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La pluie. Pure, indomptable, imprévisible ... ce n'est que de l'eau et pourtant chaque perle dégage une telle puissance, qu'elle en devient presque majestueuse. Chaque goutte est comme une larme que libère le ciel qui compatit avec mon instabilité émotionnelle.
Assise sous ce porche qui ne m'abrite pas le moins du monde du déluge et des bourrasques qui l'accompagnent, j'attends avec fébrilité.
Devant cet immeuble que je n'ai pénétré qu'une seule et unique fois.
L'averse qui s'abat bruyamment sur le bitume laisse une légère brume qui trouble ma vue, m'empêchant de voir le jugement dans le regard des quelques résidents qui passent à côté de moi, que je peux aisément deviner malgré tout.
Mais je m'en fiche pas mal. De toute façon, ce ne sont pas eux que je viens voir. Ce ne sont pas eux que j'attends depuis quelques heures maintenant.
Celui que je désespère voir arriver n'est pas aussi insipide et pas aussi hermétique à ma présence.
Qu'il soit déjà 23 heures et qu'il ne soit pas encore rentré ne fait qu'ajouter au manque d'aisance de ce moment. Mais ce soir, je suis déterminée à lui parler. Le besoin de le voir est si pressant qu'il semble mettre en péril mes fonctions vitales.
Le regard dans le vide, les doigts fripés et les jambes fébriles, je sens mon cœur s'apaiser et mes os se dégéléifier lorsque ses pas fendent le rideau aqueux et que ses iris croisent les miens.
Écarquillés sous la surprise de me voir quitter le porche pour le rejoindre sous les trombes d'eau, ses yeux se baladent sur mes cheveux et mes vêtements trempés, non sans dissimuler le tourment qui s'y reflète.
Sa silhouette se penche sur la mienne et son parapluie coupe court à la trajectoire des gouttes qui semblent se déchaîner avec plus de hargne sur nos deux figures, humectant à présent ses cheveux soyeux.
— Jia ... Regarde-toi ... t'es trempée.
Son sac à dos noir qu'il a l'habitude de prendre avec lui au boulot écume les gouttes à ma place. Mais il s'en fiche bien, car il va même jusqu'à le déposer par terre pour avoir plus d'aisance et ôter sa veste qu'il jette sur mes épaules.
— Pourquoi tu rentres aussi tard, Tae ?
Je sais qu'il était à l'enterprise. Mais ces mots sont les seuls qui parviennent à quitter mes lèvres entre deux claquements de dents.
Quittant le sol, mes pupilles prennent un chemin ascendant, caressent les courbures de son visage masculin détrempé et finissent par s'accrocher aux siennes.
Et là ... c'est l'électrochoc.
Ce fut sous la pluie que j'ai pris conscience de mes sentiments pour lui, envoûtée par la sombreur de ses yeux si pénétrants. Ce soir, c'est encore sous la pluie que je comprends à quel point cet amour est réciproque, car l'intensité de son regard sur moi surpasse l'entendement allant jusqu'à titiller l'essence même de mon être.
— Tu es frigorifiée, Jia. Sa remarque coupe court à ma contemplation, pendant que ses mains se mettent à frictionner mes bras, ranimant un peu plus mon flux sanguin. Viens avec moi, rentrons.
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𝔽𝕒𝕜𝕖 𝕃𝕠𝕧𝕖 💘
Fanfiction- 𝑆𝑖 𝑗'𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠 ? 𝐵𝑖𝑒𝑛 𝑠𝑢̂𝑟 𝑞𝑢𝑒 𝑗𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠, 𝑑é𝑐𝑙𝑎𝑟𝑒 𝑇𝑎𝑒ℎ𝑦𝑢𝑛𝑔. 𝐼𝑙 𝑠𝑒 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑟𝑜𝑐ℎ𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑖 𝑒𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑎𝑡𝑡𝑟𝑎𝑝𝑒 𝑚𝑒𝑠 é𝑝𝑎𝑢𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑠 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑎𝑖...