Madda et le Miracle Madrigal

chapitre 9 : le déjeuner chez les Madrigal

Point de vue de Madda

Après avoir retrouvé Mirabel, Julio nous a laissées et nous sommes parties nous promener. Mira m'a d'abord montré le village dans tous ses recoins : un véritable labyrinthe. Le bas du village n'est qu'un ensemble de places et de rues assez larges mais dès qu'on s'aventure dans la partie haute, les rues deviennent des ruelles et toutes les maisons étant blanches, j'ai eu du mal à me repérer. Nous sommes rentrées à la casita Madrigal juste avant le déjeuner. J'ai pu rencontrer Bruno, Félix, Augustin et Julieta, les parents et les oncles de Mira. Tous sont vraiment très gentils mais lorsque j'ai salué Bruno, un étrange sentiment de déjà vu m'a prise . J'ai salué Alma que j'avais déjà rencontrée, elle parlait avec mes grands-parents qui étaient arrivés. Puis nous sommes passés à table. Je suis donc maintenant assise entre Mirabel et Antonio, le dernier de la famille Madrigal, mais plus pour très longtemps d'après ce que j'ai compris ; Dolores et Mariano se sont mariés il y a quelque mois et ils attendent un bébé. Camilo est assis en face de moi et n'arrête pas de changer d'apparence pour faire rire son frère. Il est marrant et vraiment gentil avec Antonio mais très je-m'en-foutiste, me dis-je. Je ne parviens quand-même pas à m'empêcher de le regarder tandis qu'avec Mirabel et Antonio nous rigolons sur des blagues qu'ils font sur certains villageois. En regardant Camilo, je remarque des détails auxquels je n'avais pas fait attention... Son sourire creuse des petites fossettes sur ses joues, ses boucles tombent en mèche sur l'un de ses grands yeux marrons et lorsqu'il rit, il plisse légèrement le nez. Je réalise à ce moment-là à quel point les yeux bleus de Matéo sont banals en comparaison à ce visage si parfait . Je vire au rouge tomate lorsque je sors de ma rêverie pour m'apercevoir que je fixe Camilo et qu'il le remarque à ce moment précis. Il me regarde droit dans les yeux et alors qu'il détourne le regard, il rit discrètement en me voyant rougir d'ambaras. Le repas dure longtemps, Augustin, Félix, Bruno et Mariano nous offrent une interprétation très amusante d'une chanson qu'ils chantaient régulièrement quelques années au paravent lorsque Bruno, après s'être fâché avec Alma s'était caché dans les murs de leur maison. Mira m'a raconté que personne ne devait parler à l'époque de Bruno mais qu'elle avait quelque peu mis du désordre dans la famille en cherchant à les aider. Tout le long de la chanson, les quatre hommes dansent entre eux en répétant qu'il ne faut pas parler de Bruno,no,no,no . Il sont vraiment hyper drôle ! C'est ensuite au tour de Luisa de suggérer un combat de bras de fer... qu'elle gagne sans le moindre effort face à tous ses concurrents. La discussion passe ensuite par les potins que Dolores raconte avec grand plaisir, les nouvelles variétés de fleurs qu'Isabela, la grande sœur de Mirabel découvre chaque jours grâce à son pouvoir, les blagues de Camilo et beaucoup de rire. J'en apprends d'avantage sur le passé des Madrigal, comment Mirabel avec l'aide de Bruno a sorti sa famille d'une période très difficile, où ils ont failli perdre leur miracle. Alma et Mima discutent durant tout le repas et rient aux éclats ; je suis tellement contente de voir ma grand-mère aussi heureuse ! Pito, lui, discute beaucoup avec Julieta et Augustin, je me demande bien de quoi... Lorsque nous nous levons enfin de table, l'après-midi est déjà bien avancé, Pepa nous propose d'aller nous baigner et tandis que tous les jeunes acceptent avec plaisir, nous sortons de la maison.
- Madda ma chérie,
m'appelle discrètement
Mima lorsque je sors,
les Madrigal organisent une fête demain soir pour notre arrivée, tout le village y est convié, ce sera assez important et c'est rare ici d'organiser une grande fête pour l'arrivée de nouveaux habitants. Alma l'a organisée juste pour l'occasion. Tu prendras le temps d'paller la remercier pour son gentil geste ?
- Bien-sûr ! Je réponds, excitée comme une puce par cette formidable nouvelle. Je me précipite vers l'intérieur de la casita à la recherche de la vieille femme. Elle en train de discuter avec Bruno dans le patio.
- Alma, je voudrais vous remercier pour la fête que vous organisez pour notre arrivée demain soir ! Et d'ailleurs je voudrais aussi vous remercier pour tout ce que vous fait pour moi depuis mon arrivée ici !
- Tu es adorable Madda, répond Alma amusée. C'est un plaisir de vous accueillir ici chère petite. Et puis je crois savoir que tu as de nombreuses questions auxquelles il te manque une réponse...
Je détourne légèrement le regard à ces mots... je suis toujours embarrassée lorsqu'il est question de mon don.
- Tu n'as pas à avoir peur de nous Madda, me dit alors doucement Bruno, nous sommes comme toi et il est regrettable que des gens t'aient faite sentir différente.
- Mais je suis différente ! je m'exclame alors, aussi déconcertée par le faite qu'ils connaissent mon passé, que par le flot d'émotions qui m'envahit.
- Pas ici ! Ici tu peux être toi-même, continue de me rassurer Bruno.
- Je n'ai jamais cessé de parler avec ta grand-mère Madda, je connais tes aptitudes depuis que tu es née, et je te rassure, ton don n'a rien de détestable, il est exceptionnel ! Je ne parviens pas encore à comprendre pourquoi toi seule dans ta famille a héritée d'un don magique comme le nôtre, et pas ta mère par exemple, mais qu'importe pour le moment. Je crois que les autre t'attendent pour aller te baigner ma chère, file les rejoindre ! me dit Alma .
- Ces dix-sept premières années ont dû être très longues avec un tel don à dissimuler Madda. A présent, tu pourras profiter comme bon te sembles de ce cadeau et personne ne t'abandonnera, me dit gentiment Alma.
Après un signe de la main, je sors enfin de la maison. Je traverse la place pour me diriger vers les escaliers menant chez moi ; je dois récupérer mon maillot de bain avant de rejoindre Mirabel, Camilo, Antonio et les autres à la plage. Je me sens pour la première fois depuis très longtemps, légère.

Pt de vue de Dolores

Alors que je descends les escaliers pour rejoindre ma famille à la plage, je surprends une conversation entre Abuela, tio Bruno et Madda... Elle a un don ?! je m'exclame intérieurement. Ça alors, moi qui pensais que nous étions les seuls à avoir reçu un miracle. Je me demande ce que
ça peut bien être...
Je sors de la casita et commence à traverser la place lorsque montant les escaliers je vois Madda... voler ? Mais... oui, ses pieds touchent les marches tellement légèrement, elle en saute même certaines, c'est drôle on dirait qu'elle se retient. Mais alors... c'est ça son don ? Madda vole ! Je me demande pourquoi elle ne nous l'a pas dit et Abuela non plus...