Chapitre 4

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Dimanche 5 septembre – 10h09 – Théa

Alors que je parlais avec Christophe, Mathéo apparut dans mon champ de vision et cria :

« Ah bah tu es là !

- Oui, je n'ai pas beaucoup bougé depuis deux minutes, ris-je.

- Bonjour, ajouta Christophe en s'adressant à Mathéo.

- Oui, bonjour. Excusez-moi, je suis un peu... chamboulé.

- Tu as retrouvé le gosse ? lâchai-je.

- Non, mais il y a une statue en pierre au milieu d'un rayon, juste là-bas, répondit-il en montrant du doigt le rayon duquel il venait. Je ne sais pas comment elle a pu atterrir ici ! Elle doit être ultra lourde et impossible à déplacer facilement.

- Une statue en pierre ? répéta Christophe, interloqué.

- Oui !

- Très drôle, Mathéo, très drôle, ironisai-je en applaudissant. On n'est pas né de la dernière pluie, tu sais. »

Mathéo s'agaça et commença à hausser le ton :

- Je te jure ! Un grand ange en pierre, avec des grandes ailes ! Au moins trente centimètres de plus que moi. Je l'ai vu ! »

Je roulai des yeux. Je voulus lui répondre mais il me prit par le poignet pour me tirer jusqu'au rayon concerné.

« Mathéo ! Tu me fais mal !

- Visiblement tu ne me crois pas. Je vais te le montrer, et tu n'auras pourra pas nier. »

On arriva en quelques secondes dans un rayon totalement vide : aucun client en vue, ni même d'ange en pierre.

« Mais... il était là. Il était là ! »

Mathéo se plaça au milieu du rayon à l'endroit où il affirmait avoir aperçu l'ange. J'étais dubitative. Mathéo n'avait aucune raison de me mentir. Il semblait vraiment croire en ce qu'il disait. Mais cette histoire d'ange en pierre de plusieurs centaines de kilos qui apparaît au beau milieu d'un supermarché n'avait aucun sens à mes yeux.

Subitement, une alarme stridente retentit dans tout le bâtiment. Je me bouchai instinctivement les oreilles. Je vis Mathéo sursauter et grimacer. Le son était très désagréable et semblait venir du dessus de nos têtes. Une voix s'ajouta par-dessus le vacarme assourdissant pour annoncer :

« Message d'urgence pour tous les clients : veuillez tous vous rassembler à l'accueil du magasin, devant la caisse centrale. Je répète... »

L'homme qui parlait semblait paniqué. Sa voix tremblotait et une ambiance pesante s'installa au sein du supermarché. Les clients se regardaient, inquiets. Un mouvement de foule apparut en direction de la caisse centrale.

« C'est quoi ce bordel... lâcha Christophe qui venait de nous rejoindre. Un hold-up ?

- Bizarre de nous appeler à l'accueil en plein hold-up, non ? répondit Mathéo.

- Bah pour qu'on soit tous rassemblés et que les ravisseurs puissent garder un œil sur nous, expliqua Christophe. Je n'ai spécialement pas envie de risquer ma vie à rejoindre tout le monde là-bas.

- Et si ça avait un rapport avec la fermeture des grilles à l'entrée ? lança Mathéo.

- Quelle fermeture des grilles ? répondit Christophe, intrigué.

- Je pense qu'il faut qu'on rejoigne les autres. Je ne suis pas confiante à l'idée de rester seuls ici, lâchai-je »

Christophe secoua négativement la tête et refusa de nous suivre. Je sentis que Mathéo hésitait, mais il finit par marcher vers moi afin de rejoindre le reste des clients qui étaient déjà groupés autour de l'accueil.

Les anges pleureurs prennent LilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant