Tom m'avait déposée chez mes grands-parents aux alentours de trois ou quatre heures du matin. Après la nuit que nous avions passés ensemble, un pincement au cœur et une envie de pleurer me tordaient le ventre. C'était un sentiment indescriptible mais j'avais fortement insister pour qu'il reste. Nous étions alors rentrés sans bruit dans la maison, avions monté les escaliers à pas de loup et fermé soigneusement le verrou de la porte de chambre pour ne pas être découvert. C'est bien la première fois que je faisais ça et je savais pertinemment comment mes grands-parents réagiraient s'ils découvraient que j'avais introduit un garçon dans ma chambre en cachette. Nous nous sommes très rapidement couchés par la suite et je ne ma souviens pas m'être sentie m'endormir.
Nous fûmes réveiller par le mouvement affolé de la clenche de la porte qui tentait d'être forcée. Ma grand-mère frappait frénétiquement à la porte me demandant si tout allait bien, d'une voix que je devinais angoissée. Je fis signe à Tom de ne pas faire de bruit et me hâtai d'ouvrir la porte.
-Cara mia ! Tu vas bien ?
-Oui Nonna, qu'est-ce qui t'arrive ?
-Tu ne fermes jamais la porte d'habitude et il est plus de tredici ore (treize heures), tu ne dors pas si tard !
-Nonna, tout va bien, calmati (calme toi).
-Tu n'as pas fait entrer ton ragazzo au moins ?! dit-elle en tentant de forcer le passage.
-Non, je suis seule, je suis juste rentrée très tard et j'étais très fatiguée.
-Nonno est parti en ville pour l'après midi et moi je vais aller chez Olga. Tu n'as besoin de rien ?
-Non, je te remercie.
-D'accord, a stasera (à ce soir).
-Sì, a presto (a tout a l'heure) !Je fermai la porte précipitamment et sentis Tom m'attraper par les hanches et m'attirer dans le lit, me torturant de chatouilles et de bisous.
-Alors, quel est le programme ? demanda Tom.
-Eh bien, on a la maison pour nous jusqu'à 20h au moins. Je te fais visiter et on voit après ?
-Super !C'est avec un immense sourire aux lèvres que je lui attrapai les mains pour le tirer à ma suite pour lui faire visiter chaque pièce de cette immense demeure dans laquelle j'adorais passer mes vacances. Du grenier à la cave, j'avais organisé une visite méticuleuse, donnant des details sur l'agencement de certains bibelots ou la raison pour laquelle une pièce était mieux qu'une autre. Je gardais bien évidemment le jardin pour la fin. Ce gigantesque terrain regorgeait de dizaine d'arbres fruitiers, d'une piscine chauffée par le soleil et d'une terrasse à l'ombre pour profiter du zéphyr ou faire une sieste durant les chaudes après midi de canicule. Tom et moi avions opté pour une après midi piscine. Le soleil ne tapait pas trop et l'eau était à la température parfaite.
-Tu te souviens de notre première rencontre ?
-Dans le taxi ? dis-je.
-Oui, tu m'as tout de suite plu.
-Arrête...
-Si si, d'ailleurs, il faut que je t'avoue quelque chose.
-Quoi ?
-Le coup de téléphone était calculé.
-Tu veux dire que...
-Oui, j'ai fais exprès d'échanger nos portables pour pouvoir te revoir, rit-il.
-T'es pas croyable ! m'insurgeais-je, tu te rends compte que j'aurais pu être une folle ou une psychopathe et voler tes infos !
-J'étais sûr que je ne craignais rien.Je lui lançai un regard désapprobateur, bien qu'amusée par ses révélations et lui envoyai de l'eau au visage, aboutissant inévitablement à une bataille d'eau. Vers dix-huit heures nous finîmes par prendre une douche et nous poser dans le hamac de la terrasse, la radio en fond et la brise comme couverture. Tom s'était assoupi et moi je lisais tranquillement un livre que j'avais trouvé dans la bibliothèque du rez-de-chaussée. Je comprenais et parlais assez « bien » l'italien mais le lire était une autre paire de manches. J'avais commencé la lecture pour Tom et moi jusqu'à ce qu'il s'endorme. Comment lui en vouloir ? J'avais du mal moi aussi à comprendre la moitié de l'histoire. Finalement, un lourd soupir sortit de ma bouche et je penchai ma tête en arrière. Je n'aimais pas rester à rien faire. Faisant de mon mieux pour sortir du hamac sans réveiller le bel endormi, je me dirigeai dans la cuisine pour me faire une boisson bien sucrée, la séance piscine m'ayant grandement ouvert l'appétit. Je grignotai quelques chips entre deux préparations et me stoppai net en entendant le bruit de la porte d'entrée. Je restai là, immobile, espérant m'être trompée mais mon cœur se mit a battre à tout rompe lorsque j'entendis cette voix si familière.
-Gemma ? Mattia ? Sei qui (vous êtes là) ?
-Ma... Maman ? M'étranglai-je.
-Sybille ? Depuis quand tu es ici ?
-C'est plutôt à moi de te demander pourquoi t'es ici.
-Lily, tu... Salut... intervint Tom.
-C'est qui lui ? grogna ma mère.
-Toi, réponds à ma question !Ma mère me bouscula pour poser sa valise dans le canapé et se posa devant moi, les bras fermement croisés, l'air sévère.
-Tu sais maman, tu n'auras aucune information de ma part à agir comme tu le fais.
-Tes grands-parents m'ont invitée à venir passer quelques jours.
-Les parents de ton ex t'ouvrent leur porte comme ça, après la façon dont tu as jeté papa ?
-Simon et moi avons des comptes à régler.
-Simon est ici ?
-Maintenant répond à ma question, c'est qui lui ? reprit ma mère.
-En... Enchanté, je m'appelle Tom, se présenta l'intéressé en lui tendant la main.Ma mère le fixa de haut en bas et retourna son attention vers moi.
-Gemma sait qu'il est ici ?
-Et Nonna sait que tu es là pour voir Simon ?Ma mère pinça les lèvres et détourna le regard.
-Je ne dirais rien pour Tom si tu ne parles pas de Simon, lança-t-elle.
-J'accepte que si je viens avec toi voir mon frère.
-D'accord.
-Je te fais pas visiter, tu trouveras ton chemin toute seule.Je pris mon verre et attrapai la main de Tom pour retourner sur la terrasse. Le pauvre était complément perdu mais certainement pas autant que moi. Encore une fois, Simon et ma mère nous tenaient à l'écart et ça m'agaçait. Il est grand temps que l'on mette tous cartes sur table une bonne fois pour toute.
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Linked - Tom Holland
RomanceMon père m'a toujours dit " un brouillon pour mieux recommencer, une rupture pour mieux aimer, se réveiller pour ne plus rêver. " Ma mère n'a jamais réellement compris la philosophie de mon père mais des brouillons on en a jeté des tas. Des rupture...