Chapitre 11

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Dimanche 5 septembre – 20h32 – Chloé

Suite à la discussion que j'avais entendue entre la secrétaire et l'infirmière dans la cafétéria, d'autres personnes avaient été témoins des « statues de pierre » qui, apparemment, se baladaient dans l'hôpital. Je fis directement le lien avec les disparitions dont nous avait parlé Théa quelques jours auparavant. Samuel et moi avions ri lorsqu'elle nous avait parlé de ça. Cela n'avait aucun sens.

A la suite de cette discussion, j'avais voulu sortir de l'hôpital mais les portes étaient bloquées. Lorsque je fis remarquer cela au personnel médical, personne ne réussit à expliquer ce qui se passait. Toutes les sorties étaient sans issue. Mis à part les patients, nous n'étions pas très nombreux à gambader dans les couloirs. Je trouvais ça surprenant de ne pas rencontrer plus de médecins dans le bâtiment.

Cela faisait plus d'une heure que nous étions dans la cafétéria à attendre l'aide des pompiers. Bizarrement, nous n'avions plus de réseau, mais le téléphone d'urgence de l'hôpital fonctionnait et ils avaient pu prévenir les pompiers de la situation actuelle pour essayer de nous trouver une issue.

Timothé et moi ne nous quittions pas une seule seconde. Apparemment, ces statues pouvaient se déplacer. Je faisais en sorte d'avoir toujours un œil sur lui. Je n'avais cependant aucune idée de ce que j'allais faire une fois sortie de l'hôpital : chercher des membres plus ou moins éloignés de sa famille ? Contacter les services sociaux ? L'héberger à la colocation le temps de trouver une solution ? Pas sure que Théa et Mathéo fussent d'accord avec ça.

« Je veux aller faire pipi, me demanda Timothé. »

Je fus extirpée de mes pensées et sursautai.

« Oui, bien sûr. Viens, suis-moi. »

Je savais exactement où étaient les toilettes. Cependant, m'aventurer seule avec Timothé dans les couloirs de cet hôpital m'effrayait particulièrement. La lumière du jour s'affaiblissait et les néons ne fonctionnaient plus. Il commençait à faire réellement sombre entre ces murs.

Je prévins les quelques personnes qui étaient avec nous dans la cafétéria que nous allions aux toilettes.

« Attendez, je viens avec vous. »

Un homme d'une trentaine d'années venait de me répondre : brun, plutôt grand, chemise à carreaux et chaussures de ville plutôt propres. Je lui souris et acquiesçai.

« Merci... Je vous avoue que ça ne me rassure pas trop de me promener seule dans ces couloirs.

- Je comprends tout à fait. »

Nous allâmes à trois vers les toilettes. Sur le chemin, il n'y avait pas un bruit. Nous n'entendions rien, c'était presque inquiétant. La tournure des événements commençait à pencher vers celui d'un film d'horreur, et cela ne me plaisait pas du tout. J'avais toujours détesté les films d'horreur et l'appréhension que je ressentais en regardant ce genre de films.

Nous longeâmes un long couloir. Arrivés au bout, nous tournâmes sur la gauche, là où il y avait les toilettes.

« Oh mon dieu ! »

Je sursautai et Timothé se mit à crier de toutes ses forces. Six statues de pierre étaient présentes, dos à nous. Elles étaient toutes tournées vers les toilettes dont la porte était entrouverte. Elles étaient immobiles, des longues ailes longeaient leur dos. La pierre semblait abimée et très vieille.

« Ils ne bougent pas, chuchota l'homme. Peut-être qu'ils ne nous ont pas entendu.

- Comment ça entendu ? C'est de la pierre, je ne suis pas sûr qu'ils puissent nous entendre... répondis-je.

Les anges pleureurs prennent LilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant