𝗖𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲॥ Gojo Satoru X OC

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟑 : |..|

Vous savez, ce sentiment de solitude, ce sentiment d'incompréhension, ce sentiment qui vous plonge dans un déni le plus profond.

Alors que dans cette pièce résonnent ces dizaines de voix qui vous entourent, qui chahutent. Ces gens qui parlent à vos côtés, sans cesse et de tout, sans jamais s'arrêter.

Vous ne vous êtes jamais senti aussi seul pas vrai ?

Vous cherchez une cachette où vous enfouir parmi ces rires et ces sons, vous recroquevillez loin de toute cette foule. Vous cherchez un repère autour de vous, comme une voix qui vous ferait vous sentir moins seule.

« Je suis là »

« Je comprends »

« Tu n'es pas seul »

Mais vous ne trouvez pas. Vous ne trouvez pas cette voix. Et ce malgré de multiples recherches.

En vain.

Alors vous cherchez autre chose, une réalité différente. Vous êtes le seule à vous comprendre vraiment. Alors cette réalité vous l'inventez, cette réalité vous appartient. Une réalité inventée de toute pièce, perceptible et modulable à votre guise.

Et de celle-ci vous êtes l'unique personnage, l'unique esprit, mais le comprendre vous refusez, l'admettre serait trop dur, et le voir ferait trop mal. Alors vous préférez vous dire que c'est comme ça, que vous êtes différent, que vous êtes ailleurs, que vous êtes peut-être rejeté, qui sait.

Mais cette réalité devient votre unique repère, tout autour, le reste du monde perd son importance et devient étranger.

Tout vous devient étranger.

Alors vous vous habituez à vous-même, votre propre présence vous devient essentielle.

Ces voix dans votre esprit finissent par devenir vos seules amies, vous les écoutez quand elles vous aident, et vous les entendez résonner dans votre tête.

Jusqu'à ce qu'elles prennent trop de place, qu'elles s'emmêlent, se contredisent, chahutent entre elles, et fassent plus de bruits que les voix qui vous entourent.

Jusqu'à ce qu'elles soit constamment présentes et ne vous laissent aucun répit.

Jusqu'à ce qu'elles ne deviennent toxiques.

Alors vous continuez de chercher cette voix, cette voix qui pourrait chuchoter quelque chose à votre tendre oreille, cette voix qui pourrait vous apporter une présence que vous n'êtes plus en capacité de vous fournir à vous-même.

Et vous finissez par la trouver.

Elle vous accompagne, et comble le vide qui se trouve en vous depuis si longtemps, cache et fait fuir par sa simple présence toutes ces petites voix qui vous torturent à longueur de journées. Toutes ces voix qui chahutent constamment, il ne finit par en rester plus rien. Elles se taisent à jamais.

Cette voix devient votre réalité, votre échappatoire, votre issue de secours.

Cette voix vous fait vivre, vous fait sentir vivant. Elle vous aide à retrouver le bon chemin, et vous accompagne sur cette longue traversée qu'est la vie.

Mais cette voix finit par disparaitre à son tour, comme tout ce qui vous entoure ou tout ce qui vous a entouré, et comme tout ce qui vous entourera. 

Elle se fait aspirer par le vide que vous ressentez continuellement.

Elle disparait et ne reviendra plus, comme toute chose éphémère.

Cette voix, c'était Satoru.

Il était ma lueur dans l'obscurité et m'a aidé à retrouver le bon chemin. Il a aidé l'âme perdue que j'étais, et a été cette voix chuchotant à mon oreille "Je suis là et je te comprends, tu n'est plus seule désormais".
Il ne m'a jamais abandonné, alors que moi, si.

Mais cette nuit-ci, je suis la chose éphémère. Et je ne reviendrai plus.

Il y a des gens qui apparaissent et entrent dans votre vie, et qui sont prédestinés à vous accompagner tout au long de celle-ci, et à ne jamais vous quitter. Mais il y a également des gens qui sont prédestinés à en sortir à un moment ou à un autre, d'une manière ou d'une autre.

C'est écrit, et ce n'est pas négociable.

Ces gens vous marquent même s'ils vont un jour partir, et vous ne pouvez les oublier comme cela. Ils font partie de votre passé, qu'il soit positif ou négatif, sont gravés dans votre mémoire et votre esprit, et y resteront jusqu'à la fin de vos jours.

Ils laissent une marque indélébile impossible à effacer, à estomper, ou à oublier.

J'étais prédestinée à sortir de la sienne dès le jour où je l'ai vu pour la première fois. Dès la fois où nos regards se sont croisés dans ce parc, au même endroit et sur le même banc, et dès la fois où nos visages se sont retrouvés face à face.

Il était la voix qui se battaient contre toutes les petites voix qui obstruaient mon esprit à longueur de temps. Il était cet individu qui endossait un rôle important sans même le savoir, et qui sait, j'étais peut-être sa voix à lui aussi.

J'espère qu'il sera capable de trouver une nouvelle voix qui l'aidera autant qu'il m'a aidé.

Vous me verrez peut être comme la méchante dans cette histoire, celle qui l'a fait souffrir, qui n'a pas été assez présente pour lui et qui est remplie de remords insurmontables.

La réalité d'un personne n'est qu'une question de perspective. On peut choisir d'être le héros de son histoire et le villain de celle des autres.

Hélas, comme tout contes que l'on raconte aux enfants, les méchants n'ont jamais le droit à une fin heureuse.

Mais il faut l'accepter.

Ne le pensez vous pas ?

Moi je l'ai accepté.