𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟓 : Remembrance.

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La remembrance est le souvenir que l'on garde d'une personne.







Les oiseaux ne chantaient plus, et leurs mélodies ne traversaient plus les cœurs.

Seul demeurait le silence.



Ce silence qui était si significatif, mais si pesant en même temps.



Le monde pouvait s'écrouler, les oiseaux ne chantaient plus.



Mais le monde s'était déjà écroulé.

















-Elle... elle est froide Shoko, Haruna est froide putain. Pourquoi elle est froide ??

















Le banc sur lequel ils avaient l'habitude de s'asseoir paraissait tout à coup vide à ses yeux, manquant de présence. Le vide était présent à sa gauche, il était seul, mais pourtant il avait bien fait attention de laisser de la place sur ce banc pour qu'elle puisse s'y poser.

C'est en regardant cette place vide à sa gauche qu'il se rendit compte qu'il l'avait perdu, et ce pour toujours.







Les larmes ne coulaient plus, elles avaient arrêté.












C'était une belle journée, clairsemé de nuage, accompagné d'une légère bise, mais la chaleur paraissait tellement lourde à porter.



Tête baissée, jambes fléchis, il attendait sur ce même banc, au même endroit.

Quelque chose, un signe peut-être.

Il attendait.


















-Vous m'avez bien l'air triste jeune homme.

Satoru releva la tête, interrompu dans ses pensées, cherchant d'où pouvait provenir cette voix.

-Excusez-moi ?

-Vous m'avez l'air bien triste pour un si beau garçon, redit la vieille dame à sa droite.

-Oh, répondit-il en baissant de nouveau la tête. On va dire que j'ai perdu une partie de moi récemment.

-J'espère que vous la retrouverez alors, continua-t-elle en lançant des bouts de pains aux pigeons.



Satoru observait cette action dans un grand silence, ses yeux se contentant simplement de suivre les mouvements.






-Devine ce que j'ai ramené.

-Ca sent la nourriture. Ça m'intéresse !!

-J'ai acheté des beignets, et un nouveau truc que j'ai trouvé, ça a l'air plutôt pas mal.

-Mais... c'est des kikufuku ! Autrement dit ma nourriture préférée !

[...]

-Qu'est ce que j'taime toi.












-Quand vous pensez à elle, ça vous arrive de sourire ?

Il releva de nouveau sa tête de surprise, la vieille dame continuant de lui parler. Mais il ne la stoppa pas, il se contenta tout simplement de lui répondre.

-Tout le temps.

Il baissa la tête, sentant la tristesse prendre de plus en plus de place dans son cœur béant et rempli de vide, sachant qu'il ne verrai plus son si beau sourire. Sa main apparu dans son champ de vision, et il y discerna les traces encore fraîches des ongles d'Haruna qui s'étaient enfoncés dans sa peau, le marquant.

-Vous savez, on ne peut pas oublier une personne qu'on a aimé, on apprend juste à vivre sans elle, répondit-elle, laissant toujours quelques secondes de silence s'écouler. Si l'histoire n'est pas fini pour vous, alors vous ne pourrez pas passer à autre chose. Mais un jour, il faudra avoir le courage de tourner cette page et de fermer le livre, parce qu'on ne peut pas vivre avec son passé.



Sa tête était tourné vers la vieille dame lorsqu'elle parlait, elle qui fixait toujours ses pigeons, comme si ces paroles n'allaient avoir aucun réel impact. Elle disait cela très naturellement, et d'une manière très décontractée.

-Il ne faut pas avoir peur d'avancer.

Satoru écarquilla les yeux, et ces mots résonnèrent dans son esprit.

Il avait peur d'avancer sans elle, et il ne pouvait le daigner.



-Certaines personnes deviennent des souvenirs, tandis que d'autre deviennent des parties de nous-mêmes, et nous accompagnent durant toute la durée de notre périple, dit-elle juste avant de se coller au dos du banc et de stopper son activité, comme si elle réfléchissait et pensait à de nombreux souvenirs. J'aime me dire qu'elles nous surveillent de là-haut, un peu comme des anges gardiens, voyez-vous, ajouta-t-elle en levant les yeux vers le ciel.



Le jeune homme leva la tête vers le ciel, et sentit une légère larme sortir du coin de son œil, glissant le long de sa joue. La vieille dame le regarda à ce moment-là, et souria.

-La tristesse n'est que file d'attente à la guérison et à la sérénité, jeune homme, ajouta-t-elle juste avant de se lever de s'éloigner lentement.



Satoru la regarda dans les yeux, l'expression neutre en train de digérer ses paroles, et lui esquissa un léger sourire en guise de remerciement, puis s'adossa au fond du banc.


Il regarda la place vide à ses côtés, puis porta son regard au ciel bleuté.



Il se rendit compte après réflexion, que même si l'absence d'Haruna lui était insoutenable, elle était sûrement mieux où elle était.

Apaisée, heureuse, soulagée.






Après tout, elle le méritait bien non ?









Il esquissa de nouveau un sourire laissant quelque peu dévoiler ses dents, en voyant la jeune femme être enfin heureuse là-haut, et profiter de ce qui lui était offert. Certes, pas à ses côtés, mais il savait qu'elle était heureuse, et c'était le plus important.

Des larmes coulèrent de plus en plus sur ses joues, mais sans bruit. Elles s'échappaient juste de ses yeux pendant qu'il regardait le ciel, et qu'il y voyait le magnifique visage d'Haruna.


Se dire qu'elle veillait sur lui depuis là-haut était réconfortant.





« On attend plus que vous M.Gojo ! » lit-il sur son téléphone vibrant, juste avant d'esquisser un léger sourire et de lever la tête de nouveau.




C'est ainsi qu'il resta quelques minutes, où quelques heures, à contempler le ciel, sourire aux lèvres accompagné de quelques larmes vagabondes dû aux souvenirs heureux qui lui traversaient désormais l'esprit, sur le même banc et au même endroit.

Il entendit son rire, sa voix, et vit son visage sourire et le regardait avec ses yeux de biche.

-Cette vie n'était pas pour nous, mais si notre destin est relié, alors on se reverra à nouveau, dit-il avant de lâcher sa dernière larme, tout en arborant un air de fierté, tel un poète.






Les oiseaux s'étaient remis a chanter, et les pétales de fleur a voler.

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𝗖𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲॥ Gojo Satoru X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant