Le jour de mes sept ans

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Je suis Aradia.
Jamais je n'aurais pu imaginer que mon destin, autrefois éclairé par la joie de l'enfance devienne si noirci par le Mal?
Je nen ai aucune idée.
Quand je commence ce récit, j'avais 7 ans et c'était le jour de mon anniversaire.
Ma mère me réveilla à l'aube, en me chantant une chanson douce et ponctuée de petits accoups joyeux. Je vis ses longs cheveux blonds descendre en cascade sur ses épaules jusqu'à la taille. Jenviais maman, elle était si belle! Moi, je n'étais qu'une gamine, avec des cheveux d'un  brun sombre et raide, un teint pâle et des yeux verts. Maman était rayonnante, et moi j'étais fade.
Je me retournais sous l'épaisse couverture en laine et fis semblant de dormir. J'étais fatiguée, c'était l'aube après tout.
- Aradia je t'ordonne de te réveiller! S'écria maman d'un ton sec. Nous avons du chemin à faire. Ce sont tes sept ans je ne veux pas les rater.
Je ne compris pas ce qu'elle entendait par la, et ce temps de réflexion me valut une grande claque. Je me levais rapidement et bâillais longuement. Ce que j'aurais voulu, aujourd'hui, caurait été de rester à la maison, avec maman. Que nous jouions ensemble et que nous mangions le délicieux gâteau qu'elle me préparait tous les ans. Pourquoi aujourd'hui serait un jour différent des anciens?
Maman sortit et je dus la suivre en courant. Dehors, dans la forêt, j'avais peur. Les grands arbres sombres et immenses dressaient leurs longues branches pointues vers moi. La terre, sèche, formait des petits amas sous mes pieds nus. Je messuyai les mains moites de sueur sur ma robe noire. Je tendis la main pour attraper celle de maman mais je ne réussis qu'à tomber par terre et a mordre la poussière. Maman se retourna et mattrapa par le bras en me deboitant l'épaule. Je grimacais de douleur et me laissais tirer, sans un cri.
Le trajet fut long... Long... De l'aube jusqu'au crépuscule nous avons marché sans relâche, marché, marché...
Jusqu'au moment où nous nous arrêtâmes devant une maison au toit de chaume et aux murs en pierres grisâtres et grossières. Maman frappa. Qui était-ce? Je nen savais rien, j'avais juste... Peur. Mon coeur battait à tout rompre et je me rappelais des récits que j'avais entendu quand maman et moi etions encore au village, avant qu'on ne fuie car on nous croyait sorcières. Et ces sorcières étaient terrifiantes. Elles buvaient du sang, mangeaient des humains et laissaient volontairement dépérir des enfants de faim et de soif. Cetaient des créatures sans scrupules, obsédées par le diable et ses démons qui leur dictaient ce quelles devaient faire. Jamais je n'aurais pu avoir envie ni d'en voir une, ni d'en être une.
J'avais donc l'horrible impression que lhabitante de cette chaumière était une sorcière. Assaillie par cette idée, je commençais à voir ou à croire voir, des traces de sang sur les murs, des reflets blancs (des fantômes)????
Une vieille dame ouvrit. Elle était hideuse. Son long nez crochu se terminait en une verrue visqueuse et poilue. Ses cheveux étaient blancs et ses yeux blancs injectés de sang roulaient dans leurs orbites. Je voulus reculer mais maman me tira. J'avais peur. Pour la calmer, je menfoncais les ongles dans mes paumes mais arrêtais au moment où je saignais, car la vieille dame aurait pu être affamée par ce liquide rouge.
- Aradia, je te présente l'Hideuse, c'est la sorcière qui détermine le destin, mexpliqua maman.
Jobservais la pièce et remarquais des chaudrons, des fioles et des grimoires.
l'Hideuse me tira vers un chaudron contenant un liquide rouge (DU SANG)!!!!?!?! et me prit le bras. Elle leva un couteau et je la giflai violemment.
- l'Hideuse, je veux retrouver ma fille vivante ! Ordonna maman.
l'Hideuse acquiesça et m'enfonça son couteau dans mon poignet.  À la vue du sang, je faillis tomber. Elle laissa le liquide couler en me regardant avec ses yeux fous.
- sorcière, affirma l'Hideuse. Aradia Satanus est une sorcière.
Moi? Moi pour qui ma plus grande terreur est la sorcière, j'en serais une? Et mon nom de famille indiquait clairement que j'étais là fille du diable .

Sorciere malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant