𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟎𝟓

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V. NUAGES GRIS DE PLUIE.

« Entrez, » accorda Hanji suite aux coups qu'avaient été portés à sa porte.

Sans grande surprise, ce fut Mikasa qui émergea dans la pièce, toute émotion sous son emprise. Son regard vide croisa celui de la femme aux cheveux mal coiffés, qui, en retour, lui offrit un sourire peiné.

« Je t'attendais, » commença la brune tout en invitant l'autre femme à s'asseoir à l'aide d'un geste de la main. « Livaï te l'a probablement mentionné, mais je te le dis tout de même. Tu seras maintenant cheffe d'escouade! Évidemment, puisqu'on est très peu, tu n'en auras pas pour l'instant, mais quand nous aurons des nouvelles recrues, tu en seras chargée. Pour le moment, tu vas seulement t'entraîner à diriger! » Le ton qu'avait utilisé la Major pour parler était jovial, tandis que ses bras s'étaient élancés au-dessus de sa queue de cheval.

« Très bien, » dit simplement Mikasa, toujours aussi stoïque qu'à l'accoutumé.

« Un peu plus d'enthousiasme ne te ferais pas de mal, et à Livaï non plus d'ailleurs, » répondit la plus vieille d'un rire enjoué. « En parlant de lui, tu devras le rejoindre dans une heure. Il t'attend sûrement déjà sur le terrain d'entraînement. »

La noiraude hocha de sa tête. Elle n'était pas malheureuse de pouvoir retourner à ses entraînements, qui, depuis toujours, l'avaient aidé à oublier, se défouler, et laisser à elle venir tous changements. L'effort physique était en quelque sorte, pour elle, une thérapie, une façon plus simple de laisser ses émotions parler.

« Est-ce que c'est tout? » Demanda Mikasa, attendant l'accord de sa supérieure pour se lever. Hanji donna le droit à sa soldate de quitter la pièce sans plus tarder, devant retourner à ses propres activités.

L'asiatique se mis donc en route pour la pelouse, marchant lentement, sachant qu'elle avait encore du temps.

La jeune femme à l'écharpe parvint enfin où se trouvait le Caporal, adossé à un tron d'arbre.

« T'es en avance, Ackerman.

― De même pour vous, Caporal-Chef. Aviez-vous donc hâte de me voir? » Le ton qu'avait employé Mikasa en était un de plaisanterie, mais sans méchanceté perceptible.

« Je pourrais dire la même pour toi, » répliqua-t-il pour participer à la plaisanterie dans laquelle s'était lancée sa camarade.

« Je suis simplement venue après avoir appris que tu m'attendais déjà, Livaï.

― Oï, fais attention à comment tu me parles.

― Mais je suis gradé moi aussi, maintenant, Livaï. Je peux te parler comme je veux. » Un sourire vainqueur s'était agrippé aux lèvres de Mikasa, fière de pouvoir ― enfin ― répondre à Livaï de sa façon, sans sanction.

Le plus petit sur pattes la fusillait à présent du regard suite à cet argument incontestable.

« D'accord, morveuse, » cracha-t-il, sévère, « tu vas te battre pour ce droit. Si tu me mets à terre, t'as le droit de m'appeler comme tu veux, sinon, tu vas continuer à me vouvoyer et m'appeler par mon grade. »

En guise de réaction, il eut droit à un regard ennuyé s'élevant au ciel, pour ensuite retomber et le fixer.

C'est alors qu'elle vit son partenaire de combat s'élancer vers elle, le poing fendant l'air. N'ayant pas été sur ses gardes, Mikasa ne pu se retirer que partiellement dans les temps. Les doigts serrés à la paume de l'homme virent rencontrer l'épaule droite de la noiraude, arrachant de celle-ci un légé cris. La femme ne se laissa cependant pas déstabiliser plus que cela, se déplaçant alors vers l'arrière pour prendre une position de combat.

𝗦𝗲𝘀 𝗽𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗮 𝗽𝗹𝘂𝗶𝗲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant