— Eh bin, tu tires une sale gueule, me balance Eugie en posant ses affaires au pied de son chevalet.
Je lève mon visage atterré par ce qui s'est passé ce week-end. Didier, mon père, Owen, le voleur: TOUT. C'est comme si le ciel m'avait envoyé un tas d'épreuve pour me punir des erreurs de ma vie antérieure.
Le regard d'Eugie fait le yoyo entre mon visage et mon chevalet vide.
— Où est ton tableau ?
— Perquis..marmonné-je pour ne pas me faire entendre des autres, qui s'attèlent à préparer leur matériel.
Eugie tire la grimace et se rapproche de moi.
— T'as dis quoi ?
— Perquisition, j'insiste avec contenance en lui faisant les gros yeux.
Elle hausse un sourcil, puis la lumière décide de monter à l'étage.
— Putain, dur la vie d'artiste, siffle-t-elle en déballant son matériel. Chez toi ou la fondation ?
— La fondation. Et puis, tant que ça ne sera pas finit, je ne pourrais pas peindre.
— A cause de ton père ?
Du coin de l'oeil, j'apperçois Krysta rentrée dans la classe. Ses cheveux blonds sont attaché lâchement sur le dessus de son crâne et est à peine maquillé, ce qui est inimaginable habituellement. Elle paraît fatiguée. Lorsque nos regards se croisent, je détourne le regard. Mes dents se serrent en repensant à la manière dont elle a parlé de mon art.
— Je n'arrive pas à me concentrer quand il est dans les parages.
Je pousse un soupire las. A ce rythme là, je ne finirais jamais mes projets. Bye bye dernière année.
— Pourquoi tu ne viendrais pas chez moi ?
Je redresse la tête, Eugie s'est déjà mis à peindre mais attend ma réponse d'une oreille attentive.
— Et je donne quoi comme excuse à mon père ?
— Il n'y aucune excuse à donner, tu dis simplement que tu as un devoir à rendre important et qu'en vu de ce qui s'est passé ce week-end c'est préférable si tu viens chez moi.
— Ça veut dire qu'il faut je commence un nouveau projet, marmonné-je.
— Eh bien commence un nouveau projet. On vient de débuter l'année, tu as jusqu'à avril pour tout finaliser.
Je l'observe longuement. La vie est si simple du point de vu d'Eugie que s'en est presque rageant.
*
J'ai eu du mal à cacher mon mécontentement en voyant Drew à la sortie des Beaux-Arts. Ce n'était pas contre lui personnellement, c'est juste qu'il aurait au moins pu prendre une voiture un peu moins voyante. L'audi noir devait ronronné depuis un moment car plusieurs élèves prenaient des photos de l'engin lorsque je suis arrivée devant. Je me suis dépeché de quitter Eugie pour m'infilter dans la voiture. Je les ai vu vu se faire des messes basses à travers les vitres teintés. Je n'arriverais visiblement jamais à me fondre dans la masse.
Mon visage ne se décrispe qu'une fois devant le PC sécurité, lorsque le visage de Milo surgit de derrière l'ordinateur. Je lui fais de grands mouvements de bras en souriant. Ses sourcils se joignent, visiblement perturbé que je le salue différement aujourd'hui. Il lève timidement la main avant de replongé dans son travail.
Je ne m'attarde pas davantage dans le hall et m'empresse de trouver mon père. La promesse d'Eugie me trotte dans la tête depuis cet après-midi: des pasteis de nata. Père ne m'autorise pas vraiment à manger des sucreries en tout genre, alors quand elle m'a dit que sa mère en préparait chaque semaine pour le dessert, il ne m'en a pas fallut plus pour me convaincre de supplier mon géniteur.
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MA PRÉCIEUSE
RomanceAzhlei n'est autre que la fille de Robert Delaunay, directeur de la célèbre fondation d'art du même nom. Alors que d'autres rêvent de sa vie, Azhlei fait tout pour échapper à la prison doré dans laquelle son père essaye de l'enfermer. Ce monde de p...