Même s'il avait été très gentil, j'espérai que ce petit « tête à tête » se termine bientôt. J'avais peur que mes parents découvrent que je suis sortie en cachette surtout pour rencontrer quelqu'un que je ne connaissais pas. Dès que nos boissons furent avalées, je lui fis comprendre qu'il fallait que je rentre chez moi. J'étais presque partie en courant sans vraiment lui dire au revoir, tout ce qui m'obsédait, c'était l'idée que mes parents aient découvert une chambre vide et aucune nouvelle de leur fille. Je savais que je passerai un sale quart d'heure et qu'ils le remettraient sur le tapis pendant plusieurs semaines.
À mon retour, plus aucune lumière ne brillait dans la maison ce qui me rassurait grandement. Seulement j'avais oublié un détail, la porte d'entrée avait été fermée à clef et ma fenêtre de chambre était bien trop haute pour que je puisse escalader. Tournant sur moi même sous le perron, les mains sur les joues, je me maudis de ma bêtise. Ma mère était paranoïaque et fermait tout à double tour avant d'aller se coucher. Peut-être que mon petit frère était encore réveillé, il adorait rester caché sous la couette à jouer avec sa DS ou à lire des livres. Je lançai alors des cailloux sur sa fenêtre en tentant de l'appeler sans trop faire de bruit pour ne pas réveiller les parents et c'est après cinq minutes, une trentaine de cailloux et la gorge sèche que mon petit frère daigna ouvrir sa fenêtre.
-Oh mon dieu oui !!! M'écriais-je.
-Sibylle ? Lança-t-il, douteux.
-David, viens m'ouvrir !
-Tu m'achèteras des bonbons si je t'aide ?
-Tu me fais du chantage ? M'étonnai-je.
-C'est quoi du « chantage » ?
-Bon peu importe, t'auras tous les bonbons que tu veux. Viens m'ouvrir !!Son sourire édenté eut presque raison de l'agacement qu'il avait généré en moi il y a de cela quelque seconde. Les clics de la porte se firent entendre peu de temps après me laissant le soulagement de pouvoir enfin rentrer chez moi. J'ébouriffai les cheveux de mon frère qui s'enfuit dans les escaliers et je refermai la porte derrière nous avant de retirer mes chaussures. Toute cette histoire était terminée, j'avais récupéré mon téléphone, mes parents ne s'étaient rendus compte de rien et j'avais pu rentrer chez moi.
Quatorze heures, je finissais les cours et Dean, un ami que je m'étais fait quelque jour après la rentrée, m'avait accompagné dans une confiserie à l'ancienne qui attirait pas mal de monde à Londres. J'avais promit des bonbons à David et bien que je l'adore, je sais qu'il n'hésiterait pas à me balancer aux parents si je ne lui donnais pas ce que je lui avais promis.
-Ca te dit d'aller boire un truc après ? Proposa Dean.
-Oui, pourquoi pas. C'est bien la première fois que tu me proposes de passer du temps avec toi après les cours.
-Bah écoute de temps en temps c'est sympa...
-T'es un casanier de nature.
-Pas aujourd'hui. En plus y a un café près du London Eye ! Tu m'en diras des nouvelles.
-Je crois connaître.J'étais même sûre de connaître. Cette fois, j'y allais avec un ami, l'atmosphère sera de loin beaucoup plus douce qu'hier soir. Les bonbons bien en sécurité en fond de mon sac, Dean et moi partîmes en direction du dit café. Dean a été le premier à m'adresser la parole au lycée. Il s'est présenté et m'a proposé de manger ensemble puis, de jour en jour, on a finit par traîner ensemble. On se parle le soir par sms pendant une petite heure puis il vaque à ses occupations. Il y a aussi Hae-Soo dont les parents sont arrivés de Corée il y a deux mois. Elle est très timide mais tellement mignonne, elle cherche toujours à apaiser tout le monde dès qu'elle sent que la tension monte. La tension a d'ailleurs tendance à monter très souvent entre Wynona, Timothy et moi. Ce n'est pas bien méchant mais lorsque l'on a idée derrière la tête on aime bien la défendre coûte que coûte. Dès que Dean et moi avons fait connaissance, les autres ont suivi puis on a formé notre petit groupe, on ne passe pas non plus tout notre temps ensemble mais on se réunit souvent pour la pause ou pour le déjeuné. Parfois après les cours aussi ou le matin sur le chemin. Ça ne fait que quatre mois et il nous faut encore du temps pour mieux nous connaître.
-En fait, tu voudrais pas qu'on se voit plus souvent ? Se lança Dean alors que je m'étouffai avec mon chocolat chaud.
-Avec les autres tu veux dire ?
-Non, juste nous deux.
-Mais euh... pourquoi ?
-Bah tu me plais...
-Ca fait pas longtemps qu'on se connaît Dean.
-Justement, allons à des rendez-vous.Je ne savais pas réellement quoi répondre. Puis, je me suis dit que, finalement, je pouvais lui laisser sa chance.
-Bon, d'accord. Souris-je timidement.
-Génial...Je voyais bien qu'il ne savait pas trop comment réagir et surtout qu'il voulait rester le plus calme possible fasse à moi ce qui m'arracha un énième sourire. Peut-être qu'entre Dean et moi ça allait fonctionner et qu'on était fait pour être ensemble. Je ne m'avançais pas encore ni ne faisais de plan sur la comète. Je devenais curieuse quant à nos rendez-vous et espérais que ça puisse marcher.
Il était vingt heures lorsque je rentrai à la maison et David était dans le salon en train de faire ses devoirs sur la table basse en sirotant son verre de grenadine. J'embrassai mes parents qui se trouvaient de la cuisine et me rendis à l'étage pour déposer le paquet de bonbons dans la chambre de mon frère et finis par rejoindre la mienne. Je repensai aux aveux de Dean et je finis par me demander si vouloir tenter quelque chose avec lui était une bonne idée puisque l'an prochain nous allions tous partir pour l'université. Cette relation n'a même pas encore commencée que je me posais déjà beaucoup trop de questions sur notre potentiel avenir.
VOUS LISEZ
Linked - Tom Holland
RomanceMon père m'a toujours dit " un brouillon pour mieux recommencer, une rupture pour mieux aimer, se réveiller pour ne plus rêver. " Ma mère n'a jamais réellement compris la philosophie de mon père mais des brouillons on en a jeté des tas. Des rupture...