#8 « Tu portes désormais la trace du mensonge. »

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Elle se lève. « Cependant sache que le mensonge peut mener à ta perte. C'est un chemin dont on ne revient jamais. Ce n'est ni plus ni moins qu'une fuite... » elle se relève en s'appuyant sur sa canne et se retourne vers moi.
On se regarde en silence quelques secondes, elle continue « Le mensonge est à proscrire. » puis elle ajoute : « ...même si tu as tué quelqu'un. »
À la seconde où elle prononce cette phrase, j'éclate en sanglots « non non non non... », je plonge mon visage dans mes mains « J'ai pas fait ça non, je l'ai pas fait... », je secoue ma tête comme si le fait de dire « non » avec tout mon corps pouvait effacer cet acte. La vieille dame se tient toujours devant moi. Elle relève mon visage et prend délicatement  mon menton dans sa main. Secouée par les sanglots et aveuglée par les larmes, j'essaie de le regarder.
"TU as tourné le volant. TU as tué sa femme." Mon visage trempé par les larmes est écrasé entre ses mains. Elle caresse ma joue, comme pour essuyer une larme et d'un coup sec me griffe de son index.
Je lâche un « Ah ! » suivi d'un « Ssss! Ça pique, put... ». Je presse ma manche sur ma joue, elle est teintée de sang. Je lève la tête, les réverbères s'éteignent. Elle me fixe dans l'obscurité et calmement me glisse « Tu portes désormais la marque du mensonge » avant de disparaître dans les dédales du parc encore sombre.
Un mélange de larmes et de sang tombe à nouveau sur mon livre, ironiquement sur la phrase « Si tu m'aimes, tue-la ».

Douceur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant