Chapitre 4 : taxi

207 15 1
                                    

La sonnerie du téléphone de Sharon retentit dans le bar et Steve décroche sans même y réfléchir à deux fois.

- ça va Carter ? Quoi de neuf ?

Le frêle blond se met à déglutir dès que la voix de Stark lui revient aux oreilles, la panique le saisit tout à coup, il ne sait jamais comment réagir dès le moindre contact initié entre son crush et lui.

- heu c'est pas... c'est pas Sharon.

- Rogers ?

L'intéressé ne peut s'empêcher de sourire. Stark a tout de suite reconnu le timbre de sa voix. C'est bon signe, non ?

- oui, ça va ?

- et toi, tout va bien ?

Un voile soucieux est perceptible au son de sa voix et le cœur de Steve s'emballe instantanément.

- oui, ça va.

- où est Carter ?

- à côté de moi.

- pourquoi c'est toi qui réponds à son tel et pas elle ?

- heu c'est -à-dire que ... en fait ... elle ...

Le frêle blond se gratte l'arrière de la tête. Il ne veut pas lui mentir mais peine à trouver une excuse valable là tout de suite.

- laisse-moi deviner. On est vendredi soir ce qui veut dire qu'elle a utilisé sa fausse carte d'identité de jeune femme de 21 ans pour enquiller les shots à n'en plus finir et là, elle doit être étendue à moitié ivre sur une table ?

- sur la banquette et pas qu'à moitié.

- ah tu vois, je le savais !

Encore une fois, Steve est le seul à être resté lucide durant la soirée. Malheureusement pour lui, les médicaments et l'alcool font rarement bon ménage et il se doit de respecter son traitement à la lettre.

- je sais plus quoi faire pour la faire décoller de là.

- vous êtes où ?

- au Henrietta Hudson.

- mais c'est pas un bar LGBT ça ?

- heu si.

Steve n'entend plus rien à l'autre bout du fil, il se demande bien ce qui peut trotter dans la tête de Stark à cet instant.

- Tony ? T'es toujours là ?

- heu ouais... surtout ne bouge pas. Je suis là dans dix minutes.

Le ton de son interlocuteur est décidé. Steve n'a même pas le temps de contester que Stark a déjà raccroché. Il le voit faire son entrée dans le bar un quart d'heure plus tard et se diriger tout droit vers leur table.

- désolé, il y avait beaucoup de circulation.

Steve balaie ses excuses d'un revers de la main. En toute franchise, il ne fait pas vraiment attention à ce qu'il peut dire à cet instant. Sa respiration vient de se couper. Il le trouve si séduisant dans ce jean délavé, cette chemise bleu nuit et cette veste en cuir noir.

- Carter ?

Stark s'approche doucement de la banquette où a atterri la lycéenne telle une baleine échouée sur la banquise.

Il la secoue avec délicatesse et reçoit pour seule réponse un grognement agacé qui prouve bien qu'il la dérange dans son sommeil et qu'elle a apparemment investi les lieux pour la nuit.

C'est la vie, pas le paradisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant