Toziette (Henry Bowers)

Chapitre 17

Chapitre 17

La lame faisait son chemin dans la peau de la jeune fille, dessinant des spirales et des lignes fines dans la chair, laissant le sang couler, tachant d'un rouge sombre les draps ancienement blanc.
Le silence de la nuit était interrompu par le "splotch" sinistre de la lame nageant dans la chair et le sang de Jane.
Elle avait essayé de crier quand elle l'avait vu, mais sa voix était restée coincée dans sa gorge à cause de la peur, et elle n'avait pu sortir qu'un râle qui avait fait ricaner son agresseur.
Il avait commencé son travail, la lame toujours enfoncé aussi profondément, il avait dessiné. Commençant par l'épaule gauche, il était descendu sur le bras en faisant des spirales et d'autres dessins, puis il avait enchaîné, symétriquement, avec le bras droit, reproduisant le même motif et causant la même douleur.
Elle était bloquée dans son lit et n'avait pu qu'encaisser le couteau quand il l'avait sorti.
Quand il retira la lame de sa peau, et qu'il se redressa, elle leva finalement les yeux vers lui.
Patrick Hockstetter.
Il s'était redressé pour avoir une vue d'ensemble de son travail. La jeune fille couverte de sang, le sien, les yeux écarquillés, remplis de larmes, elle était parcourue de sanglots.
Lui semblait aux anges. Tout se passait comme prévu, sûrement mieux que prévu, elle ne s'était pas débattue et elle n'avait pas crié.

Il essuya ses mains couvertes de sang sur le T-shirt de Jane - un pyjama en coton simple avec des fleurs brodées dessus- et essuya la lame sur sa joue, utilisant ses larmes pour faire partir le sang qui avait déjà commencé à sécher, avant de totalement l'essuyer dans ses cheveux, nettoyant le couteau de toute trace visible de sang.

Elle avait essayé de protéger son visage quand il avait approché le couteau, mais rien que le fait de contracter les muscles de ses bras pour les lever, avait provoqué une douleur insoutenable dans tout son corps, qui, dans une autre situation l'aurait sûrement fait hurler à la mort.
Mais ce n'était pas une autre situation, sa voix était toujours piégée dans sa gorge, et elle ne pouvait que gémir, presque silencieusement, quand elle voulait crier.
Patrick ricana encore quand il vit sa grimace de douleur. Il savait qu'il en était la cause et il adorait ça.

"On dirait que tu as enfin compris que tu ne peux rien contre moi. Que tu vas crever comme une merde, sans amis, seule, et tu peux rien y faire."

Il parlait à voix haute, comme s'il se fichait qu'on l'entende ailleurs dans la maison.
Il posa le couteau, celui de Henry, sur la table de nuit à côté du lit, leva le poing et l'écrasa violemment sur le visage de la jeune fille. Il la frappa pendant un moment, n'épargnant aucune parcelle de son visage, profitant de la sensation, avant de reprendre le couteau.
Il pris tout son temps, il le passa d'une main à l'autre, comme s'il réfléchissait comment il fallait s'y prendre. Il  l'attrapa par le menton pour qu'elle le regarde directement dans les yeux. Il était essoufflé, sûrement le résultat de l'effort qu'il venait de faire mais aussi l'excitation, la haine, le plaisir de la situation. 
Le couteau dans la main droite, il s'enfonça dans la gorge pâle de Jane, elle avait déjà perdu beaucoup de sang et elle était engourdi, mais elle sentit quand même la douleur, aussi fort que dans ses bras.
Il continua, lentement, avec une précision chirurgicale, elle sentit le goût du sang dans sa bouche, puis elle le sentit remplir sa bouche, avant de couler sur ses joues.
Il ne s'arrêta pas. Petit à petit elle sentit ses poumons se remplir de sang. Elle ne savait pas si elle allait mourir à cause de la perte de sang ou si elle allait se noyer dans son propre sang.
Il retira la lame et se redressa à nouveau. Un grand sourire sur les lèvres, il la regarda douloureusement agoniser, perdant lentement connaissance, sa respiration était de plus en plus difficile et sa vue se brouillait.
La dernière chose qu'elle vit était le visage satisfait de Patrick, avant de perdre connaissance.

Elle ouvrit les yeux pour voir Henry, sous le choc elle eut un mouvement de recul, surprise de pouvoir bouger, elle tomba de sa chaise.
Sa chaise ?
Elle regarda autour d'elle et se rendit compte qu'elle était dans la chambre de Henry. Elle avait dû s'endormir pendant la leçon. Il avait l'air inquiet, alors qu'elle se passait la main sur le cou pour s'assurer que le rêve était terminé.
Sa gorge était intacte, mais la douleur était toujours là. Elle attrapa son inhalateur, recula contre le mur derrière elle, ramena ses genoux contre sa poitrine et posa sa tête dessus.