Tintin vient de s'installer à Madagascar et il y a épousé Mya, la femme de ses rêves dont il est éperdument amoureux. Par la même occasion, tandis qu' il exerce sa profession de journaliste en souhaitant faire un reportage sur le pays, il va, par un...
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Et en effet, les nouveaux mariés avaient déjà quitté le port de Toamasina et la péniche qui les transportait filait droit vers le Sud-Est, direction l'île de la Réunion. Cet hauturier spécialement loué pour eux deux... Ou plutôt eux trois avec Milou en plus, ne comportait à bord que le capitaine ; ce dernier était d'ailleurs occupé à conduire et se trouvait fermé dans sa cabine.
Si le petit Karim était endormi paisiblement, c'était aussi le cas pour Milou. Ce dernier, bercé par le roulis et le tangage du bateau sommeillait tranquillement. Tintin lui, se trouvait accoudé à la rambarde pas très loin de son chien justement. Il se trouvait là à la poupe du bateau et d'un œil pensif et contemplatif à la fois, il était en train d'admirer la côte Malgache qui de plus en plus s'éloignait d'eux et dont les lumières lointaines des villes scintillaient encore. Tout en regardant le paysage lointain, il ne put s'empêcher de repenser au petit Karim. Cet enfant qu'il connaissait à peine depuis quinze jours et dont il s'était beaucoup attaché. Il était en train de se demander ce qu'il était devenu depuis son départ de ce matin, s'il avait réussi à surmonter sa tristesse... Mais ce qu'il espérait surtout était que le petit enfant ne retombe pas dans l'état dans lequel il était avant de le rencontrer : un voleur et fumeur.
Mya de son côté, se trouvait assise dans leur cabine – autrement dit leur couchette – leur petit nid d'amour – à l'étage du dessous dont on pouvait y accéder par une trappe et des escaliers en bois. La jeune femme se trouvait encore toute habillée, cependant ses cheveux tressés étaient lâches dans son dos, elle avait ôté son foulard. Elle se trouvait seule assise dans la semi obscurité de la pièce, partiellement éclairée par la pleine lune qui illuminait les hublots.
Cette cabine était fort chaleureuse, toute de bois et aménagée de manière impeccable et très conviviale. La pièce principale était constituée d'un grand lit avec juste à côté plusieurs grands hublots ronds ; deux autres petites pièces la desservait également, il s'agissait des sanitaires et d'un coin « cuisine » où un petit frigidaire y était installé et dans lequel le couple y avait mis à conserver leurs provisions alimentaires pour le voyage.
La jeune femme était donc là, assise seule sur le grand lit qui n'attendait qu'elle et son mari... Ce lit qui n'attendait qu'à accueillir à bras ouverts un couple qui s'aimerait tendrement en goûtant ensemble aux délices de l'amour...pour tous les autres couples peut-être ? pour les autres nouveaux mariés sans doute ? Mais pour eux ça ne serait plus possible... Mya regarda ce lit et tira la moue : Rien qu'à cette seule pensée, la jeune femme semblait totalement désenchantée et très triste. Elle riva donc son regard vers le hublot, regardant d'un œil vague et inexpressif la mer.
Soudain, un bruit de pas, suivi d'un battant de porte attirèrent son attention. Sans changer de posture sur le lit, elle se retourna et leva la tête : Tintin était là, il avait ouvert la trappe et à présent, il était en train de descendre les quelques marches en bois qui craquaient sous chacun de ses pas. En voyant sa femme assise seule dans le noir, il fit la lumière et lui demanda, étonné :
