#5 « Qu'est-ce que tu fais là ?! »

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« Qu'est-ce que tu fais là ?! », elle tente de chuchoter mais sa colère égosille sa voix. Je lui lance : « Tu n'aurais pas omis un détail ?! »
Elle descend les deux marches de son palier et me pousse en arrière, en contrebas de la maison « Je te jure que tu vas partir vite ». Je ne la reconnais plus, elle est quelqu'un d'autre.
« Cliff tu t'es foutu de ma gueule comme personne ne l'avait fait, j'ai toutes mes raisons d'être ici. »
« Respecte-moi, pars. » Elle parle de respect, c'est ironique j'espère ? La colère monte, je m'avance vers son visage, nos bouches se touchent presque. « N'inverse pas les rôles, comment tu peux... » elle me coupe et me lance gravement : « Lâche-moi et dégage. »
Il y a une heure elle me prenait dans ses bras.
Elle m'abandonne.
Personne ne m'abandonne, à moi.
Personne.
La colère se transforme en chaleur. Une chaleur qui m'envahit, de mon ventre jusque dans mes yeux. Mon regard s'obscurcit. La fureur.

D'une main je saisis son bras et le retourne violemment, de l'autre j'attrape ses cheveux. Je colle ma bouche à son oreille et lui glisse en serrant les dents "Attention."
Elle me pousse "Mais qu'est-ce que tu m'dis ? Calme-toi là !". Ma force est décuplée, mes mouvements sont presque incontrôlés. J'agrippe son poignet, me jette sur son dos, entoure son torse de mes bras et la plaque contre le mur. Le crépis lui griffe le visage.
Sa voix tremble "Vi, je voudrais, mais je ne peux pas..." elle hausse la voix "arrête, je vais te parler." Ma colère est toujours présente mais son hésitation apparente m'intrigue. Je l'éloigne du mur, elle se retourne. Les griffures rouges parcourent son visage.
Elle ouvre la bouche pour commencer à parler. Je lève son menton et la coupe "Quoi que tu me dises, sache que la vie, c'est faire des choix. Être passif, ce n'est pas vivre."
Ses yeux louchent sur ma bouche. Nos lèvres se touchent presque. "Je sais ce que je veux" me dit-elle, elle ajoute "Je n'ai juste pas ton courage." Je sens son souffle sur mon visage.
Je murmure "Pars avec moi." Ses yeux se ferment et son nez vient se nicher dans mon cou. J'ajoute "C'est maintenant, ou jamais."
Après quelques secondes qui me semblent interminables, elle prend une profonde inspiration, se redresse et me tend ses clés de voiture. "Barrons-nous."
A peine a-t-elle fini sa phrase, qu'à quelques mètres de là, la porte de la maison s'ouvre "Cliff ? C'est toi qui parle ? "

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