Les Chroniques d'Irishtarya // Tome 1 : Les Ailes silenciées

Les seize légères

Une belle journée se lève sur la région septentrionale d'Irishtarya. Un soleil d'or, de sa lumière, réchauffes en ce jour les monts de Kébor et les plaines qui s'étalent à leur pied. Dans le ciel azuré, des colryss, sorte de petits moineaux de la région, volettent paisiblement. Tout semble aller pour le mieux.

Bienvenue en Irishtarya, dans la région de Palmiès, l'une des cinq grandes régions du continent d'Aurhoë. Nous sommes en l'an 6 du 973e cycle. En Irishtarya, un cycle se décompose en une huitaine d'années. Une année est composée de quatre mois de 90 jours soit 360 jours par an. Le point de départ du calendrier Irishtaryan est le départ présupposé des Dragons de Toronaë. L'évènement se serait donc passé il y a 7784 ans. Ce calendrier est valable sur l'ensemble d'Irishtarya. Quelque soit le continent, la région de ce dernier, tous, même au sein du plus petit patelin, connaît ce dernier. Et aujourd'hui, en cette magnifique journée, la 84e de l'année, un événement important se prépare.

Chez les Narviath du nord, toute la communauté semble en pleine effervescence. Une dragonne lilas, secondée d'une jeune d'un bleu céleste, semblent particulièrement agitée.

— Na'avi, tu n'aurais pas vu Astryhs ? Demanda la Narviath à une passante.

— Non Mastarï. Tu le connais, il vagabonde toujours partout... Mais il ne doit pas être loin. C'est un jour important.

Un frisson de frustration traversa la mère.

— Décidément, cet enfant aura ma peau... Merci quand même. Prononça-t-elle, reprenant sa route à la quête de son fils. Une patte se posa alors sur son épaule.

— Je sais où se cache ton garçon. Il est avec Ofralle. Tu n'as donc plus à t'inquiéter.

Mastarï poussa un soupir de soulagement.

— Merci Niryo. Si Astryhs est avec la cheftaine, tout se passera bien. Je vais retourner aux préparatifs alors. Dit-elle, soulagée.

— Je t'accompagne. Le soleil est encore haut mais il y a beaucoup à faire. Une aide te sera précieuse.

La mère hocha la tête, reconnaissante.

— Amé, tu viens ?

La petite, qui était partie discuter avec des amis, revint vers celle-ci.

— Oui Maman.

Pendant ce temps, non loin, sur un plateau rocheux qui dominait toute l'Antre, Ofralle et Astryhs admiraient le paysage.

— Ainsi donc il est déjà temps ? Je n'ose imaginer que les années se soient écoulées si rapidement. Les petit-es grandissent si vite... Commenta la dirigeante, la voix calme, les yeux fermés, laissant la brise caresser son visage.

— Oui. Pour moi aussi, cela est étrange. J'ai toujours vécu ici... et pourtant... Répondit le Narviath blanc.

Assis sur un promontoire de pierre débordant de la falaise, il fixait le ciel.

— Pourtant, je commence tout juste à réaliser tout ça, ce qui se prépare en bas. J'ai tellement hâte. Achevait-il, semblant très heureux.

Ofralle hochait la tête.

— C'est vrai. L'évènement de ce soir est de la plus haute importance. Il serait dommage que l'invité principal rate la fête donnée en son honneur. Au fait... as-tu fait ton choix ? Interrogea la cheftaine, curieuse de la réponse du jeune dragon.

— Je ne suis pas encore sûr... Mais j'ai bien ma petite idée.

Astryhs regarda en direction du soleil.