, les yeux humides.

Elle murmura d'une voix brisée : "Je suis enceinte."Elle est enceinte. Je peinais à croire ses paroles. Elle attend un enfant de lui. Elle est si jeune. Je demeurai silencieuse face à cette révélation, incapable de trouver les mots pour exprimer ma surprise et ma préoccupation.

— Est-ce que tu lui as dit ? Ai-je demandé. Elle se détache de moi et me regarde tristement.

"Eleanor, tu ne sais pas tout. J'ai découvert il y a une semaine qu'il est fiancé à une femme et qu'ils ont un enfant ensemble, un bébé d'un an. Je me suis rendu compte que je suis comme une maîtresse. Je n'étais pas au courant de tout ça, j'ai mis fin à cette relation, mais j'ai découvert que j'étais enceinte hier. Je m'en veux d'avoir été aussi naïve, mais tu aurais dû voir cette femme. Elle est tellement heureuse avec son bébé et son fiancé, leur vie semble parfaite. Et moi, je serais comme un grain de sable qui détruit toute leur vie de bonheur en annonçant ça."Il avait une petite amie, et, de surcroît, un bébé. Cet homme était abject ; il avait menti à Olivia et à sa compagne, tout en continuant à travailler dans cet établissement, se faisant passer pour un homme respectable et un bon petit ami. Je laissai Olivia seule dans les toilettes et me dirigeai vers le bureau du directeur. Par chance, j'avais réussi à établir une bonne relation avec lui, étant l'oncle d'Adam. J'entrai dans son bureau sans frapper.

« Eleanor. Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème ? Tu devrais être en cours de mathématiques, n'est-ce pas ? » dit-il en fronçant les sourcils.

« Oui, je devrais, sauf que mon professeur est une personne horrible qui a une relation avec une élève, » dis-je avec un petit sourire en coin. Le directeur fronça encore plus les sourcils. Je continuai à parler, lui racontant toute l'histoire. Il était choqué par ce que je lui racontais et dit qu'il convoquerait cet homme immédiatement. Je retournais en classe avec un sourire maléfique. Dans ce monde sombre, il fallait parfois être cruel pour survivre. En entrant, je vis le professeur me lancer un regard furieux, ses sourcils froncés de colère.

« Qu'est-ce que vous avez fait, mademoiselle ? » demanda-t-il, les sourcils toujours froncés, son regard perçant cherchant à comprendre.

« Je ne fais que ce que méritent les monstres, les personnes dénuées d'amour, » répondis-je avec assurance. Les murmures de la classe emplissaient la pièce. Je le regardai fixement, puis je me penchai lentement vers son bureau et, d'une voix basse, déclarai : « Elle est enceinte. J'espère que votre fiancée sera ravie de l'apprendre. » Il devint instantanément pâle, comme s'il venait d'entendre la pire des nouvelles. Il sortit immédiatement de la classe. Une fille me demanda ce qui se passait, je haussai les épaules. Je pus voir Olivia, les larmes aux yeux. Je la pris dans mes bras. Dans un murmure, elle dit : « Il a dit que je devrais avorter, qu'il ne m'a jamais aimée, que je suis une idiote d'avoir écarté les cuisses. »Je la rassurais tant bien que mal, essayant de lui dire de se calmer. L'homme était maintenant dans le bureau du proviseur, et je pouvais les entendre crier pendant que je tenais fermement la main d'Olivia. La porte claqua brutalement, et l'homme s'approcha d'Olivia en criant : « Ce bébé que tu as dans ton ventre, je n'en veux pas. J'ai déjà ma famille, moi ! » Je fus surpris par ces mots. Olivia frotta son ventre.

"Eleanor, mes parents vont me haïr. Ils pensent déjà que je suis une vulgaire fille et je reviens avec un enfant. Ils vont..." Les mots d'Olivia se brisèrent alors qu'elle semblait submergée par ses pensées et ses craintes.

"Calme-toi. Je vais appeler Sia, et tu viendras chez elle avec moi, c'est clair ? Tu ne peux pas rester au lycée dans cet état."Elle hoche faiblement la tête. Nous nous levons ensemble, nous tenant fermement l'une contre l'autre. La voiture de Sia arrive rapidement, et sans poser de questions, nous montons précipitamment à l'intérieur pour éviter toute confrontation. Une fois arrivées chez Sia, nous nous installons dans le salon et lui racontons tout en détail.

"Cet homme est vraiment odieux," lâche Sia d'une voix grave. J'apprécie la sincérité de Sia.

"C'est quand même le père de mon enfant, et il devra assumer son rôle, qu'il le veuille ou non," déclare Olivia d'une voix forte.

"J'y pense, la femme n'est pas au courant que cet homme est un escroc sans nom," dis-je d'une voix maléfique.

"Non, cette femme et lui ont un enfant, et je ne veux pas..." commence Olivia.

"Maintenant toi aussi, tu as un enfant, et il t'a craché dessus comme si toi aussi tu avais fait l'enfant seule. Ce n'est pas le cas, Olivia," la coupe Sia.

"J'ai peur de cette femme, et je ne l'ai pas encore dit à mes parents," ajoute Olivia d'une voix tremblante.

"Est-ce que tu as le numéro de cette femme, oui ou non ?" demandai-je avec insistance.

Olivia sortit son portable et composa le numéro. Une femme répondit tout de suite en disant "bonjour ?" Olivia avait la voix muette. Je récupérai le portable à sa place pour parler à la femme.

"Bonjour, je suis Eleanor, une élève de votre fiancé. Je vous appelle parce qu'une amie à moi n'a pas le courage de le faire, mais je pense que vous devez savoir avec quel homme vous vivez.

Excusez-moi, mais de quoi est-ce que vous parlez ? Je vous demande pardon

Je parle du fait que votre fiancé sort avec une de ses élèves et qu'elle est enceinte." J'entendais les sanglots de la femme. Olivia prit le portable.

"Madame, je suis désolée, je ne savais pas qu'il était fiancé, je le jure. Il ne m'avait pas dit cela et je ne..."

"Vous savez ce que vous avez fait ! Vous avez détruit ma relation." La femme commença à nous insulter, Olivia et moi. Je raccrochai et Sia et moi fîmes un câlin à Olivia. Maintenant, elle avait besoin de nous.

Le monde sombre nous attrape. Échappons nous ! Le monstre de Olivia se rapproche