Chap 5

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Je baillai et essayai de m'étirer mais une masse posée sur mon torse m'en empêcha. Je baissai les yeux et souris en remarquant la mine toute endormie de Léo. Je jetai ensuite un coup d'œil au réveil et constatai qu'il était largement l'heure de se lever. Je caressai ses mèches blondes avec douceur et l'appelai doucement pour le réveiller. Il se frotta les yeux et se blottit un peu plus contre moi.

— Eh, il faut se lever grosse marmotte.

Il grogna et roula sur le côté en tirant la couverture sur sa tête. Je rigolai un peu et soulevai un pan de la couette pour l'embêter en chatouillant ses côtes.

— Laisse-moi dormir ! s'exclama-t-il.

— Il est presque onze heure trente.

— Je m'en fiche.

— Je vais m'habiller et je reviens, d'accord ? T'as intérêt à être debout ou c'est moi qui vais te sortir du lit.

— Hum, grommela-t-il.

Je sortis du lit, rejetant l'entièreté de la couverture sur l'adolescent et allai m'habiller. Lorsque je gagnai de nouveau sa chambre, Léo enfilait un tee-shirt en baillant paresseusement. Je détournai les yeux de sa peau laiteuse.

— On va déjeuner maintenant, tu rattraperas le reste de ton sommeil plus tard.

Mon ton se fit un peu plus sec que je ne le voulai mais le garçon endormi ne sembla pas le remarquer. Depuis sa déclaration de l'autre nuit, je le voyai autrement. Mon regard s'attardait sur son corps, tout comme mes mains qui ne tenaient plus en place. Je voulai le serrer, embrasser ses cheveux et le défendre de mon père. J'en avais envie avant mais cette fois-ci, c'était différent.

— Tu vas encore dormir avec moi ?

Sa voix rendue grave par le sommeil me tira de ma torpeur. Ses yeux bleus pétillaient d'excitation, me tirant un sourire attendris. Je lui confirmai que, oui, je dormirai encore avec lui ce soir.

— Mais ton père...

Son air soudainement plus triste me transperça le cœur et je m'empressai de le rassurer.

— Ne t'inquiète pas pour ça, je m'en occupe. Il ne t'embêtera plus avec ça, je te le promet... Et puis de toutes manières, tu as besoin de quelqu'un pour dormir, je n'en peux plus de te voir toujours fatigué.

Il se tut, les joues rougies, et me suivit jusqu'à la salle à manger. Un repas nous attendait dans le frigo, emballé dans de l'aluminium. Un post-it était posé dessus et je reconnus l'écriture de Justine, la mère de Léo. Cette femme était un véritable ange, je le constatai au fur-et-à mesure des années que je passai avec elle...

Je suivis les instructions pour réchauffer le plat pendant que le blond mettait la table. Nous mangeâmes dans un calme apaisant puis Léo remonta pour s'occuper de ses devoirs. Je débarrassai et m'occupai de la vaisselle. Je reçu rapidement un message du garçon, de demandant de venir l'aider à faire ses exercices. Je soupirai devant tant de flemme mais décidai quand même de le rejoindre, juste après être passé à ma chambre pour prendre mes lunettes. Il se leva aussitôt de la chaise sur laquelle il était assis peu avant et me la proposa.

— Et où est-ce que tu vas t'asseoir ?

— Sur tes genoux, déclara-t-il comme s'il s'agissait d'une évidence.

Je fronçai les sourcils mais posai mon derrière sur la chaise de bureau. Il s'installa à son aise et me ramena un tas de feuille devant lui . Je mis mes lunettes et y jetai un rapide coup d'œil avant de lui expliquer. Il exécuta tranquillement ses exercices et je je doutai presque des difficultés dont il m'avait parlé un peu plus tôt. Il finit par se tourner vers moi avec un sourire fier. Je vérifiai qu'il n'y avait pas de fautes et lui ébouriffai les cheveux en lui assurant qu'il avait tout bon.

Rien ne nous sépareraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant