pdv bakugo
J'étais bien là, la beuh était douce, la nuit aussi. De ma petite hauteur j'avais l'impression d'être seul. D'avoir mon monde. C'était cool.
Petit j'aimais bien me dire ça, que je trouverais mon monde à moi. J'essayais toujours de trouver mon Monde, finalement avec le temps, j'ai juste compris que je cherchais simplement une cachette. Je cherchais à me cacher, tout le temps. De quoi ?
Et peut être qu'encore maintenant ma quête est toujours d'actualité, qui sait ?
J'aimais bien ici, là. Être assis en équilibre sur le grillage des Monoma. J'y vivrais bien à temps plein si mon voisin du bas était pas un gros chien à la coloration rouge des punk de la colline du crack. Sérieux ce Kirishima me cassait les couilles. Même son prénom c'était de la merde. Quand je l'avais vu à la soirée quelques heure plus tôt, tout le monde l'encourageait en gueulant son nom pour qu'il finisse cul sec une bouteille. Il finira comme 50% de cette planète, en connard mort îvre . J'avais les genoux repliés sur mon torse pour pas que ce bâtard essaye me chopper les chevilles afin de me caser la gueule en bas. Atmosphère Corbeau et le Renard après la drogue bordel.
Pour la soirée j'avais ressortis les baskets que j'avais offert à un de mes pères il y a longtemps. C'était quand j'étais encore un peu innocent.
Je sais pas quel âge j'avais vraiment, tous ce que je sais c'est que même la garde à vue c'est moin chiant que le foyer.
Petit je parlais presque jamais, sauf pour insulter. Alors à force on m'avait laissé tout seul, et les adultes et les enfants. Ça me plaisait, enfin je crois. Mais je m'ennuyais aussi pas mal, alors j'étais parti.
Je sais plus comment mais j'avais réussi à passer par la fenêtre des chiottes privées du directeur dans la nuit. Je sais pas quel âge j'avais mais pour vous donner un ordre d'idée, pour me laver les mains y me fallait encore un tabouret.
Dans la nuit, seul mais libre, j'avais pas vraiment eu peur, j'avais comme l'impression de revoir des scènes enfouis dans ma mémoire, des scène de la petite enfance, la nuit m'avait toujours rappelée quelque chose...
Des fois quand j'étais bien déchiré dehors, à mes visions troubles se rajoutait cette vision d'une rue et d'un matelas. C'était chelou, je détestais cette sensation, qui pourtant, s'amusait à foutre la merde dans mon crâne souvent. Bref, ce jour où j'avais fugué du foyer, j'avais tous prévu, tenus de rechange, médicaments, un peu de sous volé de ci de là et tout.
Les médicaments, c'est à cause de ma mère, celle que j'ai jamais eu, apparement c'était une meuf qu'avait sombré dans l'Héroïne, une drogue qui rends violent, con et dépendant en sommes. Comme elle continuait de se droguer enceinte de moi, les médecins disaient que c'est pour ça que j'avais des problème de concentration intense et d'identité.
En gros, une fois j'ai dû faire le cobaye avec eux, et j'étais pas foutu de rester assis sur mon siège, de le regarder dans les yeux en répondant à leurs questions et de me décrire en quelques phrases. Juste pour ça, les médecins avait dit que j'étais con à cause de la drogue que ma mère enceinte prenait, en gros, fin c'est comme ça que je l'ai interprété. Alors qu'en vrai j'étais juste mort de trouille, j'ai jamais aimé les adultes, les hommes surtout. Mauvais souvenirs.
Du coup le jour de ma fugue, dans la nuit, je savais pas trop où aller, je crois que j'avais laissé mes pas me guider. Dans mes souvenirs j'étais pied nus, parce que les souliers du foyer étaient trop gros pour passer par la fenêtre. C'était donc pied nus que j'étais arrivé devant une maison, à travers la fenêtre allumé, je pouvait voir un homme, qui, étant petit, me paraissait vieux mais maintenant que j'y repense il devait avoir 30ans maximum.
Je l'avais espionné pendant pas mal de temps, il regardait la télé. Dans ma tête d'enfant, je m'étais amusé à le surnommé "gros tas" à cause de ses positions nonchallentes qu'il prenait sur son canapé.
J'avais fait ça pendant une semaine environ je crois, le soir, j'espionnait "gros tas", et le jour je trainais un peu je crois. J'avais trouvé un chantier où les dirigeants mangeaient leurs salades de riches sur les ruines d'anciens building, devenus déjà trop vieux pour l'époque. Les adultes m'avaient vus arrivé, pied nus, je devais faire pas mal pitié aussi, parce que tous les midis, le monsieur avec la cravate et les souliers les plus propres de l'Histoire, me faisait boire dans sa gourde, le mec toujours à sa gauche me passait son pain, et les trois femmes me passaient un peu de leurs assiettes. Je disais rien, ni merci, ni bonjour, ni au revoir ni rien. Une des meuf essayait de parler avec moi en language des signes, cette conne devait sûrement croire que j'étais vraiment muet. Putain.
Et le soir je retournais espionner "gros tas", il me faisait rire, avec ses réactions disproportionnées à chaque but loupés. Et sa façon de toussé quand il gueulait trop fort alors qu'il venait de tirer une taff sur sa clope, ça me rassurait. J'ai toujours bien aimé les gens qui fumaient mal, c'est un peu des fragiles, et les faibles pouvaient pas me faire de mal logiquement. Alors que gros tas fumait souvent, mais mal. Et dans un sens c'était bien. Et puis gros tas avait les cheveux blond, comme moi.
Dans mon souvenir je voulais qu'il devienne mon père je crois. Il avait l'air cool, il buvait pas trop d'alcool, que deux trois bières, il utilisait les même insultes que moi quand les matchs de foot étaient décevants. Il avait des tatouages aussi.
