La fille à la montre [terminée]

Chapitre 3

Cela faisait des heures que je regardais avec une grande attention tous les anciens journaux numérisés et c'était très long. Puis, en regardant attentivement, je vois qu'il y a une couverture qui en parle. Génial. Mais en le feuilletant, je ne vois aucune page qui en parle. Je regarde à nouveau la couverture de ce dernier et il y a bien un petit titre « La fermeture de l'entrepôt d'armement le plus mystérieux ».

Je regarde à nouveau attentivement le contenu du journal. Puis je remarque que je passe de la page cinquante à cinquante-trois. C'est très fâcheux, mais surtout, comment est-ce possible. Il me semble bien que  le titre de l'article c'est « la fermeture de l'entrepôt d'armement le plus mystérieux » donc peut-être que la haute autorité l'a retiré. Dans ce journal il est écrit qu'après l'avoir fermé il l'a détruit et a mis une forêt pour que les gens ne s'en souviennent plus. Puis la dame de la bibliothèque vient me chercher en me disant qu' il est dix-sept heures. Elle doit fermer les archives pour aujourd'hui, mais la partie bibliothèque sera encore ouverte jusqu'à dix-neuf heures. Je me dépêche de prendre mes affaires et je pars. En sortant, j'appelle Luca et lui demande de m'attendre avec Léo à notre arrêt de bus.

Ils me voient courir comme je l'ai rarement fait. Une fois que je suis à leur niveau, je leur dis qu'on prend le prochain bus pour aller chez Léo, car il habite à dix minutes en bus de chez moi et de chez Luca.

Une fois arrivé, on va dans sa chambre, je ferme la porte et je leur annonce mon hypothèse. Une fois que j'ai fini, Léo dit : "Tu te rends compte de ce que tu dis ? Nan mais sérieux, tu penses vraiment qu'en France il y a des labos secrets ?

- Peut-être qu'il y en a eu, mais ça fait bien longtemps qu'ils ont dû arrêter. Donc là, nan, je te suis pas Lary, dit Luca.

- Mais regarde, si tu prends Stranger Things, à la base personne savait que le labo de Hawkins était en fait un endroit où il y avait une enfant avec des pouvoirs surnaturels, leur répondis-je.

Léo s'approche de moi me prend les épaules et dit :

- Oui mais c'est une série Lary, juste une série. Oui la montre est étrange, oui la forêt nous a fait bizarre mais c'est peut-être juste notre cerveau qui nous joue un tour. Puis en plus on a rien trouvé sur les sinogrammes. On a fait toutes les langues mais à chaque fois rien. Ça ne correspond pas à ce qu'il y a d'écrit ou ce qu'on trouve n'a aucun sens. Désolé mon pote mais je crois que c'est une affaire non résolue et l'on n'aura peut-être jamais la fin.

- Je suis désolé, mais je n'abandonnerais pas ! Je suis sûr de ce que j'ai vu et je suis sûr qu'il y a une explication, dis-je.

- On ne doute pas de ce que t'as vu et on dit pas que tu mens non plus. On dit juste qu' il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer", répond Luca.

Je prends mon sac et pars. Sur le chemin, ils me disent de revenir, que nous n'allons pas se fâcher pour cela, mais je continue ma route. En rentrant chez moi, je me fais gronder par ma mère car je suis rentré tard. Je ne l'écoute pas, vide mon sac pour mettre la montre, une lampe de poche et quelques vivres à l'intérieur. Avant de sortir pour prendre mon vélo, je dis qu'il ne faut pas m'attendre pour manger et que je vais rentrer tard. Bien évidemment, ma mère me suit pour me sermonner mais une fois sur mon vélo, je la devance largement et bientôt je ne l'entends plus.

J'arrive devant la forêt, je commence à m'enfoncer, ça recommence comme la dernière fois avec les garçons, alors je crie : "Je viens en paix ! Je voudrais juste vous voir pour vous rendre quelque  chose !"

Personne ne me répond, je continue alors de marcher à côté de mon vélo. Cela fait déjà un bon moment que je déambule, j'ai mal aux pieds et il fait nuit noire. Je continue à crier que je veux juste rendre la montre que j'ai trouvée et si possible voir le ou la détentrice, mais aucune réponse ne se fait entendre.

Je ne sais vraiment pas où je suis arrivé. Mais il y a une rivière. Je me pose au creux d'un arbre, je n'en peux plus. Cela fait des heures que je marche, je suis exténué. Je vois le paysage, une rivière devant avec un peu de courant. Je sens une odeur de bois brûlé, elle vient me chatouiller les narines, mais je suis bien trop fatigué pour tourner la tête et tenter de voir d'où elle provient. La dernière image que je vois est l'heure indiquée par ma montre : quatre heures. Puis je m'endors d'un coup d'un seul.

Je rêve de choses étranges, je vois des gens que je n'ai jamais vu auparavant, je suis dans une pièce et eux derrière une vitre. Devant moi, il y a une enfant et un adulte. Cet adulte se met à bouger bizarrement, mais vraiment, on pourrait croire un PNJ qui bug parce qu'il est bloqué par un obstacle. Il fait des pas sans avancer. Puis il s'arrête, pour passer d'une émotion à l'autre. Devant lui, à part, je vois une enfant qui a des veines qui ressortent de plus en plus, mais sinon il n'y a rien. Puis, j'entends parler dans une langue que je ne comprends pas. Ensuite, tout devient blanc autour de moi. C'est quoi tout ça ? On dirait que je fais un Bad Trip alors que je n'ai jamais rien pris. Puis je revois cette enfant. Il parle mais je n'entends rien. Elle essaye de me prévenir de quelque chose on dirait, mais je n'entends toujours rien.

Soudain, je me réveille en sursaut car je sens que l'on me touche. J'ouvre les yeux et je vois une jeune fille bien sale, avec des blessures au visage et un peu partout sur le corps. Elle a des vêtements qui sont aussi sales qu'elle et déchirés à certains endroits. Néanmoins, elle reste belle. Je lui demande qui elle est et où je suis, mais elle ne répond pas. Je lui demande quel jour et quelle heure il est, je n'ai toujours droit à aucune réponse. C'est comme si elle ne comprenait rien à ce que je racontais. Il est vrai qu'elle est typée asiatique, mais si elle est dans ce coin perdu en France, je pense qu'elle sait parler français, enfin un minimum. Puis elle attrape mes épaules, et me tire vers elle. Sur le coup je pense qu'elle va m'enlacer. Mais non à la place elle dit quelque chose que je ne comprends pas car j'ai l'impression que je ne connais en aucun cas la langue qu'elle vient d'utiliser. Comme si... oh putain j'ai...