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Chapitre 26


-Leia-


décembre 2021


Harpe, baglama, bouzouki, kanoun, laouto, lyra, oud et santouri, résonnaient au son de leurs cordes.

Flute, cornemuse, bombarde et biniou, chantaient au grès du vent.

Pour finir, caisse claire et batterie, donnaient le tempo de cette musique endiablée de Noël.

C'était un mélange de deux cultures. L'une au cœur de la Méditerranée, l'autre aux côtés de la Manche.

Un groupe de musique alliait ces instruments pour former des chants et musiques des plus hypnotisables. Je me laissais envoûtée par ces sons miraculeux.

C'était l'album que la famille Samaras mettait chaque année pour le moment de Noël.

Aujourd'hui, Yo : Ionas, le papa de Ken, ne mettrait ni Yannis Kotsiras, ni Eleftheria Arvanitaki, non plus Giannis Parios. Ces grands chanteurs grecs. Giannis était mon préféré de tous.

J'avais appris à mieux connaître les parents de Ken lors de mon séjour. J'avais appris d'où venait sa maman, près d'Inverness. J'étais surprise. J'avais tout de suite pensé à Outlander, l'une de mes séries préférée. La ville y a un rôle particulier et quelques épisodes se passent là-bas. Je lui avais demandé en rigolant si elle faisait partie du clan des Fraser. Elle m'avait rétorqué qu'elle faisait partie des Scott et que leur devise était « Amo ».1 Et c'est vrai que Grace n'est qu'amour.

Je m'étais très vite habituée au rythme des Samaras. J'adorais passer des heures avec Grace devant le feu du poêle en sirotant un thé, discutant ou lisant tout sorte de livre.

En ce moment, je lisais Hunger Games - La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur, le préquel de la trilogie d'un point de vue à la troisième personne de Coriolanus Snow. Lire cela me faisait remettre en cause les sentiments, les certitudes qui m'avait traversé lors de ma lecture de la saga ou encore le visionnage des films. Je le dévorais au compte-goutte.

Avec son papa et Ken, nous étions allés pêcher. Même si son papa était à la retraite ayant quitté son travail d'assistant social, il avait pris un petit chalutier lui permettant d'aller au large profiter des bienfaits de la mer. La danse des vagues, les caresses du vent, le chant des oiseaux marins, nous berçaient et apaisaient nos âmes. Le réveil aux aurores avait été extrêmement difficile. Mais, là, sur le pont du bateau, je m'étais sentie revivre. La relation entre l'eau et moi ne disparaîtra pas. Elle résonne en moi. Elle a ce côté éternel. Quand le soleil vient l'éclairer de sa belle lumière, j'ai l'impression qu'une grande partie de ce monde ignore ces reflets d'ors, ces merveilles cachées dans ses profondeurs. On ne connaît que 5 % de nos océans, alors que 70 % de notre planète en est recouvert. Nous sommes profondément ignorants. Nous préférons lever les yeux au ciel, voir les étoiles, penser à l'espace, aux aliens, que de regarder ce qu'il y a, à nos pieds. Bien évidemment, moi aussi, j'adore plus que tout, les planètes, les étoiles, la lune et tous les secrets qu'ils regorgent. Mais les océans, les mers, les rivières... l'eau... nous ne savons rien.

Alors, oui, quand je suis là, sur ce pont, et que la mer m'attend sous un tapis de lumière, j'ai envie d'aller la retrouver. De plonger en son sein, de côtoyer ses habitants, les poissons, les mammifères, les exosquelettes et autres merveilles vivantes de ce monde de profondeur infinie.

La mer m'appelle.

Je le ressens.

Dans ces moments-là, je pense à Vaiana. Ce film d'animation est l'un des Disney qui a la plus résonné en moi avec La reine des neiges 2. À travers le regarde de la jeune Vaiana, j'ai retrouvé les sensations, sentiments que je ressens pour ce bleu lumière.

2 - Ces mots dans ma tête - Pour le meilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant