Chapitre 3: Claire Greger

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Cette fois-ci, je ne me trouvais pas allongée au sol, en ayant l'impression de me réveiller après une semaine de sommeil, mais bien debout en plein milieu de mon jardin dévasté par l'attaque, et deux cadavres aux extrémités. Magnifique vu au passage. Bon le coup de : avec un peu de chance tout ce qu'il s'était passé n'était qu'un rêve, ne fonctionnait visiblement pas. Je me laissais tomber au sol dans l'herbe dru épuisée par toutes les émotions par lesquelles je venais de passer.

Par réflexe, je voulu également vérifier si le passage dans "le couloir arc-en-ciel", était lui aussi vrai en allumant mon aura. Ils avaient dit que mon aura serait désormais rouge, et j'avais bien envie de vérifier. Je priais silencieusement pour qu'elle n'ai pas changé de couleur. Puis je soufflai longuement et je fermai mes yeux, avant de la laisser apparaître. Et voilà, non seulement, j'avais un peu mal au bras droit, là où Iris m'avait attrapé, mais en plus mon aura était rouge, ROUGE. J'essayai de l'éteindre en secouant mes bras à cause de la panique qui prenait petit à petit possession de mon corps, mais je réussi simplement à envoyer des petites étincelles sur la pelouse ce qui la fit griller. C'était définitif, j'étais tout sauf normale, et oh oui, je ne pouvais plus me cacher ou fuir, car j'avais une prophétie à réaliser.

-Ma vie est un cauchemar. Et je n'ai plus aucun contrôle sur mon destin ! je hurlais toujours en battant des bras, mais j'avais éteint mon aura pour éviter tout risque d'incendie.

Après une bonne minute, où, allongée au sol, je tentais de me calmer en forçant ma respiration à revenir à la normale, et à mettre mes idées au clair. Je réfléchissais à un moyen pour expliquer les cadavres, tout sauf humain, l'état du jardin, le changement de couleur de mon aura, et la rencontre avec Iris et Malcolm que je décidai de baptiser passage "couloir arc-en-ciel" après avoir hésité avec passage "perte du contrôle de mon destin" à mes parents. Mais aucune idée ne me vint en tête. Je me relevai alors et me dis: étape une, trouver cette Claire Greger, et avec un peu de chance elle aura une solution pour l'étape 2: se débarrasser des cadavres, qui commençaient vraiment à sentir mauvais. Je me tournais alors vers ces deux inconnus, je me mis à ressentir de la compassion pour eux. Ils avaient peut-être une famille, une femme, des enfants, des personnes chères à leurs cœur qui les pleuraient en apprenant leurs disparition. Mais très vite cette émotion disparut quand je me souvins de ce qu'ils avaient voulu faire. Comme la vue de ces corps brûlés me dégoûtait, mais aussi car je ne voulais pas les laisser comme cela, ce n'étaient pas bien. J'ouvris le bac à jouets, et en sortis deux plaids. Je m'approchais un plus des corps malgré ma grande envie de fuir le plus loin possible de ces deux cadavres, et je jetais sur chacun d'eux un plaid. Puis je repartis en courant le dos contre le claustra.

J'hésitais maintenant à rentrer chez moi et à me changer, mon genou était écorché, mon sweat était vert au niveau des coudes, et ma queue de cheval basse ne tenait plus que les trois quarts de mes long cheveux châtains clairs. Soudain j'entendis d'autres voix venir. Je ne sais pas pourquoi, mais cette fois je ne me cachais pas et je n'allumais même pas mon aura. Mon instinct me disait que ces voix-là n'étaient pas celles d'ennemis, que je pouvais avoir confiance. Alors je m'approchais d'eux. J'entendais la voix d'un homme et d'une femme. L'homme avait un ton calme et rassurant.

Les porteurs des deux voix entrèrent alors par l'allée de la maison. Un homme et une femme, deux autres hangueurs je supposais, car ils avaient une forme humaine, mais de longues ailes, noires pour l'homme et brunes pour la femme, dépassaient de leur dos.

La femme était plus petite que l'homme d'une bonne demi-tête, elle avait de longues et fines jambes, de grands yeux verts clairs et pétillants, et de longs cheveux roux attachés en queue-de-cheval haute avec un ruban orange. Ses vêtements étaient exactement les mêmes que ceux des autres hangueurs que j'avais rencontré plus tôt: un pantalon noir, une chemise blanche. La seule différence résidait dans la couleur de ses bottes et de son long manteau, qui était du même orange que le ruban présent dans ces cheveux. Elle avançait d'un pas rapide, les sourcils froncés et devançait l'autre. L'homme aux cheveux blonds et en bataille, aux yeux couleur du ciel, et aux larges épaules, avait lui aussi les mêmes vêtements sauf que cette fois, son manteau et ses bottes étaient bleus barbeau. Leurs regards se posèrent d'abord sur les deux corps recouverts d'un plaid blanc sale pour l'un et bleu pour l'autre. La femme se stoppa et ses yeux s'ouvrèrent en grand, elle semblait horrifiée. L'homme le remarqua immédiatement et d'un mouvement protecteur, il passa son bras derrière le dos de la rousse. Ainsi il la força à avancer et à lâcher du regard les deux cadavres dont les pieds dépassaient. Je remarquais bien vite que ce regard avait été adressé à l'autre hangueur, qu'elle avait dû reconnaître à cause de ses chaussures bordeaux. Soudain c'est moi qu'ils virent, tous deux semblaient étonnés de ma présence. La femme se mordit légèrement la lèvre inférieure, pendant que l'homme se gratta nerveusement le crâne. Mais ils vinrent quand même à ma rencontre.

Destinée tome 1: Comment mon destin m'a échappé [CORRIGÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant