C'était au matin du 7 novembre. Le froid enveloppait l'atmosphère tandis que j'étais assise sur la chaise blanche, placée près de la fenêtre de ma chambre. Le regard perdu dans le vide, je tenais fermement mon carnet, y consignant les pensées de mon esprit : « Libérez-moi, le monstre rôde, respirez, le monstre approche. »
Mon portable émit un faible son. Je regardai l'écran et vis un message d'Adam, ce qui me fit sourire bêtement. Je ne pouvais pas nier que ce simple message faisait battre mon cœur. Adam m'avait manqué : trois jours sans se parler, c'était terrible. Il ne pouvait me contacter car il était chez ses grands-parents, qui détestaient qu'il utilise son portable en permanence. Mon cœur battait. C'était le seul moment de la journée que j'adorais. Parler avec lui était un moment de détente et de relaxation. Nous nous parlions depuis deux ans, partageant tout sur nos vies.
« Je t'ai manqué ? » Rien que de l'entendre me réchauffait le cœur. Cette personne me procurait tellement de joie. Je me demandais ce que je ferais sans lui. Il me faisait rire, c'était comme si tout cela était naturel pour nous, comme si nous étions faits pour nous connaître.
Oui !
« Pas du tout ! »
« Menteuse, moi tu m'as hyper manqué. » Mon cœur commença à s'emballer, Adam a dit que je lui avais manqué, je ressentis des petits papillons dans mon ventre. Parfois, il y avait des phrases comme ça avec Adam, des phrases de séducteur. Parfois, je me demandais s'il les disait uniquement pour moi, mais j'avais la réponse : ce ne pouvait pas être que moi. Je n'étais pas spéciale, j'étais juste une fille d'internet, juste une fille quelconque. Je me sentais jalouse des filles qui le côtoyaient dans la réalité, celles qui pouvaient l'avoir en face d'elles, même pour quelques minutes. Je sais que je devrais me contenter de ses messages et que je n'aurai jamais rien de plus que ces messages. Juste le fait de penser à cela me rendait malheureuse. Je le connaissais, Je savais quel genre de personne il est et comment il se comportait avec les filles, c'est à dire mal. Il ne les traitaient pas bien, mais cela n'empêche pas que ce soit une personne gentille avec moi.
"Raconte-moi ton week-end avec tes grands-parents," lui dis-je. Il se mit à me relater son week-end passé avec ses grands-parents ; ils semblaient être des personnes bienveillantes. Adam avait le don de me faire rire à tel point que je ne pouvais plus m'arrêter. Nous échangions sur nos aspirations . Il était si facile de parler avec lui, je pouvais lui confier tous mes secrets. Tout à coup, une sonnerie retentit, m'indiquant que les cours allaient débuter. Je lui adressai un petit salut et me mis à écouter attentivement mes professeurs. Suivant des cours en ligne, je passais presque tout mon temps chez moi. J'aspirais pourtant à découvrir le monde extérieur.
Il est midi, je me suis rendue dans la salle à manger pour déjeuner. Je redoutais la présence de mon père, car il travaillait intensément à la maison ces derniers temps. En entrant dans la salle à manger, je l'ai trouvé assis, sirotant son jus de fruit. L'arôme était délicieux, et il dégustait une entrecôte accompagnée de riz blanc. Je me suis installée à ses côtés, et il m'a fixée longuement, ses poings serrés.
"Qu'est-ce que tu fais là ?" dit-il avec une expression mécontente me regardant de haut en bas comme si je n'étais pas sa fille et que j'étais une inconnue pour lui.
"Je... voulais manger," ai-je dit en bégayant légèrement. Je me demandais pourquoi j'avais dit cela. Je savais que chaque mot que j'aurais dit ne lui conviendrait pas. J'aurais de la chance s'il ne me giflait pas. Une fille pour lui ne devait pas agir de cette façon, se rebeller mon père avait des règles strict que je pourrais répéter par cœur tellement qui me l'ai à fait apprendre pour que ça rente dans mon cerveau. Je pouvais les réciter : ne pas se rebeller, ne montrer aucune once de tristesse, ne pas montrer ses formes, et j'en passe. Il en avait presque une trentaine de règles, les enfeindre était impossible. Je savais que cela était de la torture,que ce n'était pas normal qu'un père face cela à sa fille que tout ce que je vivais n'était pas normal.

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SAUVEZ MOI
Roman d'amourDans ce récit poignant, Eleanor partage son quotidien difficile aux côtés d'un père tyrannique et violent, Agustín, qui impose sa domination sur sa famille. Sa seule échappatoire est sa relation avec Adam, un confident rencontré en ligne, qui devien...