𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟎𝟔

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VI. TU NE SERAS PLUS JAMAIS SEULE.

« J'ai été forcé de rejoindre le Bataillon, car sinon, c'était la prison. Erwin avait entendu parler de nous parce qu'on semait la terreur dans les Bas-Fonds. »

Les yeux de Mikasa s'étaient équarquillés en entendant l'endroit qu'avait prononcé Livaï. Par respect, elle le laissa tout de même terminer sans poser de questions.

« Moi, Isabel et Farlan étions des criminels connus, que les Brigades Spéciales ne pouvaient pas gérer. Le Bataillon d'exploration s'en est chargé pour nous récupérer. Pour le mettre simplement, on s'est fait attraper, et pour qu'il n'arrive rien aux autres, j'ai accepté. » L'homme lâcha un soupir avant de continuer, la gorge nouée. « Mais au final, ça a rien changé. Ils sont morts, tous les deux, pendant notre première expédition extra-muros. Je les avais quitté pendant seulement quelques minutes, mais... quand je suis revenu, il ne restait que des cadavres. »

Des images macabres vinrent s'imposer dans les esprits des Ackerman. Le premier revoyait le titan mâcher le buste de son meilleur ami sans vie. Il pouvait encore apercevoir les grands yeux verts figés de peur sur le visage ensanglanté de sa sœur. Il pouvait se revoir pleurer près d'une carcasse s'évaporant alors qu'il ne songeait qu'à tuer et se venger.

La femme, elle, pouvait revoir Carla se faire dévorer, l'ancienne escouade Livaï écrasée. La mort était partout, les suivant n'importe où. Tous ces corps morts qu'elle avait remarqué resteraient à jamais pour hanter ses nuits, mais elle savait aussi que pour lui, c'était encore plus difficile. Elle n'osait même pas imaginer sa vie s'il avait choisi le Major, sans Armin. Ce corps brûlé en toute sa longueur, souffrant de ses derniers malheurs. À ce souvenir récent, elle sentit un frisson parcourir son échine d'une vitesse désagréable.

La noiraude était reconnaissante que l'homme lui ait pris cette image pour que lui ait à la supporter. Il voyait Erwin dans ses insomnies, et cela, Mikasa n'en doutait pas. Elle se sentait endettée envers lui et voulait à tout prix l'aider à regagner son lit.

C'est avec douceur ― et peur ― qu'elle se redressa pour lentement enlacer le Caporal. Ce dernier s'était laissé faire, choqué, les bras de leur long, alors que ses yeux tentaient d'échapper à leur prison de chair.

« Je suis désolée, Livaï, » avait-elle alors chuchoté, espérant pouvoir l'aider. Le souffle de la femme au foulard frôla l'oreille de Livaï, qui sentit par conséquent un frisson le parcourir et une chaleur l'adoucir. C'était l'un des rares contacts physiques qu'il s'était surpris à apprécier, mais surtout à vouloir approfondir.

Il se saisit alors à son tour de la taille de la plus jeune, de façon maladroite. Cette situation le gênait légèrement, même si elle lui faisait plus de bien qu'elle ne le déstabilisait.

Un voile rougis avait rejoint son visage qu'il alla alors cacher dans le cou de la jeune femme. Il se permettait à nouveau d'être faible devant elle, devant la seule autre personne qui se montrait comme lui se présentait. Sans émotion, strictement têtu et puissant.

La poitrine de Mikasa était collée à son torse tandis que ses mains faisaient de doux mouvement circulaires dans son dos.

Cependant, il dû mettre fin à cet échange, bien qu'il le fit à contre-cœur, pour calmer ses pensées déboussolées, étant si peu habitué au contact féminin. Il avait retrouvé son attitude taciturne et se sépara tendrement de la jeune femme. Le petit homme ne voulait pas la blesser, il voulait simplement la protéger.

« Ne t'inquiète pas pour moi, Mikasa. Par contre tu devrais t'inquièter de ta médiocrité en ménage. Tch, va falloir que je le fasse moi-même. Retourne à ton boulot, » asséna-t-il d'une voix autoritaire, malgré le fait évident qu'elle se voulait aussi moqueuse.

𝗦𝗲𝘀 𝗽𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗮 𝗽𝗹𝘂𝗶𝗲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant