fleurs pré-automnales

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Un homme est mort en t'approchant.
Je compte survivre en m'éloignant
Les cadavres ne courent pas les rues
Ils sont allongés dans les civières sous terre
Ou dispersés
Humanité mortelle et déplaisante
Elle me sied pourtant à certaines heures
Il y aura des sinistrés et des apocalypses

Je tend vers l'astre les yeux mi-clos
Je tend et cercle mes yeux d'une visière
Car sa lumière est trop brûlante
Et tout autour c'est trop troublant

Je me touche de ne pas être complète
Nos manques creusent des trous et les tombes sont de trop
Il faut marcher en saturant,
les couleurs et les lignes tremblantes
Il faut marcher en oxydant,
les manquements, les erreurs et les fautes.

Je penche et écarte, colonne pliée vers l'acier
Je tords et plante, révulse et avilie.
L'obscurité, alliée sans faille s'efface sous l'astre exigeant
Me voilà exposée
C'est le moment à ne pas rater
C'est ton entrée.

25.09.2023
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Là où je me sens chez moi
c'est dans les tréfonds de mon âme
Ce gouffre sombre où des limbes de chair se dessinent
Quand je gratte la membrane rose et lisse
dont quelques croûtes résistent
Et que les sons, les mots et les couleurs en sortent pêle-mêle, s'écoulant de l'orifice renouvelé, formant une naissance, un cri, un épouvantail
Et que je l'étend,
jusqu'au dehors
comme unique témoignage de mon obscurité

26.09.2023 (1h10)

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Les portes s'ouvrent et se ferment
En battant
La porte de mon cœur est fêlée d'une brèche enflammée
Qu'il attise à chaque sourcil relevé
Chaque regard profond
Chaque main posée
C'est un western sans la baston
Sans le wisky ni le french can-can
C'est un western désolé où trois personnages se croisent parfois plus
Aucune sécurité
Aucune garantie
Juste ce manque, qui appelle, qui s'éloigne et disparaît
Qui revient d'un seul de tes pas
D'un mouvement de parfum
Dans l'ombre de ton costume
Le daddy, le professeur, le libertin, l'artiste, le psychopathe, le tordu, l'intellectuel, le pervers, le psychanalyste, l'enfer
Et la mer
À portée, lancinante, sereine, toujours la même
À monter et à descendre
À lécher les pieds
À savourer cette certitude de nous avaler
Un jour
De nous submerger.

27.09.10 (3h02)

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