Tout a changé...

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Un vent de nouveauté souffle sur la vie d'Any. C'est aujourd'hui son premier jour à son nouveau travail. Elle en a tellement rêvé d'intégrer une rédaction renommée et de pouvoir vivre de ses écrits. Et tout est là ! Les sacrifices qu'elle a faits et le travail paient enfin. Son premier travail à la chronique des chats perdus dans un petit journal du New Jersey, les longues heures de pige à la rubrique mariages locaux qu'elle assurait en plus de ses heures à la boutique... Evidemment qu'elle sait très bien qu'elle a aussi été embauchée pour assurer d'autres tâches que la rédaction de ses chroniques. Mais ce n'est pas gênant. Elle va être hebdomadairement publiée ! Et bien que les chroniques mondaines ne soient pas son sujet de prédilection, elle a tout de même réussi à négocier avec le rédacteur en chef, la parution d'un encart semblable à un édito sur des sujets frivoles et légers tous les dimanches. Une grande révolution dans sa vie qu'elle aurait tellement adoré partager avec ses parents. C'est surtout dans ces moments de joie qu'ils lui manquent le plus. Ils auraient été si fières d'elle. Elle sait déjà que son père aurait précieusement découpé le moindre article avec sa signature pour les coller dans un grand cahier qu'il aurait sorti à la moindre occasion. Cette pensée la fait toujours sourire et elle adoucit sa peine quelques instants.

Au-delà de cet aspect positif de sa vie, Any a pris la décision de ne plus penser à la visite impromptue de Charly. D'abord perturbée par ses retrouvailles, la jeune femme a mis quelques jours à s'en remettre. De nouveau, il avait tout chamboulé dans son esprit. Par ailleurs, elle a remercié Rudolph de l'avoir sorti le vendredi suivant. Ça lui a clairement changé les idées. Il faut dire qu'ils ont écumé les bars et les boîtes de nuit, perchés sur leurs talons, à tel point qu'elle n'arrivait plus à les porter en fin de soirée. Enfin, c'était plutôt en début de matinée. Any ne s'était pas autant lâché depuis bien, bien longtemps. Elle a décidé, suite à ça, de tourner définitivement la page Charles. Maintenant, il le sait. De plus, elle a vraiment été soulagée de tout lui avouer. À présent, elle se sent prête à avancer. Il était temps ! Depuis sa venue, Any ne l'a pas revu. Et ce n'est pas plus mal. Sans doute que les révélations de la jeune femme lui ont fait comprendre qu'il ne devait pas revenir dans sa vie.

Dans tous les cas, elle ne veut plus y penser. Et ce matin, lorsqu' elle arrive au bas de l'immense building abritant la rédaction de son nouvel employeur, elle se sent toute petite dans ce nouvel univers. Elle se présente à l'accueil où un agent de sécurité lui remet un badge à son effigie et lui souhaite la bienvenue. Il lui indique les ascenseurs et l'étage auquel elle doit se rendre. Elle n'en mène pas large mais elle est heureuse. Sur le palier, elle est accueillie par la responsable RH qu'elle avait vu en entretien et qui lui demande de la suivre. Les deux femmes traversent une énorme salle de rédaction où les téléphones sonnent à la volée, les photocopieuses crachent toutes sortes de documents et où les gens se déplacent en courant... Une vraie fourmilière. Après un dédale de couloirs, elles arrivent devant une grande porte en bois où est inscrit Walter MUNDSON, directeur général.

Any a l'impression d'être de retour à l'école et d'être convoqué chez le proviseur.

Responsable RH - Ne soyez pas nerveuse, il n'a encore mangé personne.

Elle frappe brièvement quelques coups et ouvre la grande porte. Tandis qu'elles entrent dans le bureau, un homme à la carrure imposante et la voix grave s'avance vers elles.

Walter MUNDSON - Mademoiselle Darling ! Any ? Je peux vous appeler Any ?

Bethany - Euh, oui bien sûr.

Walter MUNDSON - Parfait ! Je vous souhaite la bienvenue au New York Paper !

Sa poignée de main est virile et amicale à la fois.

Dear Any...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant