Il est environ deux heures du matin lorsque nous décidons de rentrer. Je ne suis pas vraiment fatigué, au contraire. Mes pieds me faisait mal donc je suis restée assise à me faire amener tout ce que je voulais par Hostin. Il a compris que j'étais en souffrance pour marcher. Ça la bien fait rire mais il s'est montré ensuite adorable avec moi. Esperanza, Lucas et Pasquale sont les personnes qui composent le petit groupe avec lequel je suis restée. Ils étaient vraiment intrigués par mon histoire mais jamais je ne me suis sentie jugée ou prise en pitié. Ils étaient juste curieux de savoir et les sujets de discussions ont beaucoup variés. D'un débat sur le réchauffement climatique, on pouvait d'un coup parler et rigoler sur la vidéo d'un lama. Je n'ai pas vu le temps passer et ça faisait longtemps que je ne m'étais pas amusée comme ça et sentie "normale" au milieu d'un groupe que je ne connaissais pas encore il y a quelques heures. Je les salue tous joyeusement et nous échangeons nos numéros de téléphone.
- Il faudrait retrouver Ruggero maintenant...souligne Hostin.
Je soupire. C'est vrai. Je l'avais carrément oublié celui-là. Au moment où nous nous mettons à sa recherche, Cande et lui sorte de la maison en titubant. Ils pouffent de rire en marmonnant des phrases incompréhensibles, se tenant l'un l'autre pour ne pas tomber. Ils vont parfaitement bien ensemble. Une belle équipe de bras cassés. Hostin accourt vers eux pour les aider à descendre les marches du péron, bientôt rejoint par Giovanna. Une fois que nous sommes tous devant le portail, Gio nous laisse le gros paquetage que représente Ruggero. Il nous insulte avec élégance pour l'avoir séparé de celle qu'il "n'a pas encore eu le temps de baiser", si je reprends ses mots. Il me fait un peu de peine quand même, je sais pas ce qu'il a bu mais il a vraiment l'air mal en point. Malgré mon mal de pieds, je dois soutenir son gros corps de phacochère bourré à moitié endormi sur mon épaule.
- Je veux pas t'approcher toi, la naine.
- Insulte moi encore une fois et je te lâche Ruggero.
- Bas vas-y, lâche-moi, fille de pute, j'ai pas besoin d'une gamine ecervel-ecervelée pour marcher.Aussitôt a-t-il prononcé ces mots que je dégage le bras qu'il avait au dessus de mes épaules. Il n'a pas le temps de se reprendre tant son corps doit lui paraître lourd. Il s'affaisse. Hostin le retient à peine, n'ayant pas calculer que je ne me gênerais pas pour abandonner le fils de mon patron. Ruggero atterie lourdement au sol et arrive de justesse à maintenir le poids de son corps avant que sa tête ne touche le sol. Hostin me regarde ahuri et avec un demi-sourire.
- C'était vraiment risqué. T'es folle.
Je lève les mains au ciel innocemment.
- Il m'a demandé de le lâcher... Ces désirs sont des ordres...
- T'es vraiment une salo-...Ruggero n'a pas le temps de finir sa phrase et vomi.
- Eew... Il a pas lésiné sur les doses...
- Ruggero ne plaisante jamais quand il commence à enchaîner les verres... Il a pas de demi-mesure... Soit c'est rien, soit... Il finit dans cet état.L'alcoolique se redresse et essuie sa bouche du revers de sa manche.
- Aidez-moi au lieu de causer bande de débiles...
Je lance un regard dépité à Hostin, laissant mes bras retomber le long de mon corps, lassée.
- Je sais pas si t'es dans une assez bonne situation pour nous traiter de "débiles"...
- Karol, c'est bon... Il a plus conscience de rien.Hostin s'approche mais je ne le suis pas. Mon ami relève des yeux interrogateurs sur moi, attendant que je bouge. Je m'approche et m'accroupie au pied de Ruggero. Je pose deux doigts sous son menton et l'oblige à me regarder.
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Âmes-Jumelles ~ Tome 1 : Alchimie
FanfictionSexy, arrogant, égocentrique, insupportable, triste, renfermé, détestable, hautain... Complexe. Autant de mots qui décrivent à la perfection Ruggero Pasquarelli. Et malgré son tempérament exécrable, Karol est irrésistiblement attirée par cet homme...