Chap 2

176 21 67
                                    

Je fus réveillé par un cri venant du bas de la maison. Le père de Cédric me criait de me bouger pour ne pas être en retard. Je me redressai, le cœur battant à tout rompre et le corps encore épuisé par ma courte nuit. Cédric suivit mon mouvement et après quelques étirements, il se leva et regagna sa propre chambre sans se préoccuper de moi. Je baissai les yeux avec une certaine tristesse, comprenant qu'il était encore un peu énervé par cette nuit. Je me forçai tout de même à me redresser et ouvrai mes volets pour laisser entrer la lumière. Je baillai longuement et attrapai les vêtements préparés la veille. Je m'habillai dans ma chambre, sachant que la salle de bain du bas était déjà pris d'assaut par Charles, et celle du haut par son fils, Cédric. Je passai un court moment devant le miroir de ma penderie, à tenter de replacer les quelques mèches rebelles qui reprirent aussitôt leur place habituelle. Je fini par abandonner, sachant que ma tignasse indomptée finirait dans tous les cas sous ma casquette. Je réunis également mes affaires de cours et les emmenai avec moi dans la salle à manger. J'avalai mon déjeuner en voyant l'heure tardive et passai brièvement à la salle de bain pour me brosser les dents. Je montai côté passager peu après Cédric, qui ne m'avait pas adressé un seul regard depuis l'incident de cette nuit.

Je l'appelai pour attirer son attention, ce qui me valut un « Quoi ? » désagréable.

— Tu ne m'as pas donné de réponses cette nuit.

— Je t'ai dit non Léo, lâcha-t-il sèchement.

— Pas vraiment en fait... Tu m'as simplement énoncé toutes les raisons pour lesquelles nous ne pouvions pas sortir ensemble... osai-je sans lever les yeux.

Ses mains se crispèrent sur le volant et je me recroquevillai un peu sur moi-même. Je le détaillai quand même discrètement. Les manches de sa chemises étaient retroussés sur ses avant-bras veineux et je le trouvais plutôt attirant ainsi. Cependant, la mine sévère voire presque énervée qu'il arborait maintenant ne me plaisait pas. Je préférai le voir sourire, ses lunettes rondes de travail sur le bout de son nez et ses jolis boucles qui tressautaient au rythme de ses éclats de rire.

— Tu vas être en retard.

Je me redressai, un peu surpris et constatai que nous étions arrivé. J'ouvris la porte et attendis qu'il me souhaite une bonne journée, en vain. Je claquai la portière et préférai rejoindre mon meilleur ami qui me changerait à coup sûr les idées.

Encore aujourd'hui, il portait un short extra-court et un top aux manches en dentelle.

— Tu arrives bien vite Chaton. Qu'est-ce qui s'est encore passé avec ta dulcinée ?

Je secouai la tête en levant les yeux au ciel et lui expliquai ce qui s'était passé cette nuit malgré ma gène. Il grimaça, avec son jeu de sourcil si particulier.

— Tu sais quoi ? J'ai jamais vu une déclaration aussi peu romantique, déclara Nathan.

Je marmonnai que niveau romantisme, il n'avait pas de leçons à me donner mais il balaya ma remarque du revers de la main.

— Tu penses qu'il me déteste ?

— Je suis sûr que non Chaton, ne t'inquiète pas pour ça !

Mon téléphone vibra dans ma poche, nous coupant dans notre conversation. Je décrochai avec appréhension en voyant le numéro de Charles à l'écran.

— C'est moi qui viens te chercher ce soir. On doit parler.

Mon corps fut parcouru d'un frisson horrifié.

— Je serai devant le portail à 17h00 alors tu as intérêt à être à l'heure.

— Oui, soufflai-je du bout des lèvres.

— Ne répond pas sur ce ton, ça me dégoûte ! aboya-t-il sèchement avant de raccrocher.

Je déglutis et rangeai mon téléphone sous le regard interrogateur de mon meilleur ami. La sonnerie retentit, me permettant d'éviter des questions auxquelles je n'avais aucune envie de répondre.

Rien ne nous sépareraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant