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pdv kirishima

Je l'avais lâché, sa dernière phrase était un peu vrai. Un peu. En fait je sais très bien que je le déteste gratuitement, n'empêche que je le déteste. Il avait l'air, méchant, con et il était moche. Je comprends pas comment Yúna a juste put tomber amoureuse de ça, ni comment ses amis le supportent, ni comment il a put réussir l'examen d'entrée de mon lycée avec sa gueule de déscolarisé. Moi j'avais révisé pendant un mois pour finalement passer juste et redoubler un an plus tard.
Je crois que j'étais un peu jaloux.
Il symbolisait mes échecs et mes peurs, voilà.

Je sais très bien que s'était pas le moment, mais tandis que Bakugo se relevait et essayait de masser ses mains menottés, je me suis mis à réfléchir.
Avant tous était si simple. J'avais une mère, un frère, un père. Ils sont tous partis un part un. Je crois que je me sentais un peu seul, vide. Tout le temps.
C'est chiant.
Bakugo s'est adossé le dos à l'abribus. Je pouvais pas voir sa tête, il l'avait baissé.
La pluie n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter, je pouvais entendre des éclairs.
Le ciel s'était assombri, se zébrant des fois de filaments de foudres. La seule touche clair dans cet abribus c'était les cheuveux du blondinet.

Depuis quelques minutes, ses jambes s'étaient mises à trembler, son pied tapait fort le sol. De manière régulière. Sûrement qu'en plus d'être chiant il est hyperactif. En reportant mes yeux sur le ciel, j'ai fait une liste de toutes les choses qui me rendaient heureux, pour pas trop déprimer je crois.

1/. Mon chien
2/. Mina, Kaminari et Sero
3/. Les appels avec mon frère qui durent un siècle
4/. L'album photo de ma maman
5/. Quand mon père me dit "c'est bien" après une bonne note.
6/. Le sport
7/. Quand mon père me dit bonne nuit
8/. Rire aux lycée avec des gens que je connais pas
9/. La bouffe
10/. Échapper aux flics alors que de toute manière j'avais rien fait

Bakugo remuait à l'autre extrémité de l'abri, me réveillant de mes songes, il avait pas remarqué que je le fixait. Il avait réussi à chopper son paquet de tabac et le briquet, il essayait maintenant de sortir une clope du paquet. Il galérait pas mal, c'était drôle. Il gigotait dans tous les sens en tournant son cou au maximum pour voir ce qu'il faisait. Un éclair lui rendit la tâche plus facile en illuminant l'abri de couleur foudre. Pour moi, cet éclair m'avait juste permis de voir que sa nuque était couverte de bleus allant du violet au vert en fin de vie. Bakugo n'avait rien remarqué, toujours trop occupé à voir ses mains attachées dans son dos.
Ça m'avais fait bizare de voir ça, j'étais mal-à-l'aise, je savais pas comment réagir. Il avait enfin réussi à sortir sa clope, il avait toujours la tête tournée, afin de cette fois essayer d'allumer celle-ci, me laissant un point de vu dégagé de sa nuque. Je m'y connaissais pas trop mais les marques avaient l'air vieilles, tout les bleus étaient jaunes vert. Mais une était bien plus inquiétante, en ligne, violette et très marquée, elle avait l'air plus récente, ou peut être qu'elle datait du même moment mais que le coup avait été plus fort ? Parce que j'étais sûr que c'était pas des blessures dû à une chute. Quelqu'un lui avait fait ça...
En faisant bien attention qu'il n'y ait aucune traces visibles à l'avant du cou, là où les cols des t-shirt sont plus ouverts.
Je ne savais pas comment réagir, je ne savais même pas ce que j'en pensais.
Bakugo l'homme que j'aime le moins, s'est fait frapper visiblement. Mais avec son tempérament et ses connaissances, des bagarres il devait en avoir vécu aussi, qui me dit que la personne d'en face n'a pas les mêmes marques ou pire. C'était pas mes affaires.

Il avait réussi à allumer sa clope, il l'avait alors posé en équilibre sur le banc devant lui, en la faisant tomber une première fois vu que ce couillon faisait tout de dos.
Il s'était alors retourné, et avec son menton, il avait retourné le bâton de nicotine du bon côté, puis, il l'avait attrapé avec sa bouche, s'était remis à sa place, clope au bec. Il expirait par le nez, faisant rouler la cigarette entre les deux commissures de ses lèvres.
Même menotté Bakugo avait réussi à allumer sa clope, autant d'énergie pour ça. Il avait pas du tout remarqué que je l'espionnais à l'autre bout de l'abribus. Je repensais encore un peu à ses blessures.
Comment il allait faire pour les menottes d'ailleurs ?
Il devait avoir mal maintenant, elles avaient été serrées fort autour de ses poignets j'ai l'impression.

La chaleur disparaissait peu à peu, la pluie ne s'arrêtait plus, mon père devait être fou de rage, mon chien était perdu.
Bakugo s'était doucement endormi, le reste de son mégot fumait encore, jeté un peu plus loin.
Mon père allait me tuer, j'allais prendre une baffe, sûre. La dernière remontait y'a longtemps, au moins trois ans, con comme j'étais j'avais essayé de fuguer, pour une histoire à la con.
La claque de ma vie. Mais bon mon père y allait toujours moins fort que Bakugo.
Il m'avait niquer le nez cet abruti, et je crois que mon arcade droite gonflait, si j'ai un oeil au beurre noire dans les prochaines heures j'le défonce.
J'étais fatigué, tous ces événements me tuaient, alors je me suis étendu sur le banc, et doucement mes yeux se sont fermés.

pdv père de kirishima
- Tadashi Kirishima

     Au feu tourner à droite. Eijiro où es-tu ? Faut que je prenne la première sortie, après la rue piétonne. Eijiro tu ne pourrais pas fugué, hein ? Rouler vers le centre commercial. Tu es parti chercher le chiot ? Eijiro... Rouler, rouler jusqu'à retrouver mon fils. Voilà ce que je fait.
Il pleut de plus en plus, c'est dangereux de sortir en plein orage...
Je jettais des coups d'oeils un peu partout par les deux fenêtres. Putain de pluie, je voyais rien.
Il doit être trempé, et si il était partis ?
Putain
Ma gorge était comme sur un ressort, comme si ma voix pouvais sortit à tout moments, crier ma colère. Ma peur ?
Celle de perdre mon fils. Il ressemble tellement à sa mère. Eijiro ne part pas. Où que tu sois je t'en supplie, ne pars pas.

Pourtant je sais très bien qu'il aurait des millions de raisons pour partir, mais je veux pas.
C'est égoïste, et enfantin, même capricieux de ma part. Je ne fait que l'engueuler, lui foutre la pression, pour ses notes et tout. Rien d'autre. Je sais très bien qu'il veut de l'amour. Mais à chaque fois ça me rappelle ta mère, Eijiro pardon, mais je n'arrive plus à sourire sans elle. Je trouve ça injuste de vivre alors qu'elle est morte. Tous simplement. Des fois j'ai envie de mourir Eijiro, je sais que tu t'inquiètes pour moi. S'il te plaît reste, où que tu sois, ne pars pas.
Un jour je changerais.
Mais pour l'instant je te cherches.
J'ai peur de toi aussi te perdre Eijiro.
Les bouts de mes doigts sont blancs, à trop serrer le volant de cette voiture.
Je vous en supplie faites que cet orage s'arrête afin que je retrouve mon fils.
Je changerais un jour, promis. Mais c'est tellement difficile d'être heureux.
Je veux que mon fils, mange, travail. Afin que plus tard il parte loin d'ici, qu'il me laisse, quand je serais sûr qu'il ne lui arrivera rien et qu'il travaillera dans ce qu'il veut.
C'est mon seul souhait depuis longtemps.
Il est trop tôt pour que tu parte Eijiro.
Montre toi.

pdv kirishima

Une lumière forte me réveilla, le bruit sourd de la pluie qui frappe l'abribus est monstrueux, comment j'ai pu m'endormir comme ça, la lumière ne partait pas. J'avais mal au dos à avoir dormis je ne sais combien de temps comme une merde sur ce banc. Puis j'ai compris, un peu mieux réveillé, une voiture stationnait juste devant l'abri. Phares allumés.

Mon père est sortis. Je me suis levé, je retenais ma respiration, j'avais honte. Il allait me tuer.

Il a rien dit. Seulement ses yeux, étaient déçus, je le sentais. Comme toujours il était en colère. Il n'avait même pas eu peur. Et j'avais toujours pas retrouver Chocolat. Une envie de pleurer s'affolait dans mon ventre.
Je suis rentré dans la voiture, côté passager, devant. Pendant que mon père, toujours aussi silencieux, mettait le contact. J'ai regardé par la vitre l'emplacement dans l'abris où était Bakugo.

Il était vide.
Un de ses parents aussi avait dû venir le chercher en voiture.

L'orage grondait plus fort que jamais.
Silence.
J'ai refermé les yeux, sachant pertinemment que mon père me fâchera seulement arrivé à la maison.
J'étais fatigué.
 

Moral : la météo c'est pas que pour les cons.

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1496 mots

la bise
covid de merde.
je ferrais une relecture pour les fautes plus tard là c'est l'heure de la sieste

 R ∆ G E Où les histoires vivent. Découvrez maintenant