Chapitre 17

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À mon réveil, la pluie tambourinait sur le toit. Je me retournai et fronçai les sourcils en apercevant Léo. Il regardait le plafond, les bras croisés sur sa poitrine et semblait éveillé depuis un bon moment déjà. Je me penchai vers lui pour saisir ses lèvres avec douceur.

—Tu es réveillé depuis longtemps ?

—Quelques heures... répondit-il vaguement.

—Tu aurais dû me réveiller.

—Tu dormais bien répliqua-t-il un peu sèchement.

Il se leva et prit quelques vêtements avant de s'enfermer dans la salle de bain. Je soupirai et sortis du lit. 

C'était étrange, en général, Léo dormait bien lorsque j'étais avec lui. Je me tournai vers la porte derrière laquelle il venait de disparaître. Je le connaissais assez bien pour savoir que le dialogue était inutile pour l'instant. Pourtant, sa réaction m'étonnait; il semblait en colère et je savais que bien souvent, il agissait ainsi lorsqu'il était touché... 

Je quittai la pièce pour aller enfiler des vêtements propres et préparer ma sacoche. Puis, je descendis au moment où mon père quittait la maison. Je ne pris qu'un café en guise de déjeuner et observais mon petit-ami, accoudé au bar. Je remarquai rapidement qu'il tentait d'esquiver le repas le plus important de la journée. Je posai ma tasse et lui préparai son habituel bol de céréales. Il détourna les yeux en s'asseyant devant son déjeuner, bien conscient qu'il ne pourrait pas y échapper. Je finis mon café avec un air satisfait et posai ma tasse dans l'évier.

Peu après, j'étais dans la voiture, Léo à mes côtés.

— À propos de cette nuit...

—Je ne veux pas en parler ! coupa-t-il sèchement.

—...c'était un cauchemar, n'est-ce pas ?

Il esquiva mon regard.

—J'ai pas envie d'en parler... répéta-t-il.

Je soupirai avant de conclure:

-Ne m'esquive plus comme tu l'as fait ce matin...

Je me concentrai sur la route en constatant que je n'aurais pas de réponses. Je m'arrêtai devant la grille du lycée sans un mot de la part de l'adolescent. Il sortit rapidement et s'empressa de rejoindre son meilleur ami.

—Mon bisous sale gosse ! m'écriai-je en passant la tête par la fenêtre.

Nathan se marra et le poussa vers moi sous les regards curieux des autres lycéens. Mon petit-ami s'approcha, les joues rouges et m'embrassa furtivement.

—À ce soir... murmura-t-il en détournant les yeux, intimidé.

—Passe une bonne journée mon ange.

Un petit sourire éclaira ses lèvres et il retourna auprès de son ami.

-C'est trop mignon ! s'exclama ce dernier.

Léo le frappa et baissa la tête en rougissant. Étrangement, je sentais que Nathan allait le saouler avec ça toute la journée...

Rien ne nous sépareraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant