Chapitre 9 - Elle

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Il était 9h45 lorsque je me suis levé de ma chaise, j'ai regardé par la fenêtre située près du bureau de mon chef d'équipe, le temps était maussade, malgré cela j'étais décidé à aller marcher lors de la pause. J'ai attendu les quelques minutes qu'ils restaient et je suis sorti.

Une fois dehors j'ai fait quelques pas vers le sud et elle était là, comme à tous les jours, rayonnante, un café à la main. Je me suis approché et j'ai dit:

- Salut Marie !

- Allô Henry !

On n'avait besoin de rien dire d'autre, on a emboîté le pas dans la direction habituelle et c'est tout. Je ne savais pas pour elle mais moi, dès que j'étais à ses côtés plus rien n'avait d'importance. La température devenait agréable et le tic tac de ma montre s'arrêta.

Une fois la balade terminée, je la laissais devant son édifice et marchais à reculons en espérant qu'elle me demande de rester quelques minutes de plus.

En même temps, je savais qu'elle aimait respecter les horaires de travail. J'ai continué à marcher mais je me retournais de temps en temps pour l'observer, pensant aux traits de son visage et à ses yeux perçants. Tout cela avant qu'elle n'entre par les portes vitrées de son immeuble.

Je suis moi aussi entré dans le hall de mon édifice à bureau, j'ai embarqué dans l'ascenseur, appuyé sur le bouton quatre et je suis retourné à ma place. Sur mon bureau, il y avait quelques crayons, ma tasse de café presque vide et un cadre qui affichait une photo de ma famille.

Nous étions tous les deux en couple et c'était bien comme ça mais rien ne m'empêchait de laisser libre cours à mon imagination.

De toute façon je ne savais pas si mes sentiments envers elle étaient réciproques et je ne le saurais probablement jamais car j'étais hanté depuis toujours par la peur d'être rejeté ou même ridiculisé. Voir la personne rire aux larmes lorsque j'afficherais mes émotions devant elle.

Est-ce que je l'aime ? Ou était-ce seulement parce qu'elle m'était inaccessible ?

Je ne sais pas, une chose était certaine c'est ce que j'étais bien auprès d'elle et je ne me suis jamais senti comme ça auparavant. C'est la vérité mais comme on le sait, toute vérité n'est pas bonne à dire et ce secret restera enfoui au fond de mon cœur pour l'éternité.

J'ai fermé les yeux quelques secondes pour imaginer la scène.

Je m'éloigne tranquillement lorsque j'ai entendu mon nom:

- Henry !

Je me suis retourné et c'est Marianne qui m'appelait. Elle a ajouté:

- Reviens je dois te dire quelque chose.

Je me suis avancé vers elle et elle m'a dit:

- Tu veux qu'on reste encore un peu pour discuter ?

- Oui, j'ai toute la vie même si tu veux.

- Pas moi mais je peux rester une minute de plus.

Elle me regardait d'un air sérieux et même si ce n'était pas la réponse que j'attendais je suis resté là debout devant elle. Elle était entourée par un millier de couleurs.

C'est alors que j'ai vu des tons de gris se glisser tranquillement jusqu'à moi et monter sur mes vêtements. Juste avant qu'ils n'atteignent mon cœur, j'ai entendu une fois de plus:

- Henry.

C'est un collègue qui me regardait et qui m'a sorti de mes rêveries avant que le patron ne le fasse. C'est pour cela que toute cette histoire ne restera qu'un souhait, que je ferai à chaque fois que je la laisserai devant l'édifice où elle travaille.





Il est l'heure de dormirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant