Nous sommes le lendemain, il est treize heures et nous venons d'arriver chez moi. Nous allons à l'étage dans ma chambre et je sors la montre pour que Léo puisse la voir. Il hallucine. Il en est même fasciné. Il ne parvient pas à comprendre son mécanisme, tout comme nous. Je m'assois sur mon lit et commence à enfiler cette dernière. Elle n'est pas encore totalement mise que je peux sentir quelque chose d'étrange. Une fois que j'ai totalement fermé le cran, je sens comme des impulsions électriques qui partent de mon poignet et qui remontent tout mon bras, je les sens désormais partout dans mon corps. Elles sont de plus en plus fortes. J'ai l'impression que je suis foudroyé sur place. Je ferme les yeux de douleur et là je commence à voir des choses, mais je n'en ai aucun souvenir. Peut-être que ce sont les souvenirs du détenteur de la montre ? Je ne sais pas mais j'essaie d'en retenir le plus possible. Je vois une course poursuite pour aller jusqu'à un avion. Puis un autre flash ou je vois un crash, une fuite comme pour échapper à quelque chose, une cabane perdue dans les bois et plus rien. Les impulsions électriques continuent j'ai l'impression qu'elles s'intensifient encore plus. Je reprends petit à petit mes esprits et essaie tant bien que mal de la retirer. Je vois que Luca et Léo sont apeurés. Je dois la retirer, je ne vais pas mourir devant eux. J'arrive enfin à retirer le petit cran qui de sécurité. Je les rassure et leur dis que nous prenons les vélos et que nous allons dans la forêt, je leur dis aussi que je leur expliquerai sur le chemin.
Sur le chemin, ils m'expliquent que je leur ai fait vraiment peu. J'avais des convulsions et quand ils me touchaient je leur donnais des coups de jus. Nous fonçons pour ne pas perdre de temps, il faut absolument trouver cette cabane dans la forêt. Une fois arrivés, on entend quelque chose. C'est un bruit très étrange, mais non identifiable et surtout c'est comme s'il venait de partout à la fois. On commence à s'enfoncer. Plus on avance, moins on reconnaît ce qui nous entoure. C'est comme si la forêt avait radicalement changé depuis la dernière fois. Non, c'est comme si tout bougeait en permanence. Même quand on est immobile tout bouge. Cela est extrêmement perturbant et terrifiant. Je vois que Léo est presque pétrifié de peur. Quand nous regardons nos montre pour savoir quelle heure il est, elles affichent l'heure d'arrivée dans la forêt. C'est quoi ce délire ? Alors on regarde le ciel, le soleil n'a pas changé de place depuis notre entrée. Luca et moi commençons à prendre vraiment peur aussi. J'espère que nous n'allons pas y rester encore longtemps, car nous n'avons rien pris pour potentiellement explorer la nuit ou manger. La seule chose que nous avons c'est deux dynamos sur les vélos. Je ne sais pas comment on va se sortir de ce bourbier. Mais j'ai de plus en plus peur car nous entendons des bruits de branches qui craquent et dans cette forêt il n'y a pas énormément de bêtes.
Non loin de nos amis se trouve une personne que l'on pourrait qualifier d'étrange, elle marche derrière eux, avec une distance de sécurité de cinquante mètres. Elle est intriguée par leur détermination à rester et revenir dans cette forêt. Elle se pose aussi des questions et s'inquiète des bruits qu'elle fait.
(traduction de langue inconnue?)
Mince j'arrête pas de marcher sur des branches, il faut que je me concentre. Qui sont ces personnes ? Le jeune homme du milieu est celui du soir. Celui à sa droite, je l'ai déjà vu rôder avec celui du milieu. Enfin celui de gauche est nouveau et est assez peureux. C'est avec lui que l'on peut pleinement jouer. Bon je ferais mieux de les laisser sortir, car ils ont eu assez peur pour aujourd'hui. Il ne remettront pas là pied de sitôt ici, surtout celui de gauche.La personne qui les suit s'éclipse très discrètement sans que Léo, Luca ou Lary ne s'aperçoivent que quelqu'un les a observé et vient de leur échapper.
Après plus de trente minutes à tourner dans les bois, je ne sais par quel miracle nous arrivons à en sortir. Merde, faut que nous nous dépêchons de rentrer sinon nous allons nous faire engueuler, car je ne sais pas comment mais nos montres indiquent bientôt dix-huit heures trente. Les garçons rentrent à la maison pour reprendre leur sac et repartent aussitôt pour espérer avoir un bus pour rentrer chez eux. Quant à moi, une fois qu'ils sont partis j'ai eu droit à une sérénade par ma mère. Je vous épargne les détails mais je suis privé de jeux vidéos et de voir mes potes en dehors des cours. Cela ne me dérange pas tant que cela, car actuellement, j'ai d'autres choses à faire que jouer aux jeux vidéos, comme percer le mystère de cette montre et de ce qui s'est passé cette fameuse nuit. En plus pour voir mes Luca et Léo je peux toujours faire le mur, donc ce n'est pas un problème en soit.
Le soir même, j'appelle les garçons via Snapchat. Je leur dis que pour l'instant ils vont se focaliser sur la montre et moi sur la cabane dans la forêt, que bien évidemment dès que quelqu'un à une ou des infos, il les partage tout de suite. Nous coupons et je fais mes devoirs, car c'est bien beau tout cela mais si je n'ai pas de bonnes notes je ne vais pas pouvoir aller au même lycée que Léo et Luca et même si le lycée c'est dans deux ans, je dois faire attention.
Après m'être mis en pyjama, j'ai l'impression que l'on m'observe, ce qui est extrêmement désagréable et terrifiant. J'ai l'impression qu'il y a quelqu'un, mais où pourrait-il être ? Je vais voir à la fenêtre mais il n'y a rien, à part le bruit du vent dans les arbres. Puis d'un coup le vent s'arrête, je n'entends que le bruit de mon sang qui va à toute allure. Puis j'entends comme un écho, une voix lointaine qui me parle, mais je ne comprends rien. J'ai l'impression que quelqu'un me parle, mais à l'envers et dans une langue que je n'ai jamais entendue auparavant. Puis elle repart aussi vite qu'elle est venue et j'entends à nouveau le bruit des arbres et celui de ma mère qui m'appelle depuis la porte de ma chambre. Je me retourne, elle me demande si tout va bien, mais je ne peux lui dire ce qui vient de se passer. Alors je lui dis que je viens juste de me rappeler que j'ai oublié de faire quelque chose. Elle me bise et va se coucher. Je vais moi aussi me coucher mais je repense à ce qui s'est passé et ne trouve le sommeil que très tard dans la nuit.
Le lendemain, je raconte ce qui s'est passé à Luca et Léo. Ils me demandent d'essayer de refaire ce que j'ai entendu. Quand je le fais, j'ai l'impression de parler fourchelangue, c'est assez drôle, mais je vois bien que cela ne les aide pas et Léo est un peu condescendant envers moi. Je leur demande si de leur côté ils ont trouvé quelque chose, mais ils sont tout comme moi au point mort. Alors, après les cours, je décide de faire le tour de mon village pour savoir si quelqu'un a déjà entendu parler d'une certaine cabane dans les bois. Mais après pas loin d'une heure à sonner à toutes les portes, personne n'en a jamais entendu parler. Je ne comprends pas, je suis pourtant sûr que c'était bien comme une cabane dans une forêt que j'ai vue. Faudrait que j'aille dans une bibliothèque. Mais il y a un problème, j'habite au milieu de nulle part, la seule bibliothèque qu'il y a c'est en ville, donc à plus de vingt kilomètres de chez moi. Bon demain je ferai le l'école buissonnière et j'irai à la bibliothèque de la ville.
En rentrant, ma mère me fait remarquer qu'il est plus de dix-huit heures, que ce n'est pas une heure convenable pour rentrer surtout quand on est déjà puni. Je m'excuse et vais dans ma chambre pour faire un peu de devoirs. Après avoir dîné, je fais quelques recherches sur internet sur la cartographie du canton. Mais je ne vois rien que je ne savais pas. Alors, je vais me coucher.
Au réveil, je sens que j'ai mal dormi. Dans le bus, j'explique aux garçons ce que je vais faire aujourd'hui et je leur demande s' ils ne pourraient pas imiter un coup de téléphone de ma mère qui appellerait pour prévenir l'école que je ne pourrais pas venir. Léo n'est pas très partant, alors je lui demande jusqu'à ce qu'il accepte. Nous nous séparons à la sortie du bus et nous partons faire nos tâches respectives.
Arrivé à la bibliothèque je vais voir les livres sur la cartographie de la région. Après toute une matinée à éplucher tous les livres possibles et imaginables sur notre région, une idée me vient. Il y a sûrement des archives et j'avais entendu dire qu'il y a longtemps, la maison où j'habite n'était pas construite et quand bien même elle l'aurait été elle n'aurait pas été proche d'une forêt, car celle-ci a été implantée il y a une cinquantaine d'années. Je demande alors à la dame de l'accueil : "bonjour madame, désolé de vous déranger, mais j'ai besoin d'aller dans les archives, je fais un devoir sur l'histoire de la région vu par la presse. Pourriez- vous me donner les clefs ?"
Elle m'indique où elles se trouvent et me donne les clefs. Super ! J'ai réussi mon coup. Une fois dedans, je ferme la porte et me mets immédiatement à chercher des cartes. Je n'ai jamais été dans cette partie, alors je suis un peu perdu. Je fini par trouver, il y en a toute une tripotée, comment s'y retrouver ? Bon, procédons logiquement, je vais chercher sur les cartes de plus de cinquante ans.
Après environ cinquante minutes, je trouve une carte des années quarante. Si on suit le chemin qui va actuellement au-delà de mon village on a quelques maisons, mais sur cette carte, elles n'apparaissent pas encore. Le plus étonnant est qu'au bout de ce chemin, il y a un gros bâtiment, qui n'est pas répertorié sur les autres. Je sors mon téléphone et je compare pour voir si ça ne serait pas l'entrée de la forêt. Bingo. C'est cela, j'en étais sûr. Mais alors où est passé ce bâtiment ? Il n'a pas pu s'échapper comme cela, en un claquement de doigt. Alors je vais chercher dans les journaux de cette année 1946 car il n'y a que cette année-là qui est indiquée.
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La fille à la montre [terminée]
Dla nastolatkówL'histoire de Lary un garçon de quatorze ans, qui trouve une montre étrange dans les bois pas très loin de chez lui, après avoir vu ce qui s'apparente à un crash aérien. Il va mener l'enquête pour savoir d'où vient-elle et qui est son détenteur. Qua...