𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟎𝟖

299 20 55
                                    

VIII. DANSER, BOIRE, PARLER, MAIS SURTOUT S'AMUSER.

« Comment? Comment peux-tu bien le prouver? » Mikasa prononçait ces mots d'un ton implorant, suppliant implicitement d'être séduite par l'idée, d'être rassurée.

« Je vais rester avec toi, te parler, sans jamais te toucher de façon inapproprié, le temps que tu voudras, » proposa l'homme en se rapprochant de sa bien-aimée.

Il prit la noiraude à l'aide de ses bras, l'apportant dans une étreinte qui se voulait réconfortante, puis il se laissa souffler tout bas. Livaï se sentait bien, lorsque cette femme lui partageait sa chaleur.

« D'accord, » répondit-elle, « reste avec moi toute la nuit. » Ce n'était qu'un murmur, une douce demande camouflée par un ordre.

Il ne dit rien, se contentant de hocher sa tête, pour ensuite la poser sur l'épaule de sa partenaire. Le soldat se retrouvait submergé dans l'odeur vanillée de la femme, et il ne voulait plus s'en détacher. Pourtant, il fallait terminer de tout ranger, pour pouvoir donner à Mikasa un endroit bien installé.

C'est alors contre son gré qu'il se détacha de Mikasa, se préparant pour la suite de son activité préférée. L'asiatique, toujours accrochée à son écharpe adorée, le suivit, non sans laisser échapper de son contrôle un mince rictus amusé.

Le silence leur tenait compagnie, accompagnant leur mouvements qui le brisait de temps en temps. Pourtant, leurs bouches n'en faisaient pas de même, laissant l'ambiance relaxée les baigner.

Ils avançaient rapidement dans leur tâche, pressés de se retrouver, pressés que l'un puisse se prouver, pressés de pouvoir à nouveau s'aimer. Mais cette fois-ci, ce serait un amour innocent et doux. Un amour passionnel, un amour chargé, un amour dont on pense seulement pouvoir fantasmer. Pour eux, il serait bientôt réel.

Bientôt.

Pour le moment, ce n'était qu'une simple effluve du repas, une légère odeur qui venait éveiller le ventre. Ce n'était que l'éclair qui précédait le tonnerre. Le bruit de cette tempête, lorsqu'il aurait enfin retentit, ferait dissiper toute l'électricité ayant pris la pièce, permettant enfin aux deux amants de se retrouver.

« J'ai finis de nettoyer le sol, Livaï. Où en es-tu?

― Tu me prends pour qui? J'ai finis bien avant toi, morveuse. »

C'était maintenant, c'était le moment. L'oxygène prenait d'assaut leurs poumons, tandis que Mikasa faisait son chemin jusqu'à l'être de ses pensées. Elle enroula le cou de son chéri, se maintenant à présent contre lui.

« Dansons, » lui chuchuta-t-elle alors dans l'oreille. L'homme avait retiré ses revêtements de nettoyage ainsi que ses sangles, le laissant donc en chemise et pantalon, une parfaite combinaison pour le désir de la noiraude.

« Je ne sais pas danser, Mikasa... Et il n'y a pas de musique. Qui danse sans musique? » Le Caporal, à cet instant, était incertain et soucieux. Il était vulnérable, et il n'avait pas hésité à le montrer. À le lui montrer.

« Moi, apparemment, » lui répondit l'asiatique en lui prenant soudainement la main, l'emportant dans un rythme imaginaire, mais tout de même magique. « Il faut se laisser guider, relaxer... Moi non plus, je ne sais pas danser. »

Livaï observait sa partenaire tournoyer sur elle-même, rire, s'amuser, même qu'il dirait, s'éclater. La voir si heureuse, sans filtre, la voir s'illuminer sur une piste de danse invisible, lui donnait envie de lui aussi, s'y abandonner. Ce soir-là, rien d'autre n'était d'importance, pas même ses insécurités. Ce soir-là, il allait tout oublier.

𝗦𝗲𝘀 𝗽𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗮 𝗽𝗹𝘂𝗶𝗲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant