pdv kirishima
Et puis maintenant j'ai vingt ans.
C'est passé vite, ma vie je veux dire, enfin j'ai l'impression.
Et puis maintenant...
Je me regarde dans le miroir, je suis devenu encore plus grand, mon visage s'est affiné, j'ai pris en carrure aussi.
Bref, on dirait que je suis quelqu'un de fort, je suppose ?
Pourtant...
Les larmes sur mes joues ne se tarissent plus depuis ce matin.Je suis maintenant en deuxième année de master, dans une sous-branche de la médecine, la chirurgie.
Personnellement, j'aime pas vraiment, mais ça rassure mon père.
J'ai du déménager à 18 ans, tout seul, dans un appartement proche de ma fac, et finalement ça m'avait pas trop déplu.
Deux heures de routes environ de ma ville natale.Même si des fois, les bons temps avec Mina et les autres me manquent un peu, quitter la maison de mon père avait été un soulagement.
Un peu moins de pression avec le père, un peu moins de pression tout court, la vie avait été juste plus respirable.Et puis un peu moins de souvenirs.
Un peu moins de Bakugo...Quitter ma ville natale avait vraiment été un soulagement.
Après ce qui s'était passé, j'avais suivi son petit mot à la lettre.
J'avais foutu la bagnole à l'adresse convenu, un terrain vague bien caché, presque introuvable.
Toujours dans un état second, le lendemain j'avais repeint la voiture en bleu, comme demandé.
Comme demandé, j'avais pas fouillé la voiture.
Je savais pas comment changer une plaque d'immatriculation par contre, donc je ne l'avais pas fait, et puis je voulais rien faire d'illégal.Puis j'étais partis, j'avais simplement gardé les clés de voiture, Bakugo n'avait pas précisé ce que je devais en faire, dans sa lettre d'adieu.
Maintenant que j'y pense, je crois que toute cette histoire avec ce gars là, Bakugo, j'étais encore très petit, et ça m'avait traumatisé.
Beaucoup plus que j'ose encore maintenant y penser.J'avais essayé de refaire ma vie aussi, comme demandé, alors j'ai crû, qu'essayer d'oublier tout les souvenirs du blond aurait pû m'aider.
J'avais pas mal réussi, à l'oublier.
Au début.
Les premières semaines avaient été dures, la télé régionale et départementale ne parlait que de lui, où que j'aille, je voyais sa tête.J'avais appris deux trois trucs grâce aux médias.
Ça va m'avait foutu les boules, ça aussi, j'avais une impression étrange, je détestais que tout le monde parle de lui comme s'ils le connaissaient.Je connaissais ce garçon blond, beaucoup plus qu'eux, moi.
Mais Bakugo avait tenu sa promesse, il n'avait pas dit aux policiers que j'étais avec lui, ce jour là.
La télévision disait alors que c'était un pur criminel, des plus lâches en plus, les traces de couteaux étaient dans le dos d'Akki.
Bakugo était donc un criminel.Il n'était pas que ça, moi je le savais, il m'avait sauvé la vie, Akki m'aurait tué aussi. Il avait agit par instinct.
J'en suis sûre.
J'en suis sûre ?
Je le savais ça, mais j'avais rien dit, jamais.Et c'est seulement trois ans plus tard, que la honte avait pris le dessus sur mon déni, et je pleurais maintenant devant mon miroir. Dégoûté du reflet que la glace renvoyait, rien d'un héro.
Bakugo était quelqu'un d'honnorable, presque personne ne parlait du fait que c'est lui même qui été aller se dénoncer aux flics.