Je fais et ne défais plus
Je range
Et ne trie plus
Depuis quand ai-je cessé
La vie m'a écourtée
Sans un panneau de signalétique
Sans un avertissement sans un recommandé
Les pages se tournent à mon insu
Et je vide des pas, je vide des verres
J'évide mes mots
Tout s'enchevêtre dans un amas de temps
La trame est grossière et si directe
Plus personne ne la file
Plus personne ne prend le temps
La marraine fée s'en est allée
S'épancher sur de trop nombreux berceaux
Ces couches de nouveaux nés
Coincés entre l'iPhone et la pauvreté
On m'a abandonnée
Mais je ne suis plus prête
Aucune formation de pôle emploi pour m'aguerrir
Trop de thérapeutes pour me guérir
Quand choisir est une mascarade
La vie une chimère capricieuse
Tout semble insensé
Quelle marque poser et à quel moment
Pourquoi l'imposer
Quand nous sommes submergés
Et quand le néant retentit à chaque tentative, accompagné du passé, son ami irrésistible, celui qui accompagne les fantômes et les vivants
Les morts eux, ne souffrent plus de leurs facéties
Et il m'arrive d'envier leur sort
À celui trop insaisissable trop conséquent
Du vivant