Chapitre 19

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Je restai sur le parvis et observai quelques lycéens courir sous la pluie, leur sac sur la tête. La maison était à plusieurs kilomètres et Cédric travaillait plus tard, il ne pouvait donc pas venir me chercher.

De plus, j'étais déjà enrhumé à cause de la séance de sport de ce matin, il était impensable que je rentre à pied par ce temps. Je composai le numéro de ma mère, pas plus pressé que cela. Elle ne décrocha qu'au bout de trois sonneries.

—Maman- commençai-je avant de me faire couper.

—J'ai une réunion très importante trésor, on se voit à la maison.

Elle raccrocha presque aussitôt. Je tentai de ne pas paraître trop vexé et ravalai mon air attristé en appelant mon beau-père.

—Qu'est-ce que tu me veux ? demanda-t-il sèchement.

—Il pleut, est-ce que tu peux venir me chercher...?
—Débrouille toi ! Je n'ai pas le temps pour ça !

Il raccrocha avant que je n'ai le temps d'ajouter quoi que ce soit d'autre. 

Je rangeai mon téléphone que j'espérais étanche et frissonnai en sentant les premières gouttes sur ma peau nue. Je croisai mes bras sur ma poitrine et me maudissai déjà de ne pas avoir pris de veste en partant ce matin. Mon tee-shirt blanc ne fut d'ailleurs bientôt plus qu'un souvenir.

 J'allongeai mes foulées, à bout de souffle et marchai accidentellement dans une flaque d'eau. Je ne pus me retenir de jurer à voix haute dans la rue déserte. Pour causes; le bas de mon jean était plein de boue et mes chaussures couinaient à chaque pas à cause de l'eau qui s'y était infiltrée. J'éternuai violemment mais m'interdis de m'arrêter malgré mon envie de m'asseoir sur le trottoir et d'attendre que l'on vienne me chercher...

Ça faisait désormais presque une heure que je marchais. Mes cuisses et mes mollets me brûlaient à cause de mon cours de sport de ce matin. Je trébuchai par manque d'attention. Nouveau raz-de-marée dans mes chaussures. Je l'ignorai et écartai quelques mèches trempées de mon visage avant de continuer mon chemin. Je m'arrêtai sur le perron et sortis ma clé de mon sac détrempé. Je tentai de l'insérer dans la serrure sans y parvenir à cause de mes tremblements intempestifs. La porte s'ouvrit soudainement et Cédric me tira sur le tapis de l'entrée.

Rien ne nous sépareraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant