La maison dans laquelle je vais désormais vivre est immense. Je n'en reviens pas. J'attrape doucement mon sac en sortant de la voiture, impressionnée et distraite par l'énorme bâtisse qui me fait face.
Nous avons traversé un terrain plutôt grand, néanmoins très bien entretenu et ombragé par de grands platanes, avant d'arriver devant la villa.
Le trajet s'est passé sans trop d'encombre. Si ce n'est que Monsieur Pasquarelli n'a cessé de me questionner et quand bien même je ne répondais pas, il déblatérait sur sa propre vie. Je sais donc maintenant qu'il a un fils et une petite fille, qu'il est marié depuis quinze ans, et possède plusieurs agences de voyage dans le monde.
Il est plein aux as. Même si ça, je l'aurais deviné.
Je le suis à petits pas jusqu'à la porte d'entrée de la maison qu'il ouvre avec hâte. Il s'engouffre dans l'habitacle à grands pas, appelant une certaine "Maria", et disparaît dans une autre pièce. Je passe le pas de la porte, les mains jointes devant moi, portant mon sac, et atterrit dans un couloir aux murs d'un blanc pur et propre. Tout est très... Luxueux. Jusqu'au porte-manteau. Je me sens étrangement petite.- Alors c'est elle ?
Une femme plutôt fine, aux aires strictes et aux cheveux noirs de jais attachés en chignon apparaît dans l'encadrement de la porte en face de moi. Mon nouveau patron juste derrière elle, continue de sourire. Il sourit beaucoup trop d'ailleurs. Ça m'agace. Je salue poliment la nouvelle venue.
- Maria t'aidera à te faire à ton nouvel environnement et te montrera les tâches que tu auras à effectuer durant les prochains jours. Elle s'occupe de tout l'entretien de la maison, avec l'aide de Pedro et Bruno. Tu peux d'ores et déjà les considérer comme tes collègues si je puis dire.
- Je tiens à préciser que je ne suis pas ici pour faire constamment la police.me cadre la vieille femme. J'aime la discipline et la rigueur. Je ne supporterai pas le moindre écart de votre part.Elle me juge durement. Des pieds à la tête, de la tête au pied. J'ai l'impression d'être passé au scanner.
- Heureuse de faire votre connaissance. marmonné je, sans entrain, ni aucune conviction apparente.
- Tu sais, elle a l'air un peu dure mais c'est une facette...essaie de détendre l'atmosphère le père de famille.Mais tout ce qu'il y gagne est un regard noir de la part de la dénommée Maria. Mal à l'aise, il frappe une fois et sèchement dans ses mains en se tendant.
- Bien... Je vais... Vous laisser faire de plus amples connaissances. lâche-t-il crispé. Je dois contacter des collaborateurs. Maria va te montrer ta chambre. Bienvenue chez toi Karol.
Bienvenue dans ma nouvelle prison plutôt... Certes, un peu plus dorée. Mais à mon avis, ça restera une prison. Je lui souris encore une fois faussement. Je suis devenue maître dans l'art du "faire semblant": des années de pratique. Ça fonctionne vraiment bien. Je berne tout le monde. La majorité du temps. Je déteste avoir à faire ça en vrai...
Une fois que Monsieur Pasquarelli s'est éclipsé, Miss Grinch repose ses yeux sur moi en lâchant un soupir et me dit finalement de la suivre, me tournant le dos rapidement.
Je n'ai pas vraiment le temps de tout contempler. Et pourtant, il y en a des choses à observer !
Le salon est immense, le téléviseur est immense, le canapé est immense, la table à manger est immense, tout est beaucoup trop surdimensionné ! Je suis scotchée. Deux énormes baies-vitrées laissent entrer la lumière extérieure dans la pièce, tellement qu'on pourrait croire être dehors. Niveau déco, je trouve que tout est bien trop sombre. Et brillant. Et moderne. Et il n'y a pas de vraies plantes. Seulement des artificielles. Quelle idée !
Dommage.- Dépêchez-vous, jeune fille. Je n'ai pas toute ma journée. grogne mon accompagnatrice, déjà au milieu des escaliers à l'autre bout du salon.
Je résiste à l'envie de soupirer et percute un meuble en me mettant en marche faisant trembler un vase en verre, de forme assez particulière. Cela provoque un soubresaut chez ma nouvelle dictatrice.
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Âmes-Jumelles ~ Tome 1 : Alchimie
FanficSexy, arrogant, égocentrique, insupportable, triste, renfermé, détestable, hautain... Complexe. Autant de mots qui décrivent à la perfection Ruggero Pasquarelli. Et malgré son tempérament exécrable, Karol est irrésistiblement attirée par cet homme...