Chapitre 9

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Chapitre 9

Jane ne revis pas Bowers avant les vacances de Noël qui arrivèrent rapidement après ça.
Jane aimait les vacances, sûrement comme tout le monde. Elle avait décidé de profiter de ces vacances à fond, loin du stress de l'échec que lui provoquait l'école. Elle n'était pas de nature jalouse, encore moins envers son frère, mais il lui arrivait de l'envier lui et ses facilités scolaires. Il ne travaillait jamais, et avait l'une des meilleures moyennes du lycée. En fait il avait toujours été le premier, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il n'avait pas besoin de travailler pour avoir la moyenne et même si il aidait souvent sa soeur pour faire ses devoirs et réviser, il n'était jamais réellement sérieux, et essayais au maximum de la distraire.

Pendant les vacances elle pouvait enfin s'éloigner un peu de tout ça, non pas que ses parents ou l'école ne lui mettait la pression, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se comparer aux autres, et voir son frère réussir si bien la faisait se sentir minable.
Il y avait, cependant, une personne avec qui elle ne se sentait jamais minable. Une personne qui lui donnait l'impression qu'elle était capable de tout. Et Jane avait prévu de passer la majorité de ses vacances avec cette personne.

C'est comme ça qu'elle se retrouva à passer beaucoup de temps avec Beverly Marsh.
Jane passa toute la journée du premier lundi avec elle, et jamais elle n'avait passé une journée aussi apaisante.
Elles avaient commencé la journée à faire le tour des boutiques du centre de Derry, essayant tout un tas de vêtements qu'elles n'achetraient jamais, rigolant et jouant dans les rayons jusqu'à se faire sortir du magasin par une vendeuse, qui leur fit comprendre que "ce n'est pas un lieu pour les enfants, alors vous sortez ou j'appelle la police !"
Ensuite Bev' invita Jane à manger au Denny's avant d'aller au cinéma. Jane était heureuse de passer tant de temps avec la jeune rousse et voulait que les vacances ne s'arrêtent jamais.
A la fin de la journée, elles se posèrent sur un banc du parc Bassey, devant la statue de Paul Bunyan, un bûcheron en plastique de six mètres de haut.

"Tu sais Jane, je suis contente que tu sois mon amie... Je veux dire, même si ça implique toute cette histoire avec Bowers..."
"Ne dis pas n'importe quoi Bev ! On serait amies même sans Bowers, et on le restera après qu'il ai fini en prison !"

Beverly laissa échapper un petit rire, c'était une blague entre elles, un pari sur le temps qu'il restait à chaque membre du Bowers gang avant de finir en prison.
Elles avaient établi que Henry ne finirait pas le lycée en liberté, sachant qu'il allait toujours plus loin, Patrick était sûrement trop prudent pour se faire avoir aussi tôt que Bowers, mais son impulsivité et sa passion pour le feu n'allaient pas lui laisser beaucoup plus de temps. Surtout après ce que Jane avait vu à la casse.
Criss était le plus réfléchi de la bande, et ne dépassait jamais les limites qui pouvaient lui causer de vrais problèmes, si il finissait en prison ce serait plus à cause d'un braquage de supérette qui tournerait mal. Belch quant à lui, si les autres prédictions étaient exactes, il ne finirait pas en prison. Sans l'influence de Bowers, il cesserai les activités de voyous, et se contenterai de bosser dans un garage ou même d'ouvrir le sien.

Jane ri aussi, mais Beverly continua :

" Tu sais très bien que sans cette histoire avec Bowers, tu serais restée avec cette fille là... Heather... "
"Elle a fini avec Greta, elle l'aurait rejoint à un moment ou un autre et là j'aurai été seule, tu m'aurais pris en pitié et on aurait été amies, Bowers à juste accéléré les choses."

Encore une fois elles rirent.

"Je ne suis pas ton amie par pitié tu sais ? Je tiens vraiment à toi. "

Jane allait répondre, mais elle aperçu la Trans AM bleue de Belch au coin de la rue, Bev avait aussi dû la remarquer puisqu'elle l'attrapa par la main et la tira hors du parc.
Elles partirent en courant au travers des rues commerciales de Derry, elles se cachèrent dans une ruelle derrière la salle d'arcade. Visiblement les quatre garçons avaient décidé d'aller au cinéma. Ils passèrent juste devant la ruelle où se cachaient les deux filles sans les voir même si Jane cru, l'espace d'un instant, croiser le regard de Henry, mais le harceleur détourna le regard  sans les voir. Ou peut-être qu'il l'avait parfaitement vu, mais que le voyage en voiture était un signe de trêve ? Jane se posait beaucoup de questions, qui resteraient sûrement sans réponse.
Le rire de Bev la tira de ses pensées. Le rire de Bev la tirait toujours des pensées qui lui parasitaient la tête, elle l'aidait toujours à ne pas trop penser et à ne pas être submergée par les émotions qui l'envahissaient à chaque fois que le stress revenait.
Le rire de Bev était parfait.
Bev était parfaite.
Jane ne su jamais si c'était la perfection de Bev, ou l'adrénaline provoquée par la presque rencontre avec Bowers, mais quelque chose la poussa à faire ce qu'elle regrettera pendant un long moment. Elle attrapa le visage de son amie entre ses deux mains et colla ses lèvres aux siennes.
C'était chaud et réconfortant, c'était doux et agréable. C'était bon.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Bev mit fin au baiser et regarda son amie avec incompréhension. Elle la fixa, comme ça, sans jugement ni colère, juste de l'incompréhension. Jane tremblait un peu, elle se sentait rougir d'embarras. Elle savait que Bev ne lui adresserait plus la parole après ça, et elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, elle venait de dépasser les limites de l'amitié, et venait sûrement de briser toute la confiance qu'il y avait entre elles.
Sans attendre la moindre réaction de la rousse, Jane partit en courant, les larmes aux yeux, certaine d'être à nouveau seule, sans amie.

Toziette (Henry Bowers)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant