Choisir!

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Jonathan sortit de sa cachette et me regarda, puis recula.

- C'est toi qui les à tués? Demanda t il d'une voix hésitante. Ne me dis pas que c'est toi...

Comment lui dire que c'est moi? Il m'éviterait, et je serais seule. En le voyant et en lui parlant, j'avais eu l'impression de revivre, c'était une des rares personnes qui m'accordaient la parole. Je décidais de lui mentir, même s'il était mon ami, car, ayant déjà tué, je pensais que mentir n'était pas plus grave, même si c'était fortement déconseillé.

Jonathan s'avança et m'attrapa la main.

- Ce n'est pas toi? Répéta t il. S'il te plaît, Aradia...

- J-je ne les ai pas tués... I-ils sont morts... Les chevaux... Begayais je en feignant la surprise, la peur et le dégoût.

De plus, j'étais une fille, et Jonathan avait l'air d'être de ces personnes, qui pensent qu'une fille est moins forte qu'un garçon. Je sais que c'est faux, que ça peut me rabaisser, mais je dois me servir de tout pour survivre dans ce monde. Même des choses qui sont sensées être contre moi.

Je me blottis contre Jonathan et fis semblant de pleurer, ce qui n'était pas si compliqué. Je n'avais qu'à penser à maman, et le tour était joué. Jonathan, déstabilisé, me tapota l'épaule comme pour me réconforter.

- Et, je suis orpheline, je n'ai nulle part où aller... Soupirais je.

- Si on arrive à retrouver mon château, tu pourras y vivre!! S'écria Jonathan en se relevant. Tu seras riche aussi. Et tu auras un toit.

Bravo a moi. J'avais réussi et Jonathan allait me faire entrer au palais. A son palais. Nous marchâmes de longues heures, quand, épuisée par la fatigue, la faim et le stress, je mevanouis.

Enfin une vraie nuit. Enfin, une fausse, mais qui me permit de rêver sans faire de cauchemars. Cette fois-ci, mon rêve se déroula ainsi.

J'étais dans une forêt.

Tout était sombre autour de moi, ma robe était tachée de sang et je tenais une épée a la main. Mes pieds pataugeaient dans une mare de sang. Plus loin, je vis un squelette, puis, maman.

Vivante.

Je courus l'embrasser, mais elle se changea en l'Inquisiteur et le décor changea brutalement.

J'étais dans un cachot sombre.

L'odeur pestilentielle qui y régnait s'infiltrait dans mes narines, je frolais les vomissements. Tout en haut était placée une petite fenêtre a barreaux. Je montais sur le banc en bois ou j'étais assise quelques secondes avant et y regardait. Un bûcher. Des femmes, et des enfants y étaient brûlés vifs. Ils hurlaient de douleur, et au loin, je voyais l'Inquisiteur, un grand sourire aux lèvres. La colère grandit en moi, et lorsqu'elle explosa... J'étais dans un espace noir. Devant moi se tenaient deux portes. Une était noire, tachée de sang et l'autre était blanche. Je savais laquelle je devais choisir, mais il y avait des images dessus. Sur la porte noire, je voyais maman, Jonathan, l'Inquisiteur, l'Hideuse et encore beaucoup d'autres personnes. Sur la porte blanche, je voyais... Des gens à la figure d'ange, magnifiques. devais je choisir maman et abandonner le bien, ou abandonner maman et choisir le bien? Un vent me poussa alors vers le mal et je me réveillais en sursaut.

J'étais allongée sur des feuilles mortes. C'était la nuit. Un feu de bois crepitait, me donnant assez de lumière et de chaleur pour réfléchir. A côté de moi était endormi Jonathan. Je me levais et regardais mes mains. Elles étaient pâles, avec de longs ongles sales et pleines de terre et de sang. Je ne savais pas d'où venait le sang, mais la terre, si.

Je repensais à mon rêve. Il était quasiment... Réel. A quelques détails près. l'Inquisiteur était sensé être mort. Et si mon sort n'avait fait que l'endormir ?! Et s'il était toujours de ce monde, essayant de me trouver afin de me tuer? Mon coeur battit la chamade, ma respiration se fit saccadée, mais je me calmais.

Puis, soudain, une main se posa sur mon épaule. Je sursautais, me retournais et vis Jonathan, la mine épuisée, des cernes sous les yeux. En sursautant, j'avais lance du feu sur un arbre et il s'enflamma.  Je poussais violemment Jonathan loin de ça et fus atteinte par un jet de flammes.

J'attendis la douleur et la mort, le coeur léger.

J'allais retrouver maman.

Sorciere malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant