Toziette (Henry Bowers)

Chapitre 5

Chapitre 5

Elle ne prit pas plus de temps à réfléchir sur Criss, et se précipita vers son frère, qui était déjà en train de rire avec les Losers. Il y avait visiblement plus de peur que de mal.
La pression tombant petit à petit, elle eut d'un coup beaucoup de mal à respirer, comme si tout l'air de son corp voulait sortir sans qu'elle puisse inspirer une seule bouffée. Tout autour d'elle était flou et les sons brouillés.
Elle se sentait plus seul que tout, comme coupée du monde, jusqu'à ce qu'une main vienne se poser sur son épaule. Elle entendit une voix lointaine, qu'elle reconnut comme celle d'Eddie, parler de panique, d'hyperventilation, d'aide.

La main sur son épaule la força à se tourner, et elle se trouva face à un Stan flou.

"Jane. Écoutes moi. Il faut que tu te calmes. Est-ce que tu m'entends ?"

Son ton était très calme, presque apaisant et elle fit de son mieux pour acquiescer.

"Je sais que c'est dur, mais répète après moi s'il te plait."

Il se mit à compter dans le désordre. 5 9 35 2 28 57... Elle répéta, ne comprenant pas ou il voulait en venir, mais sa respiration ralentit un peu et toute la panique qu'elle ressentait semblait se calmer.

"Maintenant écoutes ma respiration, essaye de te caler sur moi."

Il inspira et expira plusieurs fois, jusqu'à ce que la respiration de la jeune fille redevienne normale. Elle sentit son frère l'enlacer.

"Tu es stupide Richie !"

"Je sais. Je suis désolé." Il la serra plus fort, avant de se séparer. "Tu peux me dire ce qu'il vient de se passer ? C'est à cause des coups de pieds ? On doit aller à l'hôpital ? "

"Je ne sais pas... Tout allait bien, et je me suis rendu compte que ç'aurait pu mal finir, vraiment mal... Et... je n'arrivais plus à respirer..."

"Stan ! Comment tu savais ce qu'il fallait faire ? "

"C'était une crise d'angoisse, qui a provoqué une crise d'hyper ventilation."

"Ça ne me dit pas comment tu savais gérer."

"On s'en fiche, Jane, qu'est-ce qui t'as pris ? On aurait dit ton frère..."

Stan paraissait réellement en colère, il parlait rarement autant.

"Ça à bien été utile qu'on reste avec toi toute la journée si c'est pour sauter dans leur bras à chaque occasion."

Jane baissa le regard, elle se sentait vraiment coupable...

"Et toi Richie. Qu'est-ce que tu as encore fait ? Je sais que tu l'as provoqué. "

Stan n'attendit pas la réponse et tourna les talons pour rentrer chez lui. Le reste des losers fit de même sans plus argumenter. Jane était seule sur le chemin puisque son frère restait dormir chez Bill, pour finaliser un projet en anglais. Elle sentait encore la présence de la lame sur son menton, elle ne se sentait pas à l'aise de marcher seule dans la rue, surtout après la menace de Henry. Elle rentra rapidement chez elle en évitant la route, où la Trans AM de Belch pouvait facilement passer.

La fin de l'après-midi se passa bien chez Jane, elle profita de l'absence de son frère pour faire ses devoirs en avance, et lui piquer quelques bandes dessinées pour passer le temps.
Vers six heures, on frappa à la porte et Maggie demanda à sa fille d'ouvrir.
Oscar Bowers, dit Butch, était grand, avait le regard perçant et mauvais, il semblait strict, portait constamment son uniforme de police, laissant son arme et son insigne bien en évidence à sa ceinture. Mais surtout, Butch Bowers était devant Jane, dans l'encadrement de la porte.